Exposition nationale des beaux-arts (Espagne)L’Exposition nationale des beaux-arts était un événement qui avait régulièrement eu lieu en Espagne et particulièrement à Madrid de la deuxième moitié du XIXe siècle à la deuxième moitié du XXe. Ces expositions sous forme de concours sont instaurées par le Décret royal d'Isabelle II du . C'était la plus grande exposition officielle d'art espagnol à laquelle prenaient part des artistes vivants. Elles ont été initialement structurées en cinq sections : Peinture, Sculpture, Gravure, Architecture et Arts décoratifs. Cependant, la section de Peinture était la plus importante, suivie de celles de Sculpture et d'Architecture. Ces Expositions, d'après ce qu'a établi le décret de leur fondation, devaient être des biennales[N 1], mais elle n'eurent pas de périodicité constante. Les Expositions nationales aidèrent l'art espagnol (es) à se redévelopper. Elles étaient devenues l'un des événements socioculturels les plus déterminants du XIXe siècle dans le monde de l'art. Proposition et origineL'Espagne part du constat du manque de représentation dans diverses expositions internationales et des critiques envers les beaux-arts de cette époque pour laquelle on annonçait la décadence de l'art en Espagne, principalement à cause de la disparition de l'ancien système de mécénat due à la moindre capacité acquisitive de l'Église, après le désamortissement et les changements de tendance de l'aristocratie du moment. Dans le nouvel état libéral, les fonctions du trône devaient être substituées et transformées par l'État. En 1851, la revue parisienne L'Illustration notait le manque de représentation espagnole lors de l'Exposition internationale des beaux-arts de Bruxelles avec le titre « L'Espagne n'existe plus ! »[1]. L'implantation difficile du libéralisme en Espagne concernait également la création d'un marché pour l'art. Dans les expositions modernes qui apparaissent dans les pays industrialisés comme la France, la Belgique ou l'Angleterre, interviennent de manière décisive l'égalité des chances, aussi bien pour l'artiste que pour le public et la critique. Le modèle en ceci est le Salon de peinture et de sculpture de Paris, qui favorise la professionnalisation et la compétitivité avec ses règlements, jurés, prix et acquisitions officielles, facilite l'intervention du public connaisseur et l'apparition de la critique spécialisée comme, les rendant déterminant pour établir la hiérarchie et la qualité des artistes, qui doivent prouver ce qu'ils valent à chaque concours (alors qu'une première reconnaissance était avant suffisante pour se faire un statut). Dans une proposition dirigée au Congrès des députés en 1851, le peintre José Galofré y Coma (es) défendit le besoin d'organiser des expositions annuelles. La proposition fut acceptée un peu plus tard par le ministre de l'Équipement, Agustín Esteban Collantes (es) : en effet, dans le préambule du Décret royal d'Isabelle II du , était justifiée la création des Exposiciones Nacionales de Bellas Artes par les arguments de Galofré et d'autres partisans de ces concours : l'importance sociale de l'art, son poids dans le patriotisme, sa capacité didactique, progressiste, sa situation déplorable du fait des changements socio-économiques, le besoin impératif de sa protection par l'État, mais sans nier sa liberté ni empêcher sa rentabilité économique. L'objectif était de suivre le modèle étranger dans l'organisation des expositions financées par l'État. Les Expositions apparaissent donc pour protéger les arts, récompenser les œuvres et promouvoir les artistes afin qu'ils puissent recevoir des propositions privées ou publiques. Elles restent sur cette dynamique jusqu'au début des années 1920, bien que la fréquence n'était pas constante : à certaines époques, elles se célébraient tous les deux ans ; à d'autres tous les trois ans. Il y eut de grands intervalles, causés par des guerres — comme la Guerre civile espagnole —, des commotions politiques, etc. Les critères et les concepts établis au XIXe siècle devinrent ensuite obsolètes et la dernière exposition eut lieu en 1968. SectionsToutes les Expositions ont contenu des sections de Peinture, Gravure, Sculpture et Architecture (sauf en 1929 pour cette dernière). La section d'Arts décoratifs n'a été qu'occasionnelle, puisqu'elle n'est apparue qu'à 13 occasions. Prix et lauréatsLes prix remis sont des médailles de « Première classe », « Deuxième classe » et « Troisième classe », ainsi que la médaille ou prix d'honneur, également appelée « Mention honorifique ». Lors des concours de peinture, étaient présentées entre 300 et 500 œuvres (tandis que chacune des autres sections n'en comptait qu'environ 10 % de ce chiffre).
Il y a eu d'autres Expositions jusqu'en 1968, mais nous ne disposons d'aucune information pour compléter cette liste. À noter que la peinture n'était pas la seule discipline représentée : la gravure l'était également, avec notamment le médaillé Domingo Martínez[4],[5]. Notes et références
Notes
Références
AnnexesBibliographie
Articles connexesLiens externes
|