La population d'Asmara est d'environ 963 000 habitants en 2020[3] et son aire urbaine comptait 1 147 000 habitants en 2007.
Géographie
Elle est située sur le plateau de Hamasen à 2 325 m d'altitude et est la deuxième capitale la plus élevée d'Afrique et la sixième au niveau mondial.
Étymologie
Il existe plusieurs étymologie possibles pour le nom d'Asmara :
en tigrigna, il signifierait « les quatre sont unis » ;
ce serait le nom de l'un des anciens villages du plateau de Hamasen signifiant en tigrigna « l'endroit du bon pâturage »[4].
Histoire
Au début du XIXe siècle, le fils aîné de Kantiba Zar'ay, chef de Hazzega, Ayte Salomon, règne sur les hautes terres d'Asmara. Salomon accède au pouvoir au milieu des années 1820 et attaque Tse'azzega. Il est vaincu rapidement, s'enfuit à Gura'e et meurt approximativement en 1837. Embet Ilen, son épouse, combat par deux fois pour venger sa défaite. Après avoir noué des alliances, elle devient gouverneure d'Asmara[5].
Au début de 1885, le ras Alula, dirigeant tigréen de la province du Mareb-Mellash, fait d'Asmara son chef-lieu[6], en remplacement de Tse'azzega.
Elle est occupée par l'Italie en février 1889, et devient la capitale de l'Érythrée italienne en 1900[7]. Vers la fin des années 1930, les Italiens modifient profondément la ville avec un nouvel ordonnancement et de nouveaux bâtiments; Asmara est alors appelée par les colons italiens Piccola Roma (« la petite Rome »)[8]. De nombreux bâtiments ont été construits à cette époque, et les commerces portent souvent des noms italiens : Bar Vittoria, Pasticceria moderna, Casa del formaggio, Ferramenta…
En 1939, 53 000 des 76 000 Italiens présents en Érythrée vivaient à Asmara. En avril 1941, la ville tombe entre les mains des Britanniques. 95 % des Italiens partirent entre 1941 et 1948.
L’architecture futuriste d’Asmara remonte à la colonisation italienne de 1935 à 1941[11],[12]. Asmara, « nouvelle Rome » pour les colonisateurs, est connue pour ses bâtiments du XXe siècle :
Le patrimoine moderniste d'Asmara a fait l'objet d'un projet financé par la Banque mondiale (projet CARP) entre 2001 et 2006. Depuis cette date l'Union européenne a également lancé un programme relatif au patrimoine culturel et prévoit entre autres la restauration du cinéma Capitol et celle du Marché central (Projet Cultural Heritage 2009/2012).
↑Erlich (Haggai), Ras Alula and the cramble for Africa - A political biography : Ethiopia & Eritrea 1875-1897, Lawrenceville (NJ), Asmara, First Red Sea Press, 1996, chapitre 6.
↑ J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 2920
Bibliographie
Edward Denison, Guang Yu Ren, Naigzy Gebremedhin and Guang Yu Ren, Asmara: Africa's secret modernist city, 2003 (ISBN1-85894-209-8)
Antoinette Jeanson, Paul-Antoine Martin, Asmara, la petite Rome africaine, 2015 (ISBN978-2-343-05684-5)
Pierre Couté, Edward Denison, Restoration of a selected number of modernist public buildings in Asmara, European Union identification and preparation mission. Asmara 2008/2009
Pierre Couté, Edward Denison, Final documentation for the Cultural Heritage Project of the EC Delegation to the State of Eritrea including project design, ECD Asmara, 2009