Antoine Dieu est un peintre, dessinateur et marchand de tableaux, né à Paris vers 1662 et mort à Paris le [1].
Biographie
Antoine Dieu est le fils d'Édouard Dieu (†1703), maître graveur à Paris, et de Marie Petit-Jean. Il est le frère de Jean Dieu (vers 1658-1714), Jean-Baptiste Dieu, graveurs, Étienne Dieu (1676- ), et Marianne Dieu[2].
Élève de Charles Le Brun[3], Antoine Dieu obtient un premier prix de Rome en peinture en 1686, sur le thème Entrée de Noé, de sa famille et des animaux dans l'arche (disparu).
Le 6 février 1698 Antoine Dieu épouse à Paris Marie Lefebvre, veuve — avec deux enfants mineurs — de Jean de la Porte († 1697), maître peintre et marchand de tableaux. Elle est la fille de Toussaint Lefebvre, maître peintre et marchand en taille douce, établi sur le Petit-Pont, à côté du Petit Châtelet, et de Léonarde de Vic, son épouse. En 1683, Marie Lefebvre s'était établie avec son premier époux à proximité de la maison paternelle sur le Petit-Pont dans une maison « joignant l'Hôtel Dieu », à l'enseigne du Grand Monarque à laquelle le couple avait joint, en 1692, la boutique mitoyenne, à l'enseigne du Soleil d'or[5].
Dès son mariage, Antoine Dieu reprend les deux boutiques du Petit-Pont apportées par sa femme, les 7e et 8e du côté amont, et mène désormais de front une double carrière de peintre et de marchand et ce jusqu'en 1718, année au cours de laquelle Antoine de la Porte (né en 1693), fils du premier lit de Marie Lefebvre atteint sa majorité. Cette même année, Dieu vend le fonds de marchandise et la maison du Grand Monarque au jeune Edme-François Gersaint, graveur âgé de 24 ans[6], règle et liquide la succession de Jean de la Porte et se retire définitivement du commerce pour se consacrer au dessin et à la peinture. Quinze jours après leur installation, Gersaint et son épouse perdent leur logement et leur boutique dans l'incendie spectaculaire qui ravage toutes les maisons du Petit-Pont dans la nuit du 27 au 28 avril 1718. Six mois plus tard, ils s'installent sur le Pont Notre-Dame en conservant l'enseigne du Grand Monarque[5].
Dessinateur virtuose, Antoine Dieu réalise des œuvres peintes colorées et bien composées, avec de nombreux personnages.
Mais sa production n'est pas encore bien établie, en l'absence de catalogue raisonné de l'artiste.
L'ensemble de ses œuvres connues comprend 120 dessins et une douzaine de tableaux. Trois cents compositions seront gravées d'après Antoine Dieu.
Œuvres dans les musées
nd - Abigaïl offrant des présents à David (attribué à), Musée du Louvre département des Arts graphiques[9]
nd - Dalila livrant Samson aux Philistins (attribué à), Musée du Louvre département des Arts graphiques[10]
nd - Le serpent d'airain (attribué à), Musée du Louvre département des Arts graphiques[11]
nd - Soumission d'un peuple à un empereur romain (attribué à), Musée du Louvre département des Arts graphiques[12]
1715 - Mariage de Louis de France, Duc de Bourgogne, et de Marie-Adélaïde de Savoie, , Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon[27]
1715 - Naissance de Louis de France, Duc de Bourgogne, , Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon[28]
1718 - Allégorie du Duc d'Orléans, régent du Royaume, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon[29]
n.d - Esther et Assuérus, plume, encre noire et lavis d'encre de Chine, 18.3 x 25.4 cm[30]. Paris, Beaux-Arts[31].
La Décollation de sainte Cécile, vers 1700 (?), sanguines rouge et violacée sur papier vergé, mise au carreau à la sanguine, 27,6 x 21,5 cm, musée des Beaux-Arts d’Orléans[32].
L’Apparition des instruments de la Passion à la Vierge à l’Enfant, vers 1710-1720 (?), sanguine et lavis gris sur papier vergé, trait d’encadrement à la sanguine, 28,5 x 32 cm, musée des Beaux-Arts d’Orléans[33].
Notes et références
↑Anatole de Montaiglon, Procès-verbaux de l'Académie royale de peinture et de sculpture 1648-1793, t. V 1726-1744, Paris, Charavay Frères libraires, (lire en ligne), p. 24
↑ a et bGuillaume Glorieux, A l'enseigne de Gersaint : Edme-François Gersaint, marchand d'art sur le pont Notre-Dame (1694-1750), p. 40-47 (en ligne).
↑Convention entre Antoine Dieu, maître peintre, demeurant sur le Petit Pont, paroisse Sainte-Geneviève-du-Miracle-des-Ardents et Marie Rigault ..., tutrice de Edme-François Gersaint, graveur âgé de 24 ans... In: Mireille Rambaud, Documents du Minutier central concernant l'histoire de l'art, 1700-1750, Paris, SEVPEN, 1964
↑Adolphe Saint Vincent Duvivier, Philippe de Chennevières, Eugène Daudet et Anatole de Montaiglon, « Sujets des morceaux de réception des membres de l'ancienne Académie de peinture, sculpture et gravure 1648 à 1793 d'après les registres de cette académie avec l'indication de l'emplacement actuel d'un certain nombre de ces ouvrages », Archives de l'art français, t. 2, livraison du 15 juillet 1853, 1852-1853, p. 367 (lire en ligne)
↑Antoine Dieu et France, Bataille entre les Romains et les Carthaginois, (lire en ligne)
↑Emmanuelle Brugerolles (dir.), Le dessin en partage, Beaux-Arts de Paris éditions, (ISBN978-2-84056-347-1), p. 92
↑Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN9 788836 651320), n°32
↑Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN9 788836 651320), n°33
Annexes
Bibliographie
Auguste Jal, « Dieu (Édouard, Antoine, Jean et Jean-Baptiste) », dans Dictionnaire critique de biographie et d'histoire : errata et supplément pour tous les dictionnaires historiques d'après des documents authentiques inédits, Paris, Henri Plon imprimeur-éditeur, , 2e éd. (lire en ligne), p. 497
Martin Eidelberg (trad. Jeanne Bouniort), « «Dieu invenit, Watteau pinxit». Un nouvel éclairage sur une ancienne relation », Revue de l'Art, no 115, , p. 25-29 (lire en ligne)
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, tome 4, Gründ, 1999.
Marianne Paunet, Antoine Dieu, Paris, Galerie de Bayser, coll. « Cahiers du dessin français no 20 », , 80 p. (ISBN978-2-90567220-9).