Louis Moréri[1], par prudence sans doute, expose la généalogie de la branche d'Anglure à partir d'un Ogier qui meurt en 1256 et épouse Helwide. Un armorial rapporte qu'« Anglure ancien portait d'or à la croix ancrée de sable »[2]. Cet Ogier correspondant à Ogier III qui suit.
Le prénom Saladin
Moréri rapporte au sujet d'Ogier que « ses ancêtres avaient accompagné Godefroy de Bouillon
dans ses conquêtes ». Par prudence aussi, il écrit - en résumé - qu'« un seigneur de cette maison, le seigneur de Jours-lès-Baigneux, étant prisonnier de Saladin … lui remit sa rançon … à la charge de porter pour armes d'or semé de grelots d'argent, soutenus de gueules … et qu'il ferait porter le nom de Saladin à tous les aînés mâles qui descendraient de lui ». Pour le sociologue spécialiste des religions et des sociétés, Mohammed Toualbia[3], l’apparition du prénom Saladin dans la famille d’Anglure remonte à un incident lors des croisades au 12ème siècle, lorsqu'un noble français de cette famille fut capturé par les musulmans. N'ayant pas de rançon, il fut libéré par Saladin, sultan d’Égypte, à condition qu'il retourne en France et y construise une mosquée dédiée à Dieu. Jehan Jean-Pierre d'Anglure[4], comte de Burelement, tint parole, se convertit à l'islam d’après quelques récits historiques, adopta le nom de Saladin et changea l'emblème familial pour un croissant. Il construisit une mosquée dans le jardin de son château, appelée le Mahomet. Cette mosquée s’est transformée en école et exista jusqu'en 1830, mais fut démolie. Seuls le nom de la rue (sur GPS) qui porte le nom de cette mosquée « Le Mahomet » jusqu’à présent et une vieille photo[5] à la Bibliothèque Nationale de France en témoignent aujourd'hui.
Helvise, épouse d'Eblon (nom ?) puis d'Isabelle de Chapelaine († vers 1204), veuve.
Ogier II d'Anglure (1238), sire de Saint-Chéron, de Marchangy, du Mesnil, Somsois, et Donnement, épouse v. 1210, Béatrice de Vitry. De cette union naissent :
Ogier VII d'Anglure (v. 1320-1365), sire d'Anglure et d'Essey-lès-Nancy, épouse Marguerite de Conflans d'Étoges, fille d'Eustache III de Conflans, sire d'Étoges. De cette union naissent :
Marguerite, dame de Nogent, mariée à Jacques de Chauvirey puis à Guy II de Pontailler.
Ogier VIII d'Anglure (v. 1340-1383), sire d'Anglure et d'Étoges, épouse Isabeau de Châtillon (1341-1413), fille de Jean de Châtillon. De cette union naissent :
Ogier IX d'Anglure (ca 1360 - 1412), celui qui fit le pèlerinage en Terre sainte et en écrivit le texte Le saint voyage de Jérusalem, épouse Alix de Toucy († 1427), dame de Baserne, de Vault-de-Lugny et du Mont-Saint-Jean[6], fille de Louis de Toucy. De cette union naissent :
Guye, mariée à Pierre de Dyo, sire de Dyo et de Gencey
Isabelle, mariée à Philibert ou Jean de Salins-la-Tour, sire de Rans ;
Antoinette, mariée à 1) Guillaume de Grancei ; 2) Thibaut de Lugny, chevalier
Étienne d'Anglure († 1435), sire d'Anglure, de Pargny et d'Étrelles, épouse v. 1420, Jeanne de Choiseul, dame de Choiseul, Monaguillon et de Chacenay, fille d'Aimé de Choiseul. De cette union naissent :
Antoine, baron d'Anglure, marié, en 1450, à Jeanne de Rochebaron, et mort sans hoirs, laissant sa succession à son frère Guillaume.
Claudine († 1503), dame de Chacenay, mariée à Galéas de Salazar, sire de Las
Guye, mariée à Claude de Rochebaron
Marguerite († après 1479), mariée à Mahiet de Guigné (né v. 1415).
Guillaume d'Anglure († 1482), épouse Jeanne de Vergy, fille du bâtard Jean de Vergy et de Catherine d'Haraucourt. De cette union naissent :
Guillaume († v. 1485)
Jacques, sire de Longueville, marié à Nicole de Louans.
François, qui suit
Marguerite, dame de Conantes, mariée, en 1501, à Guillaume de Chaumont-Quitry, sire de Rigny-le-Ferron, de Chacenay et d'Éguilly.
