Dirty DiariesDirty Diaries est une collection de courts métrages pornographiques destinés à offrir un point de vue de femmes cinéastes sur la sexualité. Produits en Suède en 2009 par Mia Engberg, le film a suscité une controverse avant et après sa sortie, à cause de son contenu alternatif, et du fait qu'il ait été financé par des fonds publics. Bien que le contenu des courts métrages soit très diversifié, plusieurs adoptent un ton humoristique, critique et queer. SynopsisLes courts métrages qui constituent le film sont très différents, aussi bien dans leur longueur que dans leur style.
Fiche technique
ProductionL'idée de créer Dirty Diaries est née après que Engberg et quelques-unes de ses amies eurent réalisé Come Together (« Venir ensemble ») pour le Festival International du Film de Stockholm. Il s'agissait d'un court métrage où chaque participante se filmait avec un téléphone portable en train de se masturber. Come Together a reçu beaucoup de commentaires négatifs, surtout de la part des hommes, qui se plaignirent que les actrices-réalisatrices n'étaient pas attirantes. Pour Engberg, c'était la preuve que les films pornographiques exigeaient des actrices qu'elles soient agréables à regarder pour un public essentiellement masculin. Enberg avait déjà réalisé un court métrage pornographique, Selma and Sofie, qui avait rencontré un petit succès. Cela, ajouté à d'autres aventures culturelles réussies, ont motivé l'Institut suédois du film à fournir un budget initial de 350 000 couronnes (environ 35 000 euros), auxquelles s'ajoutèrent plus tard 150 000 couronnes. RéceptionLe financement de l'Institut suédois du film, qui reçoit lui-même la plupart de ses financements directement du gouvernement suédois, a provoqué une certaine controverse en Suède. Utiliser l'argent des impôts a été considéré comme choquant par certains. Beatrice Fredriksson, membre de l'association de jeunes du Parti Modéré et auteure d'un blog Initiative anti-féministe, a taxé cette utilisation de l'argent public d'hypocrisie, étant donné que l'industrie pornographique courante n'aurait jamais reçu le même soutien financier[1]. D'autres ont défendu le financement public du projet en insistant sur le fait que les valeurs véhiculées par Dirty Diaries sont radicalement différentes de la pornographie habituelle[2]. À cause du débat sur l'utilisation de l'argent des impôts pour financer un produit pornographique, le directeur de l'Institut suédois du film Cissi Elwin Frenkel a estimé nécessaire d'écrire une lettre à la ministre de la Culture suédoise, Lena Adelsohn Liljeroth, et d'expliquer exactement pourquoi le film avait reçu le financement[3]. Frenkel n'a cessé d'insister sur le fait que l'Institut ne soutient pas la pornographie, et que Dirty Diaries a été financé parce qu'il avait pour but de tenter une nouvelle approche et représentation de la sexualité féminine. En France, les médias ont également commencé à s'intéresser au phénomène Dirty Diaries. Stéphane Rose écrit dans le quotidien Le Figaro : « Qu’on se le dise : le porno qui a un pénis à la place du cerveau, c’est fini ! »[4]. Le journal Libération s'interroge lui aussi sur la polémique du financement public du film[5]. Réception critiqueLa réception critique des films en eux-mêmes a été mitigée. En Suède, le Svenska Dagbladet a qualifié les courts-métrages d'« amusant, provoquant, excitants », en particulier le premier, Skin[6]. Certains des films, comme Dildoman et Skin ont été considérées comme de bonne qualité, mais Lars Böhlin du Västerbottens Folkblad a questionné le fait qu'ils soient vraiment pornographiques. Camilla Carnmo, du Smålandsposten les a décrits comme « beaux à regarder et professionnels » malgré le fait qu'ils aient été tournés avec des portables, mais a aussi ajouté que c'était « plus de l'art que du porno ». Elle a également aimé Flasher Girl On Tour, qui selon elle « combine l'humour, le sexe et la politique d'une manière libératrice ». Notes et références
Liens externes
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