Grand Premio Palermo (1987) Santa Margarita Handicap (1989, 1990) Apple Blossom H. (1989) Milady H. (1989, 1990) Vanity H. (1989) Ruffian H. (1989) Spin Star H. (1989, 1991) Santa Maria H. (1990) Breeders' Cup Distaff (1989, 1990)
Affublée d'un bec de perroquet (une malformation congénitale de la mâchoire) et d'aplombs de guingois, Bayakoa n'en fut pas moins une championne en Argentine, son pays natal, où sa carrière, si elle fut très irrégulière, fut marquée par de spectaculaires coups d'éclat : placée de classique (deuxième de la Polla de Potrancas, les 1000 Guinées locales), elle remporte surtout le Gran Premio Palermo, l'un des grands tournois inter-générations en Argentine, en détruisant ses adversaires de douze longueurs. Sur la foi de cette démonstration, Janis et Frank Whitham déboursent $ 300 000 pour la faire venir aux États-Unis et confier à l'entraîneur californien Ron McAnally cette pouliche alors en pleine année de 3 ans (les saisons étant inversées dans l'hémisphère sud, la saison se déroule d'un été à l'autre).
La première saison américaine de Bayakoa est discrète, la pouliche ne se produisant que dans des courses secondaires et, comme en Argentine, elle alterne le bon (une victoire spectaculaire dans les Juan Darling Stakes) et le beaucoup moins bon (des défaites tout aussi spectaculaires), cherchant sa voie entre les deux surfaces pratiquées aux États-Unis, le dirt et le gazon. Malgré tout, Ron McAnally décide en 1989, alors que la pouliche est devenue une jument six mois après ses congénères américaines, d'aller voir à l'étage supérieur et de ne plus courir que sur le dirt, la surface reine pour les Américains. Avec succès : dès sa deuxième tentative au niveau des courses de groupe, Bayakoa remporte un groupe 1, le Santa Margarita Handicap. Et tout s'enchaîne. À la fin de l'année, elle a remporté de façon impressionnante sept courses dont six groupe 1, une série interrompue par une de ces radicales défaites dont elle a le secret, dans un groupe 2 disputé à Del Mar. Elle se présente donc en favorite dans le Breeders' Cup Distaff, qui réunit les meilleures juments américaines sur le dirt, et ne fait qu'une bouchée de ses adversaires. Elle glane un premier titre de Jument d'âge de l'année.
En 1990, c'est bis repetita, même si Bayakoa se montre un peu plus irrégulière. Sept victoires en dix sorties, cinq nouveaux groupe 1 dans la musette, et en guise d'apothéose un doublé dans le Breeders' Cup Distaff, où malheureusement l'excitant duel qui devait l'opposer à la phénoménale 3 ans Go For Wand tourne à la tragédie : alors que les deux championnes se livrent une lutte acharnée et indécise à quelques décamètres du poteau, Go For Wand se fracture la jambe en plein effort et doit être euthanasiée à même la piste[1], quelques mètres à côté de la tombe de Ruffian, qui avait connu pareil sort en 1975. Dans ces circonstances, la victoire facile de Bayakoa devient anecdotique alors qu'elle devient le premier cheval depuis Miesque à réussir un doublé dans la Breeders' Cup. En fin d'année, elle conserve son titre de meilleure Jument d'âge des États-Unis[2].
Maintenue à l'entraînement, Bayakoa ne réussit pas une troisième année au plus haut niveau. Trois échecs plus ou moins cinglants ont raison de sa carrière, et la jument rejoint le haras au printemps. Celle que son légendaire jockey Laffit Pincay, Jr. qualifiait de meilleure jument qu'il ait jamais monté[1] fut élue au Hall of Fame des courses américaines en 1998[3]. Elle figure à la 95e dans la liste des 100 meilleurs chevaux de sport hippique américain du XXe siècle établie par le magazine The Blood-Horse en 1999.
Aucun des quatre produits de Bayakoa n'a pu se mettre en évidence sur les pistes, mais deux de ses filles se sont distinguées au haras :
Trinity Place (par Strawberry Road), mère de Affluent (par Affirmed), multiple lauréate et placée au niveau des groupe 1 : Queen Elizabeth II Challenge Cup Stakes, La Brea Stakes, Ramona Handicap, Santa Monica Handicap, 2e Del Mar Oaks, Apple Blossom Handicap, Vanity Handicap, Milady Handicap, 3e Santa Anita Oaks, Las Virgenes Stakes.
Bayakoa est une fille du méconnu Consultant's Bid, qui remporta deux petites courses et 25 000 dollars avant d'être exporté en Argentine en 1982, où il ne brilla guère par ailleurs. Arlucea, la mère, était classique puisqu'elle a remporté le Clásico Caballerizas Argentinas. Elle est issue d'une famille installée en Argentine depuis la fin du XIXe siècle quand la jument Ante Diem (la dixième mère de Bayakoa) fut importée d'Angleterre. Elle y a bien tracé puisque cette famille compte une vingtaine de vainqueurs classiques en Amérique du Sud, parmi lesquels le champion Mineral, lauréat de la triple couronne argentine en 1931[4].
Pedigree
Origines de Bayakoa (ARG), jument baie née en 1984[5]