Aïn Taya
Aïn Taya ou Aïn Taïa (en arabe عين طاية), est une commune de la wilaya d'Alger en Algérie, située dans la banlieue Est d'Alger[2] à 22 km. GéographieToponymieLe nom d'Aïn Taya est composé de Aïn signifiant « la source » et Taya, un mot d'origine berbère, qui désigne la seque qui domine le large de la mer[Quoi ?][réf. nécessaire]. ![]() LocalisationLa commune d'Aïn Taya est située sur la bande côtière algérienne, à 27 km au nord-est d'Alger[3]. Relief et hydrographieAïn Taya est construite en bordure d'une falaise escarpée au pied de laquelle s'étend une plage de sable fin. Adossée à la mer Méditerranée, elle fait face à d'innombrable ilots dont le rocher d'Aguelli (dit Bounettah) et le rocher de la Bordelaise. Elle a été fondée sur l'emplacement d'un marécage alimenté par différentes sources. On compte essentiellement quatre sources principales. Outre la source des oiseaux (Aïn Tir), on peut citer la source de suffren (Aïn Baydha), celle de surcouf (ain ech-chorb), ainsi que la source publique (Aïn El Baylek). RoutesLa commune d'Aïn Taya est desservie par plusieurs routes nationales : Route nationale 24 : RN24 (Route de Béjaïa). HistoirePréhistoire et AntiquitéAin Taya fut une importante station préhistorique: "En 1930, M. Piroutet publiait une coupe de la falaise d'Ain-Taya, proche d'Alger[4], où il avait, quatre ou cinq ans auparavant, récolté un abondant outillage moustérien et néolithique[5]." "Le gisement du Grand Rocher est néolithique et celui des Béni Messous, énéolithique. Dès ces périodes vivaient, aux environs d'Alger, des populations affines des Blancs actuels, sans doute des Berbères (H. Marchand, Loc. cit., 1931, p. 14i. — M. Piroutet, La station préhistorique d'Ain Taya, Alger, Bull. Soc. Préhist. Fr., XXVII, 1930, p. 517)."[6] Plusieurs colonisations ont occupé la plaine de la Mitidja, citons les Romains au début des premiers siècles, leurs ruines y sont présentes dans la région (Bordj El Bahri ancien cap Matifou et Tamentfoust) marquant ainsi une preuve matérielle de leur existence à l’époque[7]. Dans l'Atlas archéologique de l'Algérie, V. Gsell cite des vestiges romains dans la localité d'Ain el beida (Zerzouria) à Ain Taya: "37.- Ain Beida. Source d'où parait un canal qui se dirigeait vers la mer et était rejoint par un autre canal, venant d'Ain Gattar el Kébir, source située plus à l'Est. À Ain Gattar el Serir (autre source à l'E. de la précédente), vestige de constructions romaines. Près de là, carrières de Maherzat, exploitées par les anciens. Berbrugger, Nécessité, p. 15-16, 23 (conf. Chadron, l. c., p. 131)."[8] Période coloniale françaiseIntroductionAprès les destructions, la dévastation et le pillage des biens, la Mitidja, les populations des environs immédiats d’Alger, seront soumis à des massacres ignobles et impitoyables. Voici les bilans des expéditions militaires françaises, puissantes et supérieures en effectifs et en arsenal de guerre rapportés par E. Pellisier (Capitaine d’état-major, chef du bureau des arabes à Alger) : « Nous ne perdîmes que fort peu de monde dans la journée du 29. Cinq pièces de canon tombèrent en notre pouvoir, ainsi que quelques prisonniers. Les maisons de campagne que nous trouvâmes abandonnées, furent en général pillées et dévastées ; celles de quelques consuls européens, dont les soldats ne connurent pas les pavillons, souffrirent comme les autres. Quelques habitants trouvés cachés dans les maisons et dans les haies, furent massacrés; deux ou trois femmes furent même tuées par accident, d’autres furent violées ; mais ce sont là les tristes accompagnements de toute guerre, même de la plus juste. »[9]. Il rapporta aussi : « Le lendemain de la prise d’Alger, la brigade Montlivault reçut ordre de se porter sur le Haouch-Cantara (la maison carrée) et sur la Rassauta, autre ferme bien connue à l’est d’Alger, pour s’emparer des haras et des troupeaux du gouvernement qui s’y trouvaient. Mais le Bey de Constantine, qui