Fils de Germain Goudeau (1814-1858), architecte à Périgueux, et frère de Léo Goudeau[2] (compositeur sous le nom de Léo Montancey), parent de Léon Bloy, Émile Goudeau, après des études au séminaire, est surveillant dans différents lycées avant d'entrer comme employé au ministère des Finances, ce qui lui laissa le loisir de se consacrer avant tout à la poésie.
« Émile Goudeau, écrit Maurice Donnay, était périgourdin : il avait le teint très brun, les cheveux et la barbe fort noirs ; un strabisme accentué lui donnait l'air féroce ; mais c'était un tout à fait brave homme, et il avait beaucoup de talent, un talent original et savoureux comme le vin. [...] Émile Goudeau avait du génie ; seulement comme celle du duc Soulografiesky, sa soif était de Danaïde ; ceci noya cela. Quoi qu'il en soit, Émile Goudeau présidait avec bonhommie et autorité les réunions des Hydropathes. »
Le , il fonde le Cercle des Hydropathes. On boit énormément dans la bohème d'alors, particulièrement la « fée verte », l'absinthe verte, qui fait des ravages. Goudeau paye ses collaborateurs en boisson, et ce salaire a été fatal au plus doué d'entre eux, Jules Jouy. Les Hydropathes commencent par se réunir au Quartier latin, mais lorsque Rodolphe Salis ouvre le cabaret du Chat noir en , au pied de la butte Montmartre[3], il persuade Goudeau de les transférer dans son établissement.
Le nom du cercle vient de la valse Des hydropathes (Die Hydropathen, Waltz[4]), créée par le musicien hongrois-allemand Joseph Gungl[5].
Ses dernières années sont consacrées, après la fermeture du Chat noir, à la direction artistique de soirées au Cabaret des Quat'z'Arts[6].
1884 : Poèmes ironiques ; édition revue chez Paul Ollendorff, 1900
1884 : La Revanche des bêtes
1885 : La Vache enragée (roman)
1886 : Voyages et découvertes du célèbre A'Kempis à travers les États-Unis de Paris, (fantaisie), dessins de Henri Rivière
1887 : Les Billets bleus (nouvelles)
1887 : Le Froc (roman)
1888 : Dix ans de bohème (mémoires)[8], La Librairie illustrée, Paris, 1888
1889 : Corruptrice (roman)
1892 : Paysages Parisiens, choix de textes extraits surtout de Fleurs de bitume et des Poèmes ironiques, dessins de Charles Jouas gravés par Henri Paillard, éditeur Henri Beraldi.
1893 : Paris qui consomme (fantaisie)
1896 : Chansons de Paris et d'ailleurs
1897 : Poèmes parisiens
1900 : La Graine humaine (roman)
1903 : Parisienne idylle illustré par Pierre Vidal
Une place porte le nom d'Emile Goudeau à Périgueux entre le musée d'art et d'archéologie de Périgueux et la cathédrale Saint-Front (modèle de l'architecte Abadie pour le Sacré-cœur). Elle a été inaugurée en 2007.
Notes et références
↑Son acte de naissance (n°448) dans le registre des naissances de Périgueux pour l'année 1849.
↑voir Joseph Bollery, Léon Bloy, Paris, Albin Michel, 1947, t. 1, p. 35.
↑Émile Goudeau, Dix ans de bohème, Paris, La Librairie illustrée, 1888 ; réédition Champ Vallon, Paris, 2000.
↑Paul Jeanne, Les théâtres d'ombres à Montmartre de 1887 à 1923 : Chat noir, Quat'z'Arts, Lune Rousse : étude historique et analytique, avec la liste de pièces représentées, la bibliographie des ombres françaises et un appendice sur le montage du théâtre, Paris, Les Presses modernes, 1937, p. 91-95 — sur Gallica.
↑Son acte de décès (n°2311) dans les registres de décès du 17e arrondissement de Paris pour l'année 1906.
↑Réédition, suivi de Les Hirsutes de Léo Trézenik, avec introduction, notes et documents de Michel Golfier et Jean-Didier Wagneur et la collaboration de Patrick Ramseyer, Seyssel, Éditions Champ Vallon, 1996 (ISBN2876732874).