François d'Anglure, sire de Bonnecourt et de Guyonville, épouse Marie de Choiseul, dame de Rimaucourt, fille de Gillequin de Rimaucourt, sire de Rimaucourt et de Guyonville, puis en secondes noces Béatrix Françoise le Bœuf, dame de Guyonville. De cette seconde union naissent :
Antoine, qui suit
Louise († 1563), mariée à Jean de Choiseul, sire de Breuvilliers et de Montreuil-le-Sec
Antoine d'Anglure, sire de Bonnecourt et de Guyonville, épouse, en 1534, Jeanne de Saulx de Ventoux, fille de Claude de Ventoux, sire de Ventoux et de Chrétienne de Vergy. De cette union naissent :
un fils mort jeune
Philippe, qui suit
Gaspard d'Anglure, sire de Melay, Bonnecourt et de Guyonville, père de :
Philippe d'Anglure († 1594), seigneur de Bonnecourt et de Guyonville, épouse Jeanne Foucher, dame de Favérieux, puis en secondes noces Jeanne ou Anne de Mailly, fille de Gaspard de Mailly, sire d'Ecot. De la première couche naissent :
François, qui suit
Catherine, mariée à Guillaume de Montarby, seigneur de Vouécourt et de Valfroicourt.
un fils
François d'Anglure († 1639), sire de Guyonville et de Bonnecourt, épouse Louise Melin, fille de Jean Melin, sire de Géronville (celui de Belgique ?) et de Claude Godet. De cette union naissent :
Jean-François, marié à Françoise de l’Église fille de Charles de l'Église, maire de Bar-le-Duc, et Marie le Besgue.
Agnès, mariée, en 1660, à Georges d'Huffelize.
Philippe d'Anglure († 1688), épouse Adrienne des Errard, fille de Georges II des Errard, sire de Fleury, et d'Agnès d'Avrillot. N'ayant de cette union qu'une fille, Louise, les possessions de la famille passe aux mains d'Arnould Saladin, descendant de Jean Saladin, deuxième fils dOgier IX.
Branche de Donjeux
Jean Saladin d’Anglure (1370-1403), sire d’Étoges et de Raucourt, épouse, vers 1400 Jeanne de Brixey de Bourlémont (v.1375-1433), fille d'Henri 1er de Brixey, sire de Bourlémont et de Donjeux, et d'Alix (ou Béatrix) de Joinville. De cette union naissent :
Marguerite, dame de Cierges et de Conantes, mariée à Simon de Toulongeon, sire de Trèves
Simon Saladin d’Anglure (v.1400-1485), sire d’Étoges, de Donjeux et de Bourlémont, épouse, en 1433, Isabelle Matfride du Châtelet (v.1410-1485), fille de Regnauld du Châtelet, sire du Châtelet. De cette union naissent :
Jean, qui suit
Saladin († 1499), sire d’Étoges marié avec Jeanne de Neufchâtel (d'où postérité) dont : Isabelle ou Ysabeau ou Isabeau marié avec Jean-Antoine II de Lascaris.
Arnould Saladin d’Anglure († 1508), sire de Charmes-la-Côte épouse Bonne de Saint-Loup († 1510), fille de Ferry de Saint-Loup, sire de Saint-Loup. De cette union naissent :
Jean d’Anglure († 1574), sire de Saint-Loup et marquis de Coublanc, épouse Catherine d’Autry († 1591), dame de Villemenant, fille de Louis de Villemenant, sire de Courcelles, et de Marguerite de Veauce, dame de Villemenant. De cette union naissent :
François Saladin, qui suit
Jeanne, mariée à Chrétien de Choiseul, sire de Beaupré
François Saladin d’Anglure († 1607), marquis de Coublanc, sire de Saint-Loup, épouse, en 1589, Marguerite du Châtelet († v. 1605), fille d’Antoine II, sire du Châtelet. De cette union union naissent :
René Saladin d’Anglure, sire de Saint-Loup et de Piépape, marquis de Coublanc, marié en 1664 à Françoise de Châtelet, fille de Philippe II de Châtelet, sire de Bulgnéville. De cette union naissent :
Arnould Saladin, qui suit
Elisabeth Louise
Arnould Saladin d’Anglure († 1707), marquis de Coublanc, sire de Saint-Loup et de Piépape, épouse Christine de Châtelet († 1727), fille d’Antoine de Châtelet, marquis de Trie-Château, sire de Thons et de Bulgnéville. De cette union naissent :
Charlotte Eradine († 1754), mariée, en 1706 au château de Malgrange, à Georges de Lambortye, maréchal de Lorraine et de Bar, puis, en 1720, à Louis, marquis de Beauvau († 1732).
