L’école Duperré est membre de Hesam Université[1], une communauté d'universités et d'établissements qui est composée de 18 établissements parisiens d’enseignement supérieur, de formation, de recherche et de réseaux d’entreprises.
Historique
L’histoire de l’école Duperré est intimement liée au mouvement d’émancipation des femmes mené notamment par Élisa Lemonnier[2],[3] qui, révoltée par la condition de ses congénères, ouvre un atelier de couture puis crée la Société pour l’enseignement professionnel des femmes[3]. Cette institution donnera naissance en 1864 à l’école de la rue Duperré où couture et professions artistiques tiennent le premier rang. Pédagogue éclairée, elle met en place un enseignement moderne — alliant culture générale, pratiques artistiques et techniques — seul à même d’ouvrir aux jeunes filles un avenir et des emplois dont elles semblaient exclues jusqu'alors.
Parallèlement, entre 1911 et 1913, la ville de Paris fait construire rue Dupetit-Thouars[4] ce singulier édifice de brique, de verre et d’acier qui accueille à partir de 1923 deux écoles d’arts appliqués de garçons, les écoles Germain Pilon et Bernard Palissy, dont les noms ornent toujours la façade et qui restent encore affectueusement surnommées les « Arza » (Arts-A).
1969/1970 est la période de grandes mutations : l’école de garçons déménage rue Olivier de Serres alors que l’école de filles emménage rue Dupetit-Thouars et garde par tradition le nom de Duperré[3]. La mixité s’installe.
Chronologie
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1864 : création d’une école d’arts appliqués pour filles, par la Société pour l’enseignement professionnel des femmes, fondée par Élisa Lemonnier[5]; localisée rue Rochechouart.
1882 : déménagement de l'école dans de nouveaux locaux au 24, rue Duperré à Paris, rue qui tient son nom de l'officier de marine Guy-Victor Duperré.
1906 : la ville de Paris rachète l’école de la rue Duperré à la Société pour l’enseignement professionnel des femmes[6]. L'école, qui n'accueille que des filles, porte le nom d'école municipale de dessin et d'art appliqués à l'industrie, inscription aujourd'hui encore visible sur la façade.
1911-1913 : construction au 11, rue Dupetit-Thouars de l'actuel édifice destiné à réunir deux écoles municipales d’arts appliqués de garçons, l’école Germain Pilon et l’école Bernard Palissy, sises l’une dans le 10e arrondissement, l’autre dans le 3e arrondissement — d'où l’inscription sculptée sur le fronton de l’école. L'ouverture de l'école est retardée à cause de la Première Guerre mondiale, le bâtiment sert à un autre usage pendant le conflit[7].
1921 : l’école des arts appliqués de la rue Duperré expose au musée Galliera.
1923 : inauguration de la nouvelle école des arts appliqués à l’industrie rue Dupetit-Thouars dirigée par Eugène Belville. Elle n’accueille que des garçons. Elle est surnommée les « Arts-A » (prononcer : zarza).
1923 : les écoles d’arts appliqués de la rue Duperré (filles) et de la rue Dupetit-Thouars (garçons) proposent au total 12 ateliers : dessin appliqué à l’ameublement ; dessin commercial (affiche, estampe, illustration, publicité) ; dessin appliqué à la broderie ; dessin appliqué aux tissus et papiers peints ; peinture décorative ; fresque ; dorure, vernis, laque et encadrement ; sculpture décorative ; sculpture sur bois ; tabletterie ; céramique (fabrication et décoration) ; dinanderie-orfèvrerie. Ces écoles municipales fournissent à l’industrie des praticiens exécutants et des artistes industriels. Les élèves admis ont entre 13 et 17 ans. La durée des études est de quatre années, la dernière est dite de perfectionnement.
1932 : Jean Fressinet[8] est nommé directeur de l’école des arts appliqués à l’industrie de la rue Dupetit-Thouars, il y restera jusqu’en 1953. Pendant vingt ans il y rénove complètement l’enseignement en l’ouvrant à de nouvelles techniques. Il sera remplacé par Lucien Martial.
1956 : à l’initiative de Jacques Viénot, un cours d’esthétique industrielle est inauguré à l’école des arts appliqués de la rue Dupetit-Thouars[9], sous la direction de Pierre Lesellier.
