22 juin : Les Égyptiens, sous la direction de Ptolémée IV Philopator, écrasent l'armée séleucide conduite par Antiochos III à la bataille de Raphia, en Palestine[5]. Fin de la quatrième guerre de Syrie. À Raphia, l’armée séleucide comprend 62 000 fantassins et 12 000 cavaliers. L’armée de Ptolémée Philopator réunit 70 000 fantassins et 5 000 cavaliers. Mobilisation de 20 000 soldats indigènes en Égypte, recrutés par Sosibios. Ils prennent conscience de leur force et retournent leurs armes contre le pouvoir lagide qui est obligé de leur faire des concessions.
À la tête de 90 000 hommes, pour la plupart Gaulois, Hannibal franchit l’Apennin et entre en Étrurie. Il traverse une région marécageuse pendant quatre jours et quatre nuits, perdant la plupart des bêtes de somme ainsi que son œil. Flaminius Nepos prend position à Arretium pour défendre les passages de l’Apennin, Cn. Servillius Geminus à Arminium pour couvrir le versant Adriatique. En dévastant le pays, Hannibal attire Flaminius dans la région du lac Trasimène. Positionnés sur les hauteurs qui dominent le lac, les Carthaginois enveloppent complètement les Romains. Quinze mille Romains sont tués avec Flaminius, vingt mille sont faits prisonniers. Hannibal perd quinze cents hommes. Il ordonne à ses hommes d’abandonner leur armement et de dépouiller les morts pour s’équiper à la romaine.
Flaminius Nepos, élu consul plébéien, entre en conflit avec le Sénat. Par crainte d’être retenu à Rome, il prétexte un voyage et gagne l’Italie du Nord, ce qui provoque l’ire des sénateurs. On lui envoie une délégation pour le rappeler : il refuse. Il prend possession de sa charge. Présage défavorable : au moment du sacrifice la victime déjà frappée s’échappe et inonde de sang plusieurs des assistants. Au moment où il va marcher contre Hannibal, son État-major lui conseille d’attendre l’arrivée de son collègue Cn. Servillius. Il passe outre. On part. Son cheval s’abat sous lui et le jette à terre. Il accumule les maladresses et tombe dans le piège tendu par Hannibal au lac Trasimène : arrivé le soir aux abords du lac, il est pris au matin dans le brouillard alors que les Carthaginois sont sur les hauteurs.
Le consul Quintus Fabius Maximus VerrucosusCunctator (le temporiseur) est nommé dictateur après la bataille[6]. Hannibal, qui n’est qu’à 130 km de Rome, se détourne vers l’Ombrie (la ville ne peut être prise qu’après un long siège, et il n’en a pas les moyens). Il libère sans rançon les prisonniers italiens pris au cours de la bataille, puis lance un appel à leurs patries pour se coaliser contre Rome. Le sénat romain résiste à la tentation de traiter avec Carthage. Les alliés italiens de Rome ne font pas défection. Rome a le temps de se remettre. Tandis qu’Hannibal passe au Picenum puis en Apulie, Rome mobilise et confère la dictature à Q. Fabius Maximus. Celui-ci pratique une guerre d’usure en refusant systématiquement la bataille. Hannibal marche sur le Sud dans l’espoir de provoquer une insurrection générale, mais est encore trompé dans son attente. Carthage, aux prises avec les Romains en Espagne, le laisse sans secours. Réduit à ses seules forces, il se trouve paralysé à la fin de l’année.
De retour à Alexandrie après sa victoire, Ptolémée IV mène une vie dissolue, puis en 204 av. J.-C. fait assassiner sa femme et sœur Arsinoé III, avec laquelle il a eu un fils, Ptolémée V Épiphane (210 av. J.-C.)[11].
17-23 décembre : célébration des Saturnales à Rome, à la suite de la réforme du culte de Saturne. Les Saturnales sont adaptées aux Kronia grecques[12]. Pendant leur célébration l'égalité est complète entre maîtres et esclaves[13].
Réaction religieuse à Rome : en souvenir du ver sacrum italique, on voue à Mars et à l’exil, à leur majorité, tous les nouveau-nés de l’année[14]. Les antiques divinités latines, Junon de Lanuvium, Fortuna de l’Algide, sont de nouveau l’objet d’un culte fervent (hiver 218-217)[15].
↑François Clément et Viton de Saint-Allais, L'Art de vérifier les dates des faits historiques, des inscriptions, des chroniques et autres anciens monumens, avant l'ère chrétienne..., Moreau, (présentation en ligne)
↑Florence Bertholet, Anne Bielman Sánchez, Regula Frei-Stolba, Égypte, Grèce, Rome : les différents visages des femmes antiques : travaux et colloques du séminaire d'épigraphie grecque et latine de l'IASA 2002-2006, Berne, Peter Lang, , 395 p. (ISBN978-3-03911-291-3, présentation en ligne)