Françoise, mariée, en 1694, à François de Poitiers de Rye, comte de Poitiers
Anne-Florence, mariée, en 1727, à Charles Henry de Cultz, comte de Deuilly et sire de Semboin (Cemboing).
N'ayant que des filles, les possessions de la famille passe aux mains de Marc-Antoine d'Anglure-Savigny, descendant de Saladin, deuxième fils de Simon Saladin.
Isabelle, mariée, en 1478, à Jean-Antoine de Lascaris, comte de Tende et de Vintimille
Jeanne, mariée, v. 1480, à Jean III de Béthune, sire de Mareuil, etc.
René, qui suit.
René d’Anglure († 1529), vicomte d’Étoges et de Blaigny, sire de Pont-Sainte-Maxence et d'Anglure, épouse, en 1485, Catherine de Bouzey, dame de Givry-en-Argonne, fille de Jean de Bouzey, sire de Saint-Germain, et de Marguerite de Brion, dame de Givry-en-Argonne. De cette union naissent :
Francois d’Anglure, qui suit.
Gilles (1510-v. 1553), marié, en 1523, à Marie de Brichanteau, fille de Louis de Brichanteau et de Marie de Véres
Francoise († v.1530), mariée, en 1518, à Gérard-Sicard d’Haraucourt, sire de Dombasle, d’Orme et de Parroy, sénéchal de Lorraine, gouverneur d’Épinal, grand bailli de Nancy, morte sans hoirs.
Marguerite, dame de la Fère-Champenoise, mariée, en 1514 à Antoine de Gerenne, ou Gérésine, sire de Pré-au-But.
Isabeau († 1573), dame de Pavant, mariée, en 1539, à Francois Baudoche, sire de Moulins, puis, en secondes noces, à Charles de Poisieux, sire de Pavant. De la seconde couche naissent :
Jacques, qui suit.
René († 1562), sire de Givry et de Boursault, épouse Jeanne Chabot de Jarnac, fille de Guy Chabot, sire de Jarnac
Jacques d’Anglure, vicomte d’Étoges, capitaine de Dunkerque, gouverneur d’Auxerre, député de Champagne, épouse, en 1551, Antoinette de Conflans, fille de Jean de Conflans, sire de Viels-Maisons, puis, en deuxièmes noces, à Vandeline de Nicey, fille de Jean du Faget, puis en troisièmes noces à Louise Piedefer, fille de Pierre Piedefer, sire du Bois de la Raie et de Bazoches. De la deuxième couche nait :
Antoinette, mariée, en 1572 à Chrétien de Savigny, vicomte de Rosnes. Par un décret de 1574, Chrétien, Antoinette et leurs hoirs sont autorisés à porter le nom d’Anglure.
Branche de Jours et Autricourt
Simon d'Anglure, fils de Jean d’Anglure et de Catherine (alias Marguerite) de Ville-sur-Illon, seigneur de Jours-en-Auxois, épouse en 1480 Guillemette d’Arbonnay, dame de Roche-en-Vallouais et Bussy-Le-Repos[9]. De cette union naît[9] :
Claude, qui suit.
Saladin, qui épouse Jeanne d'Autrey de Courcelles.
Catherine, qui épouse Antide de Grammont.
Jeanne, abbesse de Saint-Pierre de Reims.
Claude d'Anglure, seigneur de Jours, de Ricey et Châtillon-sur-Seine, colonel des légionnaires de Champagne et de Bourgogne, chevalier de l'Ordre du roi[10]. Il épouse, en premières noces, Françoise Marguerite de Dinteville (1512-1542)[11], et en secondes noces, Isabeau de Joyeuse, citée comme veuve en 1565[12]. De la première union naît :
Cette branche s'allie également avec les familles d'Averhoult, de Sémilly, du Châtellet, de La Fosse, de Savigny, de Grillet[9], de Bildstein[13], de Vigneulles du Sart[13], de Ficquelmont[18].
La branche des seigneurs d'Autricourt s'éteint au XVIIe siècle[9].
Branche d'Anglure-Savigny
Marc-Antoine Saladin d’Anglure du Bellay de Savigny (1640–1688), arrière petit fils d'Antoinette, hérite les titres de marquis d’Anglure et comte d’Étoges. Il épouse, en 1687, Marie-Jeanne de Rouville. Mort sans hoirs, l'année suivante, les possessions de la famille reviennent à Louis-Absalon-Saladin, descendant, de Nicolas Colar, troisième fils de Simon Saladin.