1962 : le premier brevet de technicien supérieur (BTS) en arts appliqués est créé rue Dupetit-Thouars, pour succéder au cours supérieur d’esthétique industrielle.
1970 : l’école d'arts appliqués de la rue Duperré (filles) déménage rue Dupetit-Thouars. Elle emménage dans les locaux de l’école des arts appliqués des garçons, qui elle-même a emménagé l’année précédente dans un bâtiment nouvellement construit rue Olivier-de-Serres dans le 15e arrondissement. Bien que n’étant plus rue Duperré, elle en conserve toutefois le nom. L’école devient progressivement mixte. Elle prend l’appellation d’école supérieure d’arts appliqués, comme les trois autres écoles parisiennes (Boulle, Estienne et Olivier-de-Serres).
1973 : création des différents BTS arts appliqués.
1981-1983 : création du diplôme supérieur des arts appliqués (DSAA) « mode et environnement », diplôme de niveau II. Disparition progressive de l’ancien diplôme. L’école ne comporte plus que des enseignements post-bac.
1983 : transformation des « probatoires » en Mise à niveau en arts appliqués (MANAA).
1987 : création du diplôme des métiers d’art (DMA) « textiles et céramiques », qui permet de continuer à enseigner des métiers rares inscrits auparavant dans le programme de l’ancien diplôme de l’école. L’école participe au programme d’échanges européens Erasmus et au réseau international Cumulus (regroupement d’écoles de design).
2007 : création du master luxe, en partenariat avec l’université de Marne-la-Vallée.
2011 : création d’un diplôme supérieur des écoles de design de la ville de Paris (bac + 5), commun à l'école Boulle, à l'école Estienne et à l'ESAA Duperré.
2012 : rénovation du DSAA Mode et environnement qui devient le diplôme supérieur des arts appliqués « Design » mention Mode, reconnu de niveau I.
2014 : l’école Duperré intègre l'International Foundation of Fashion Technology Institutes (IFFTI), réseau des plus grandes écoles de mode et création. Trois nouvelles formations uniques en leur genre sont créées : DSAA mode majeure images, média et éditorial, licence design culinaire et licence scénographie.
2015 : sortie en novembre du premier numéro de Modes pratiques, revue d'histoire du vêtement et de la mode, éditée par l'école Duperré et l'IRHIS[10],[11].
2018 : l'école Duperré expérimente le nouveau diplôme national des métiers d’art et du design (DNMADE)[12]. Elle propose cinq mentions : espace, graphisme, mode, textile, matériaux. Ce nouveau diplôme conférant grade de licence correspond aux standards européens de l’accord de Bologne.
Formations et diplômes
L'école Duperré accueille environ 500 étudiants, qu'elle forme aux métiers du design, de la mode et de la création. Elle n'accueille plus d'étudiants pour les diplômes bac + 2 (diplôme des métiers d'art et brevet de technicien supérieur en arts appliqués). L'école Duperré propose des formations maintenant alignées sur les standards européens (licence-master-doctorat)[13], notamment pour faciliter les passerelles avec les autres établissements d'enseignement supérieur français et étrangers.
Classe préparatoire
Classe préparatoire aux grandes écoles (CPGÉ ou « classe prépa ») qui prépare au concours de l’École normale supérieure Paris-Saclay, section design.
Anciens élèves connus passés par l’école Duperré (école d’arts appliqués à l’industrie de la rue Dupetit-Thouars, avant 1969, puis école supérieure des arts appliqués Duperré, à partir de 1970) :
↑Lemonnier , Charles, Élisa Lemonnier , fondatrice de la Société pour l'enseignement professionnel des femmes, impr. de L. Toinon (Saint-Germain), (lire en ligne).
↑Paris. Conseil municipal. Auteur du texte., Rapports et documents... (Conseil municipal de Paris), [190.-19..], Paris, s.n. (Paris), (lire en ligne).
↑Stéphane Laurent, L’Art utile, Les écoles d’arts appliqués sous le Second Empire et la Troisième République, Paris, éd. L’Harmattan, , 319 p. (ISBN2-7384-6750-4).