Baie Norvégienne
La baie Norvégienne est une baie qui échancre profondément le sud de la péninsule Courbet, au nord-est de la grande Terre, l'île principale de l'archipel des Kerguelen, dans les Terres australes et antarctiques françaises. DescriptionLa baie couvre environ 50 km2 et s'ouvre à l'est, sur l'océan Indien. Elle est entourée :
La baie Norvégienne est parsemée de quelques îlots. L'îlot de la pointe Matley[T 1] auquel on peut accéder à pied à marée basse est le plus important. On trouve également, face à l'estuaire de la rivière du Château, l'îlot du Château d'If dont la silhouette évoque le célèbre fortin marseillais[T 2]. Quelques bancs sableux marquent aussi l'entrée de l'anse de la Banquise. La baie reçoit les eaux de la rivière du Château, de la rivière Norvégienne et de la rivière des Albatros. ToponymieLes eaux peu profondes de la baie Norvégienne lui ont valu de porter autrefois, selon les cartes, les noms de « Baie peu profonde », de « Shoalwater Bay» ou de « Flachtwasser Bucht ». Son nom actuel lui a été attribué par Raymond Rallier du Baty vers 1908 pour honorer la Société Norvégienne des îles Kerguelen qui était associée à l'entreprise des frères Bossière[T 3]. HistoireEn 1776, lors de son troisième voyage autour du monde, le capitaine James Cook fut le premier navigateur à venir jusqu'à la baie Norvégienne, limitée au sud par un long promontoire qu'il nomma en l'honneur du Prince de Galles : « Prince of Wales Foreland »[2]. Il crut cependant à tort que la baie était un bras de mer, le Royal Sound, qui entourait, de part et d'autre, le promontoire[3]. L'îlot qui porte le nom de John Matley accueille la tombe de ce capitaine qui commandait le navire phoquier anglais, le Duke of Portland, et qui décéda aux Kerguelen le . Lorsqu'après leur naufrage, John Nunn (en) et ses compagnons ont dû s'organiser pour survivre au cours des années 1825 à 1827, ils sont venus récupérer au bord de la baie Norvégienne des tonneaux de sel entreposés là. Grâce à ce sel ils ont ensuite pu mettre à conserver des canards qu'ils avaient chassés[4]. En 1949, de retour à la baie Norvégienne et à la recherche d'un emplacement pour l'établissement d'une station météorologique, Aubert de la Rüe écrit : « Si la baie Norvégienne, ouverte à l'Est et très abritée, était un peu plus profonde, elle serait l'endroit rêvé, étant en grande partie bordée de terrains rigoureusement plats et recevant plusieurs importantes rivières. A moins que des sondages ne révèlent l'existence d'un chenal permettant aux navires de s'y avancer suffisamment, cette belle baie, qui fut très fréquentée autrefois par les phoquiers américains demeurera sans doute inutilisée »[5]. ÉcologieLes plages abritées et plates de la baie Norvégienne sont propices à d'importantes concentrations d'éléphants de mer. Les cours d'eau qui se jettent dans la baie ont été colonisés par des truites fario introduites dans la rivière du Château entre 1955 et 1962[6]. Certains poissons effectuent des migrations en milieu marin et trouvent dans la baie Norvégienne des conditions favorables de développement[7]. C'est ainsi que l'on peut pêcher aux embouchures de ces rivières d'impressionnantes truites de mer[8]. Notes et référencesCommission territoriale de toponymie et Gracie Delépine (préf. Pierre Charles Rolland), Toponymie des Terres australes et antarctiques françaises, Paris, Territoire des terres australes et antarctiques françaises, , 433 p. (lire en ligne [PDF]) Autres références
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