La commune de Champagnac-de-Belair est située dans le nord du département de la Dordogne, en limite du Périgord central et du Ribéracois.
Cinq kilomètres au nord-nord-est de Brantôme et quinze kilomètres au sud de Nontron en distances orthodromiques, le bourg de Champagnac-de-Belair surplombe la vallée de la Dronne, sur sa rive gauche. Il est situé au croisement de la route départementale (RD) 83, axe nord-sud qui longe la vallée, et de la RD 82, qui traverse la commune d'est en ouest.
La commune est également desservie à l'est par la RD 3 et bordée au nord-ouest par la RD 675.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Champagnac-de-Belair est située dans le troisième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de calcaires hétérogènes du Crétacé[1].
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire et de roches sédimentaires datant pour certaines du Cénozoïque, et pour d'autres du Mésozoïque. La formation la plus ancienne, notée c2b, date du Turonien inférieur à moyen, composée de calcaire graveleux, puis calcaires crayeux bioclastiques à rudistes passant latéralement à des calcarénites. La formation la plus récente, notée CFp, fait partie des formations superficielles de type colluvions indifférenciées de versant, de vallon et plateaux issues d'alluvions, molasses, altérites. Le descriptif de ces couches est détaillé dans les feuilles « no 734 - Nontron » et « no 735 - Thiviers » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[2],[3] et leurs notices associées[4],[5].
Formation de Boisbreteau moy. et formation de la Garde : sables feldspathiques à graviers et galets passant vers le sommet à des argiles sableuses (Rupélien inf. continental)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 105 m[6],[Note 1], se trouve à l'extrême sud, près du lieu-dit Verneuil, là où la Dronne quitte la commune pour servir de limite entre celles de Brantôme en Périgord et Condat-sur-Trincou, et 222 m[6],[Note 1] au nord-ouest, en bordure de la commune de Saint-Pancrace, près du lieu-dit la Tuilière[7].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 18,46 km2[6],[11],[Note 3]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 19,23 km2[3].
La Dronne, d'une longueur totale de 200,56 km, prend sa source dans la Haute-Vienne dans la commune de Bussière-Galant et se jette en rive droite de l'Isle — dont elle est le principal affluent — à Coutras en Gironde, au lieu-dit la Fourchée, face à la commune de Sablons[16],[17]. Elle traverse la commune du nord au sud sur six kilomètres dont 550 mètres en limite de Condat-sur-Trincou.
Le Trincou, d'une longueur totale de 16,55 km, prend sa source dans la commune de Milhac-de-Nontron et se jette dans la Côle en rive droite à Condat-sur-Trincou[18],[19]. Il arrose la commune à l'est sur plus d'un kilomètre et demi.
Autre affluent de rive droite de la Dronne, le Libourny prend sa source dans l'ouest du territoire communal qu'il baigne sur près de quatre kilomètres.
La Dronne au pont de Verneuil.
La dérivation de la Dronne au moulin de Racaud.
Le lit du Trincou presque à sec au pont de la RD 3 près de Lardailler.
Réseaux hydrographique et routier de Champagnac-de-Belair.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Isle - Dronne ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[20]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [21].
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[22].
En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[23].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 936 mm, avec 12,9 jours de précipitations en janvier et 7,1 jours en juillet[24]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Martin-de-Fressengeas à 22 km à vol d'oiseau[25], est de 12,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 050,4 mm[26],[27]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[28].
Urbanisme
Typologie
Au , Champagnac-de-Belair est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[29].
Elle est située hors unité urbaine[30] et hors attraction des villes[31],[32].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (51,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (50,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (46,2 %), zones agricoles hétérogènes (35,7 %), terres arables (13,1 %), zones urbanisées (2,7 %), prairies (2,4 %)[33]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Dronne et le Trincou. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1993 et 1999[36],[34]. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du plan de prévention des risques inondation (PPRI) de la « vallée de la Dronne », couvrant 19 communes et approuvé le , pour les crues de la Dronne[37],[38].
Champagnac-de-Belair est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[39]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[40],[41].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines) et des tassements différentiels[42]. Afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les éventuelles cavités souterraines sur la commune[43]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[44]. 56,1 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 4],[45].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2003 et par des mouvements de terrain en 1999[34].
Toponymie
En occitan, la commune porte le nom de Champanhac[46].
La commune s'appelle d'abord Champagnac avant de devenir Champagnac-de-Bel-Air puis prendre son nom actuel Champagnac-de-Belair[6].
