Tarf est le nom propre de l'étoile adopté par l'Union astronomique internationale (UAI)[10]. Ce nom est d’apparition récente : Richard Hinckley Allen note Al Tarf pour cette étoile[11], peut-être à partir de Christian Ludwig Ideler (1806) qui indique écrit El-terf, interprété à tort comme « l’Extrémité », pour β Cnc[12]. En fait l’arabe الطرف al-Ṭarf qui est, au départ, « le Regard » se rapporte au couple β Cnc + λ Leo qui constitue la IXe des (manāzil al-qamar) ou « stations lunaires », ce qui lui vaut de figurer dès l’an mil dans les listes latines de ces stations, sous les formes Altaf, puis Altharaf, etc. Dans le ciel des Arabes, ce couple a très tôt été intégré dans la figure du Superlion et interprété comme عيننا الاسد ᶜAynā l-Asad, « les Yeux du Lion »[13] (voir aussi l’étoile λ Leo).
Elle possède deux faibles compagnons de 14e magnitude, désignés β Cancri B et C ; par conséquent, l'étoile primaire est elle-même désignée β Cancri A. En date de 2016, la composante B est située à une distance angulaire de 29,5 secondes d'arc et à un angle de position de 293° de l'étoile primaire, tandis que la composante C est située à une distance angulaire de 70,5 secondes d'arc et à un angle de position de 38° de l'étoile primaire[15].
β Cancri B semble être une naine rouge. Elle partage un mouvement propre commun avec β Cancri A et elle lui est ainsi probablement physiquement liée. Si c'est le cas, elle est située à environ 26 000 ua de l’étoile primaire et il lui faudrait 76 000 ans pour compléter une orbite[16].
↑ Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 111.
↑ Ludwig Ideler, Historische Untersuchungen über die astronomischen Beobachtungen der Alten, Berlin : C. Quien, 1806, p. 159.
Les coauteurs de l'article sont, outre Byeong-Cheol Lee, Inwoo Han, Myeong-Gu Park, David E. Mkrtichian, Artie P. Hatzes et K.-M. Kim. L'article a été reçu par la revueAstronomy and Astrophysics le 5 septembre 2013, accepté par son comité de lecture le 1er mai 2014 et mis en ligne sur son site internet le 16 mai suivant.