Le Parti social-démocrate d'Allemagne arrive en tête, bien qu'en fort recul en termes de voix. Les Grünen prennent la deuxième place et enregistrent leur record électoral dans ce land. Déstabilisés par une crise politique en Thuringe le mois précédent, la CDU et le FDP sont en nette baisse, tandis que l'AfD en connait une légère. La CDU obtient son plus faible score dans un land depuis 1951, et le FDP échoue a atteindre le seuil électoral de 5 %[1].
Au cours de l'année 2019, les Verts décollent dans les sondages et sont donnés à plus de 20 % des intentions de vote. Aux élections européennes de 2019, l'Alliance 90 / Les Verts devient le premier parti de la région avec 31,1 % des suffrages récoltés.
Campagne électorale
La circulation en ville fait partie des thèmes principaux de la campagne. Les Verts et Die Linke souhaitent diminuer le nombre de voitures circulant en ville dans le cadre du débat sur le climat et proposent des mesures telles que des interdictions de circuler en voiture ou la suppression de places de stationnement. Le SPD a d'abord pris ses distances avec son partenaire de coalition avant de soutenir des interdictions de circuler dans certaines rues. La CDU soutient également les rues interdites aux voitures et promet de diminuer le prix des transports en commun par l'extension à tous des billets à prix réduits[3].
En revanche, le FDP et l'AfD s'opposent à des politiques climatiques jugées trop ambitieuses, telles que la construction de pistes cyclables sur 35 km[3].
Le logement fait aussi partie des grands thèmes de la campagne. Face au mécontentement d'une partie de la population, notamment concernant les loyers élevés, Die Linke propose d'introduire un plafonnement des loyers tel qu'il est déjà pratiqué à Berlin. Contrairement à la section berlinoise, Les Verts s'opposent à cette mesure[3].
Chaque électeur dispose de dix voix, selon le principe du « vote cumulatif » : les cinq premières (Wahlkreisstimmen) lui permettent de voter pour un ou plusieurs candidats de sa circonscription, le Land comptant 17 circonscriptions pourvoyant chacune entre trois et cinq sièges ; les cinq autres (Landesstimmen) lui permettent de voter pour une ou plusieurs listes de candidats ou un ou plusieurs candidats au niveau de la ville. Au total, 71 députés sont élus dans le cadre des circonscriptions.
Lors du dépouillement, l'intégralité des 121 sièges est répartie proportionnellement aux secondes voix entre les partis ayant remporté au moins 5 % des suffrages exprimés au niveau du Land. Si un parti a remporté des mandats de circonscription selon les règles du scrutin majoritaire plurinominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci. Les sièges restants sont attribués aux candidats de la liste municipale, en tenant compte du nombre de suffrages reçus personnellement par chacun d'eux.
Dans le cas où un parti obtient plus de mandats de circonscriptions que la proportionnelle ne lui en attribue, il conserve ces mandats supplémentaires et la taille du Bürgerschaft est augmentée par des mandats complémentaires distribués aux autres partis pour rétablir une composition proportionnelle aux secondes voix. Si un parti obtient des mandats de circonscription sans franchir le seuil électoral municipal, il conserve ces sièges mais la taille du Bürgerschaft n'est pas réajustée avec des mandats complémentaires.
La CDU obtient son pire score lors d'une élection régionale depuis 1951, lorsqu'elle reçut seulement 9 % des voix à Brême[6]. Le mois précédent, le parti avait été déstabilisé par une grave crise politique en Thuringe, qui avait vu ses députés voter conjointement avec l'extrême droite pour l'investiture du ministre-président libéral Thomas Kemmerich, avant d'apporter leur soutien au socialiste Bodo Ramelow, ce qui a pu rendre confus les sympathisants conservateurs et a poussé la présidente fédérale du parti Annegret Kramp-Karrenbauer à annoncer sa démission et renoncer à succéder à Angela Merkel en 2021[6].
Bien qu'arrivé une nouvelle fois en tête, le SPD recule par rapport à 2015, souffrant de la perte de vitesse enregistrée par le parti au niveau fédéral[6].
Les Grünen deviennent la deuxième force politique de Hambourg, en doublant leur nombre de voix par rapport à 2015, profitant d'une dynamique très favorable pour le parti écologiste au niveau national depuis les élections européennes de 2019, en raison des préoccupations causées par le dérèglement climatique[6].
L'Alternative pour l'Allemagne (AfD), déjà peu implantée à Hambourg, est également en recul. L'une des explications pourrait être les récents attentats de Hanau, à caractère raciste et d'extrême-droite, dans lesquels la responsabilité des discours xénophobes de l'AfD dans le passage à l'acte du terroriste a été souligné par plusieurs commentateurs et acteurs politiques[6].