Histoire
Au XIIIe siècle, Champagnac était le siège de l'archiprêtré de Condat regroupant vingt-sept paroisses[47].
De 1747 à 1749, la peste emporte 278 habitants de la paroisse, soit entre 25 et 30 % de la population[48].
La population de la commune étant comprise entre 500 et 1 499 habitants au recensement de 2017, quinze conseillers municipaux ont été élus en 2020[51],[52].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[56]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[57].
En 2022, la commune comptait 783 habitants[Note 7], en évolution de +6,82 % par rapport à 2016 (Dordogne : +0,37 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2015[59], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 355 personnes, soit 48,6 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (quarante-deux) a augmenté par rapport à 2010 (vingt-neuf) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 11,9 %.
Établissements
Au , la commune compte 73 établissements[60], dont trente-neuf au niveau des commerces, transports ou services, seize relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, sept dans la construction, sept dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, et quatre dans l'industrie[61].
Entreprises
Tous secteurs confondus, parmi les entreprises dont le siège social est en Dordogne, la société « Dordogne logistique SAS » (entreposage et stockage non frigorifique) située à Champagnac-de-Belair se classe en 32e position quant au chiffre d'affaireshors taxes en 2015-2016, avec 1 432 k€[62].
Créée en 1955, la biscuiterie de Champagnac-de-Belair a fait partie du groupe LU-Danone qui l'a vendu à Champador en 2006, avant d'être reprise par la biscuiterie Saint-Michel en 2011[63]. En mars 2022, elle emploie 300 personnes — dont 246 CDI — et prévoit d'en embaucher soixante supplémentaires dans l'année[64] ; elle produit annuellement 13 500 tonnes de produits alimentaires, principalement des madeleines, des palmiers et des fonds de tartes ou de bouchées à la reine[64].
Église Saint-Christophe des XIVe et XVe siècles, inscrite aux monuments historiques depuis 1948[66].
Chapelle Notre-Dame de Bon secours, XVIIIe siècle.
Motte de la Môle. La motte est située au nord du village, entre la vallée de la Dronne et le sommet de la colline, au sommet d'une falaise d'une vingtaine de mètres de hauteur. Elle mesure environ 40 mètres de diamètre et est ceinte d'un « fossé circulaire où subsistent les substructions d'un bâtiment ». Son sommet, très érodé et perturbé par des mouvements de terrain, présente encore des traces de murs et d'excavation et à l'ouest l'ouverture d'un souterrain aménagé[67].
L'occupation du site est attesté dès la fin du XIIe siècle avec une monnaie de Richard Ier [1188-1199] avec, au droit : Ricardus en deux lignes, avec au-dessus une croisette, et au-dessous l'omega dégénéré, et au revers, croisette, Aguitanie, ainsi que d'autre artefacts (poteries décorées, deux clefs de fer…)[67].
Georges Bonnet (1889 - 1973), homme politique, député de la Dordogne de 1924 à 1940 et de 1956 à 1968, ministre à de nombreuses reprises entre 1925 et 1940, fut maire de Champagnac-de-Belair de 1929 à 1944.
Charles Serre (1901-1953), résistant, homme politique, est mort à Champagnac-de-Belair.
Christian Frémont (1942-2014), né à Champagnac-de-Belair, haut fonctionnaire.
Héraldique
Les armes de Champagnac-de-Belair se blasonnent ainsi : « De gueules à trois lionceaux d'or, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'argent surmontées d'un lambel de même, soutenu d'une devise ondée aussi d'argent chargée d'une truite au naturel. »
↑ a et bCes données (altitudes, surface) sont issues du site de l'IGN [1].
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[12],[13]
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Contrairement à ce qu'indique le site de l'Assemblée nationale, François Albert Sarlande n'est pas décédé en 1888 mais en 1913. Source : registre des décès de la commune de Champagnac-de-Belair.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Abbé Farnier, Autour de l'abbaye de Ligueux, tome II, p. 162, Le livre d'histoire-Lorisse, 2003 (fac-similé de l'édition de 1931), (ISBN2-84373-342-1).
↑ a et bSébastien Noël et Luc Stevens, Souterrains et mottes castrales : Émergence et liens entre deux architectures de la France médiévale, Paris, Éditions L'Harmattan, , 422 p. (ISBN978-2-343-07867-0), p. 162-165.