Saladin d'Anglure (1472-1545), sire de Bourlémont et de Conflans, capitaine de Montigny, épouse, en 1498, Hélène de Mailly, fille d’Adrien de Mailly, sire de Mailly et de Conty, et de Jeanne de Glyme de Brabant. Il épouse en secondes noces, en 1507, Marguerite de Lignéville († 1551), fille d'Henry de Lignéville et de Marguerite Wisse de Gerbéviller. De cette seconde couche naissent :
René, qui suit.
Henri († 1574), sire de Lignéville, de Vittel, de Mandres, et de Melay, ministre des Finances de Lorraine, épouse, en 1540, Claude de Mailly († v. 1580), fille d'Africain de Mailly, sire d'Ecot, et d'Anne de Méligny
Françoise († 1573), chanoinesse de Poussay. Par ailleurs, naît encore d'une maîtresse :
Jeanne, mariée à Baudichon Taffin Et d'une liaison avec Aimée d'Abaleur :
Jean (v. 1560-1621), sire de Chambray, marié à Marie de Saint-Lingier
Diane († 1610), mariée à Claude Lefevre, puis, en secondes noces, à Jean d'Esquieu, sire de La Serre.
René d'Anglure (v. 1510-1596), échanson du roi en 1545, sire de Bourlémont et de Conflans, gouverneur de Montigny, épouse, en 1534, Antoinette d'Aspremont († 1591), princesse d'Amblise, vicomtesse de Forest, de La Malmaison et d'Imécourt, dame de Lumes, fille de Jean d'Aspremont, prince d'Amblise et sire de Buzancy, et d'Antoinette de Brandenbourg-Vianden. De cette union naissent :
Philippe
Africain, qui suit
Jacqueline († 1621), mariée, en 1557, à François de Mailly, sire d'Ecot
Jeanne († v. 1600), mariée, en 1558, à Gabriel de Bonneval, sire de Bonneval et Blanchefort
Françoise († v. 1602), mariée à Simon de Saulx († 1570), sire de Torpes, gouverneur d'Auxonne, puis, en secondes noces, à Pierre le Genevois († 1602), sire de Blaigny.
Africain d'Anglure († 1592), prince d'Amblise[20], sire de Bourlémont et de Buzancy, chambellan de Charles II de Lorraine, épouse Marguerite de La Baume (1559-1604), dame de Mont-Saint-Sorlin, fille de François VII, comte de Montrevel. De cette union naissent :
Claude, qui suit
René, sire de Buzancy
Gabriel Saladin (1587-1612), reçu de minorité dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1605[7],[21]
Charlotte, mariée, en 1605, à Balthazar de Ficquelemont, sire de Ficquelemont et de Mars-la-Tour.
François d'Anglure (1604-1660), marquis de Sy, comte de Bourlémont, épouse, en 1636, Antoinette des Marins (1619-1652), fille de Louis des Marins, sire de Villeneuve-sur-Bellot, et d'Anne de Béthune, puis, en secondes noces, en 1655, Angélique d'Aspremont († 1697), fille de Jean d'Aspremont, seigneur de Vandy, et de Louise de Marillac. De la première couche naît :
Anne (1637-1708), marié, en 1648, à Charles Larentier, puis, en 1656, à Louis de Bellai, sire de Chavigny. De la seconde couche naissent :
Louis-Absalon-Saladin (1656-1725), prince d'Amblise et de Melphes duc d'Astri, marquis de Sy, comte de Bourlémont, sire des Grandes-Armoises, lieutenant-général du roi en Champagne, épouse, en 1682, Antoinette Colbert
Louis de La Roque, Catalogue des chevaliers de Malte appelés successivement chevaliers de l'ordre militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, Paris, Alp. Desaide, 1891.
G. Poull, Le château et les seigneurs de Bourlémont, 1149-1412, Corbeil-Essonnes, Imprimerie Crété, 1er trimestre 1962, p. 105-106.
Abbé de Vertot, Histoire des chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem appelés depuis chevaliers de Rhodes et aujourd'hui chevaliers de Malte, Paris, Lequien fils, 1830
C-R D'Hozier, De Caumartin, Nobiliaire de Champagne, recherche sur la noblesse de Champagne , partie 1, Librairie Firmin Didot, Paris, 1868
Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique : ou le melange curieux de l'histoire sacree et profane, vol. 11, Les Libraires Associés, coll. « Nouv. ed. dans laquelle on a refondu les supplemens de (Claude-Pierre) Goujet. Le tout revu, corr. & augm. par (Etienne-Francois) Drouet », (lire en ligne).
Serge du Sartz de Vigneulles, Une Famille dans l'histoire de la Lorraine : les du Sartz de Vigneulles de l'ancienne chevalerie, Metz, 2018 (Médiathèque Verlaine de Metz : réserve patrimoniale Niveau 3 RPA IN-4 267)
Liens externes
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