Le cimetière de Dorotheenstadt (Dorotheenstädtischer Friedhof) est un cimetière classé de Berlin-Mitte à Dorotheenstadt,
dans le centre historique de la capitale allemande.
Il s'étend sur 17 000 m2 et son entrée principale se trouve au No 126 de la Chausseestraße. Un grand nombre de personnalités éminentes ont trouvé ici leur dernier repos. En raison de la qualité artistique ou historique des sépultures, surtout de celles du XIXe siècle, ce cimetière est un site protégé depuis 1983.
Historique
La ville de Berlin s'étant particulièrement agrandie au milieu du XVIIIe siècle, il devient nécessaire de trouver un nouveau lieu de sépulture. Aussi le roi Frédéric le Grand accorde-t-il le droit d'aménager un nouveau cimetière en dehors des murs de l’octroi, afin d'éviter les risques d'épidémie. Sa fondation date de 1762, juste à côté du cimetière français qui sera fondé en 1780. Il s'agit au début d'un cimetière pour des citadins peu fortunés, mais lorsque le quartier s'étend avec des institutions prestigieuses comme l'académie des arts, l'académie de chant, l'académie d'architecture, l'académie des sciences, ou l'université de Berlin, celui-ci change d'aspect et ses nouveaux habitants se font ériger des sépultures de qualité au cimetière.
Le cimetière de Dorotheenstadt est agrandi plusieurs fois entre 1814 et 1826 et en 1834 la communauté paroissiale luthérienne de Dorotheenstadt acquiert une parcelle importante (appelée aujourd'hui cimetière Dorotheenstadt II) dans le quartier de Gesundbrunnen. La communauté de Friedrichswerder en acquiert une à Kreuzberg. Les deux communautés fusionnent en 1945, et celle de Friedrichswerder à la responsabilité des deux cimetières depuis 1961.
L'ancien cimetière est fermé aux nouvelles sépultures en 1860 et les enterrements ne sont permis que dans les tombes déjà en place. Lorsqu'une partie du cimetière est vendue en 1889 pour agrandir la Hannoverschenstraße, les tombes de Hegel, Fichte, de Klenze et d'autres sont déplacées. De nouvelles concessions sont permises à partir de 1921.
Le cimetière souffre particulièrement des bombardements, comme le quartier alentour, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le cimetière fait partie de Berlin-Est après la guerre et accueille les tombes de personnalités et d'artistes est-allemands. Des travaux de restauration ont été effectués entre 2000 et 2006, concernant les tombes de personnages historiques.
Une plaque rappelle aussi la mémoire de soixante-quatre personnes, en partie inconnues, inhumées dans une fosse commune à proximité, dans les derniers jours de la guerre.
Notes
Bibliographie
Alfred Etzold: Der Dorotheenstädtische Friedhof. Die Begräbnisstätten an der Berliner Chausseestraße. Mit Fotos von Wolfgang Türk. Links, Berlin 1993 (ISBN3-86153-058-9) (Berliner Blicke).
Jörg Haspel, Klaus von Krosigk (Hrsg.): Gartendenkmale in Berlin. Friedhöfe. Bearbeitet von Katrin Lesser, Jörg Kuhn, Detlev Pietzsch. Mit Beiträgen von Klaus von Krosigk, Gabriele Schulz und Azemina Bruch, Martin Ernerth, Joachim Jacobs, Fiona Laudamus, Volker Stalmann, Hertmut Teske. Imhof, Petersberg 2008 (ISBN978-3-86568-293-2), S. 115–123 (Beiträge zur Denkmalpflege in Berlin, 27).
Martin Ernerth, Jörg Kuhn (Hrsg.): Der Dorotheenstädtische Friedhof. Prominente Geschichte in der Mitte Berlins. Beiträge von Jürgen Quandt, Jörg Kuhn, Klaus-Henning von Krosigk, Klaus von Dohnanyi, Giselher Hickel, Dieter Lomnitz, Nina Nedelykov, Pedro Moreira. VBB Verlag (André Förster), 2019.
(de) Klaus Hammer, Friedhöfe in Berlin. Ein kunst- und kulturgeschichtlicher Führer, Berlin, Jaron, 2006