avait repris, avec son contingent, la route de sa province, avait tout enlevé. Cette brigade poussa jusqu’au cap Matifou, qui ferme à l’est la rade d’Alger. Elle reconnut sur la côte plusieurs batteries armées de 120 pièces de canon, qu’elle n’avait ni les moyens ni la mission d’enlever. Quelque temps après, des canots furent envoyés pour désarmer les batteries du cap Matifou ; mais la vue de quelques Arabes armés les empêcha de le faire. Les batteries situées depuis le fort Bab-Azoun jusqu’à l’Arach[10], ne furent désarmées que le 22 août. Celles qui sont situées au-delà, jusqu’au cap Matifou, et le fort Matifou lui-même, restèrent armés, et le sont encore au moment où j’écris, quoique les troupes françaises ne les occupent pas ». [11] Il écrit également : « La coupable négligence des chefs de corps laissa dévaster les belles et fraîches maisons de campagne qui entourent cette ville. Au lieu d’employer des moyens réguliers pour avoir du bois, on coupait les haies et les arbres fruitiers, on brûlait les portes, les fenêtres, et même les poutres des maisons : le soldat détruisait aussi pour le plaisir de détruire. Les marbres, les bassins, les ornements de sculpture, tout était brisé, sans but et sans profit pour qui que ce fût »[12]. La genèse de Ain Taya
Les colons français ont choisi la plus belle contrée de la Mitidja, « Haouch – Rassauta » ou se situe le territoire de l’actuelle Ain Taya pour construire leurs résidence d’été. En 1847, la baron de Vialar invite les habitants des îles Baléares pour s’établir dans la région, et par un décret Napoléonien (du 30 septembre 1853) furent créés Ain Taya et Cap Matifou (Bordj el Bahri). Le 22 août 1861, Ain Taya devient section de commune de Rouiba rassemblant cinq agglomérations : Ain Taya, Cap Matifou, El Marsa, Heraoua et Alger plage. Vers 1920 Cap Matifou fut séparée de Ain Taya et érigée en commune. Après l'indépendanceAprès l’indépendance, et à la suite de la réorganisation territoriale des communes, la commune de Cap Matifou fut rattachée à celle de Ain Taya par le décret du 16 mai 1963. Le , Ain Taya sera intégrée à la wilaya de Boumerdès, nouvellement créée. Bordj El Bahri, El Marsa, Heraoua et Alger Plage furent séparés de Ain Taya. Le , à la création du gouvernorat du Grand-Alger, la commune est détachée de la wilaya de Boumerdès, pour rejoindre à nouveau celle d'Alger. Population et sociétéDémographieSport[14]Aïn Taya possède une équipe de volley-ball en deuxième division, et une équipe de football en ligue de la wilaya d'Alger. Et une équipe de Handball en cadette en première division deux fois championnes d'Algerie et une équipe de tennis avec un bon niveau national. La discipline du football local est représenté par l'Étoile sportive Ain Taya (ESAT) dont les couleurs maillot sont le rouge et le vert. ÉconomieAïn Taya est une commune à vocation majoritairement agricole, les terres agricoles représentent 65 % de son territoire, et accessoirement touristique. Le tissu économique de la commune est représenté principalement par COMINOX, qui est l'unique constructeur d'équipements dédié aux industries agro-alimentaires dans le pays[réf. nécessaire]. TourismeLe littoral Aïn Taya, d’une longueur de 8 km, est parsemé de nombreuses plages telles que :
Outre les plages qui connaissent un afflux massif d'estivants durant l'été, la vocation touristique de la ville s'appuie sur les équipements et aménagements suivants :
La pêche
Loisir pratiqué par certains amateurs de la commune d'Aïn Taya à l’aide de coquillages et mollusques ramassés sur les rivages de la mer pour la production d’objets d’ornement et de bijoux. Vie quotidienneCultureAïn Taya a connu une effervescence culturelle durant les années 1980 ; un des groupes phares de cette période est sans conteste le groupe El Bahara, mené par le chanteur Sadek Jemaoui[réf. nécessaire]. Équipements
Notes et références
Voir aussiArticles connexesInformation related to Aïn Taya |