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Abou Mosab al-Barnaoui

Abou Moussab al-Barnaoui
Nom de naissance Habib Yusuf
Naissance (29-30 ans)
État de Borno
Origine Nigérian, Kanouri
Allégeance Boko Haram (2009-2015)
Drapeau de l'État islamique État islamique (depuis 2015)
Grade Wali
Commandement État islamique en Afrique de l'Ouest (2016-2019 et depuis 2021)
Conflits Insurrection de Boko Haram

Habib Yusuf, dit Abou Moussab al-Barnaoui, né vers 1994 [1],[2], est un djihadiste nigérian. Il est depuis l'été 2016 le chef de l'État islamique en Afrique de l'Ouest.

Biographie

Habib Yusuf est le fils aîné de Mohamed Yusuf, le fondateur de Boko Haram. À l'âge de 15 ans, il entre dans le djihad au début de l'insurrection de Boko Haram. Il est alors très proche d'Abubakar Shekau, qui a succédé à Yusuf et a fondé le Groupe sunnite pour la prédication et le djihad[3].

Il fait sa première apparition en , dans une vidéo où il revendique au nom du groupe le massacre de Baga[3]. Après l'allégeance de Boko Haram à l'État islamique en , Abou Moussab al-Barnaoui apparaît comme le porte-parole de l'EI en Afrique de l'Ouest[4].

Mais à partir de cette période des tensions commencent à apparaître entre al-Barnaoui et Shekau. Ce dernier commence par contester le fait que al-Barnaoui soit le porte-parole du groupe. Al-Barnaoui se rapproche quant à lui de Mamman Nour, qui fut un proche confident de son père. Ces derniers recrutent des partisans qu'ils dispersent dans la région du lac Tchad. Ils critiquent également les attaques de Shekau contre les civils musulmans, qui considère que tous ceux qui acceptent de vivre dans des territoires contrôlés par le gouvernement nigérian méritent la mort[3].

Le , l'État islamique présente Abou Moussab al-Barnaoui comme le Wali et chef de ses forces en Afrique de l'Ouest[5]. L'ancien chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, jugé trop extrémiste par l'EI, est écarté[6]. Ce dernier refuse cependant sa destitution et critique Abou Moussab al-Barnaoui qu'il qualifie de « déviant »[7],[8].

Al-Barnaoui n'est âgé que de 22 ans lorsqu'il prend la tête de l'État islamique en Afrique de l'Ouest[3]. Selon Romain Caillet, le fait qu'il soit le fils de Mohamed Yusuf « voudrait dire que la légitimité est du côté de ceux qui sont avec Abu Moussab al-Barnawi donc avec la composante pro EI. Mais en même temps, [...] c’est quelqu’un de relativement jeune et il y a peut-être des gens derrière lui et dans ce cas ce serait, non pas un homme de paille mais quelqu’un qui serait utilisé parce qu’il est le « fils de » et qu’il y ait donc finalement un autre groupe derrière lui »[9].

Les forces d'Al-Barnaoui et Mamman Nour commettent moins d'exactions contre les civils musulmans que celles de Shekau[10] ; Al-Barnaoui appelle également à concentrer davantage les attaques sur les « croisés chrétiens »[3].

Dès la mi-août, des combats éclatent entre l'État islamique et le Groupe sunnite pour la prédication et le djihad. Ces premiers affrontements tournent à l'avantage des partisans de Barnaoui qui chassent les partisans de Shekau de plusieurs villages. Un habitant, Mele Kaka, témoigne à l'AFP : « Après chaque attaque, les combattants de Barnaoui ont dit aux villageois que leurs rivaux du clan Shekau s’étaient éloignés du vrai « jihad », qu’ils tuaient des innocents, pillaient leurs biens et brûlaient leurs maisons [...] des actes contraires aux enseignements de l’islam »[11]. La faction de Barnaoui s'implante au nord-est de Maiduguri[12]. Elle est considérée comme mieux organisée que celle de Shekau[13].

Al-Barnaoui aurait noué des contacts avec les forces de l'État islamique dans le Grand Sahara, dirigées par Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, et active dans les zones frontalières du Mali, du Niger et du Burkina Faso[14]. Chacun cherchant à étendre leurs zones d'actions vers l'autre[14]. En , al-Barnaoui aurait été vu dans la région nigériane de Toumbounji et à Kaïowa, près de la frontière avec le Bénin[14].

Abou Moussab al-Barnaoui est destitué à son tour par l'État islamique en et remplacé par Abou Abdallah Idrisa ou Abou Abdullah Ibn Umar Al-Barnaoui[15],[16],[17],[18]. Cependant, il est replacé à la tête du groupe en 2021[19].

Abou Moussab al-Barnaoui est grièvement blessé en août 2021, probablement lors d'affrontements contre Boko Haram au lac Tchad[20]

Notes et références

  1. editing, « Notorious Boko Haram, Islamic State Leader, Al-Barnawi Killed In Borno », sur Sahara Reporters, (consulté le )
  2. (en) « Vicious ISWAP leader, Al-Barnawi, killed », sur Daily Trust (consulté le )
  3. a b c d et e Barnaoui à la tête de Boko Haram : le djihadisme de père en fils, AFP, 25 août 2016.
  4. Vincent Duhem, Boko Haram : l’EI nomme un nouveau responsable en Afrique de l’Ouest, Jeune Afrique, 4 août 2016.
  5. L'EI nomme un nouveau chef de Boko Haram, le sort d'Abubakar Shekau incertain, France 24 avec AFP, 4 août 2016.
  6. “L’ancien chef de Boko Haram a été destitué par l’État islamique pour extrémisme”, Les Inrocks, 7 août 2016.
  7. Évincé par l'EI, le chef de Boko Haram Abubakar Shekau affirme être "toujours présent", France 24 avec AFP, 4 août 2016.
  8. Joan Tilouine, L’organisation Etat islamique tente de reprendre en main Boko Haram, Le Monde, 4 août 2016.
  9. Jean-Jacques Louarn, Romain Caillet: les deux tendances de Boko Haram, Shekau et al-Barnawi, RFI, 5 août 2016.
  10. Boko Haram: la faction Barnaoui étend discrètement son emprise, Le Parisien, 30 mars 2017.
  11. Nigeria : Boko Haram déchiré par des combats entre factions rivales, Jeune Afrique avec AFP, 7 septembre 2016.
  12. Nigeria/lycéennes: Boko Haram prêt à négocier, Le Figaro avec Reuters, 16 octobre 2016.
  13. Boko Haram: la branche d'al-Barnawi «mieux organisée» que celle de Shekau, RFI, 5 août 2017.
  14. a b et c Georges Malbrunot, Daech cherche à s'étendre en Afrique, Le Figaro, 16 mars 2017.
  15. Un chef local de Boko Haram, al-Barnawi, aurait été destitué, RFI, 8 mars 2019.
  16. Nigeria : L’État islamique destitue Al-Barnawi, chef d'une faction de Boko Haram, Koaci, 8 mars 2019.
  17. Matteo Puxton, État islamique au Nigeria: le nouveau champ de bataille des djihadistes, France Soir, 5 juin 2019.
  18. Matteo Puxton, État islamique au Nigeria : les djihadistes ont "tiré les leçons de l'expérience irako-syrienne", France Soir, 13 juin 2019.
  19. L’EI en voie de supplanter Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, OLJ, 5 juin 2021.
  20. Liza Fabbian, Au Nigeria, les combats entre Boko Haram et l’Etat islamique s’intensifient autour du lac Tchad, Le Monde, 2 novembre 2021.
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