François d'IvernoisFrançois d'Ivernois
François d'Ivernois, dit aussi Sir Francis d'Ivernois (né le à Genève et mort le dans la même ville) est un avocat, auteur (essayiste) et une personnalité politique suisse. Jeune avocat libéral et démocrate il participe aux évènements de Genève en 1782, considéré comme l'un des meneurs du mouvement des représentants, il est banni. Émigré en Angleterre il monte le projet et négocie l'installation d'une colonie genevoise en Irlande. Ce projet échoue et il retourne à Genève en 1790 et est élu au Conseil des Deux-Cents. Fervent partisan de l'indépendance et de l'égalité des citoyens il doit de nouveau fuir en 1792. Il commence cette deuxième émigration en essayant de réaliser le projet de recréer l'académie de Genève aux États-Unis. Après l'échec de cette initiative il devient un ardent contre-révolutionnaire mettant sa plume au service de la couronne ce qui lui vaut d'être fait Knight Bachelor par le roi George III en 1796. Il poursuit son activité d'essayiste polémiste contre la France jusqu'à la chute de Napoléon. Il revient à Genève en 1814 et continue à faire de la politique mais en tant qu'élu au Conseil d'État, poste qu'il occupe jusqu'en 1824. BiographieFrançois d'Ivernois[a], est né le dans la République de Genève. Il est citoyen[2] puisque son père a acquis la bourgeoisie en 1748. Son père François-Henri d'Ivernois (1722-1778) est un émigré, né à Marvejols[3], reçu habitant en avant son mariage en septembre de la même année avec sa mère Marianne Dehors, une native[4]. François d'Ivernois, à 16 ans, lorsqu'il est admis, le , dans les classes supérieurs du collège de Genève[5], il entre en philosophie à 18 ans (1775). À 20 ans, en 1777, il commence des études de droit à l'Université de Genève. Le , son père François-Henri meurt, et sa mère devient également sa tutrice. Le jeune François d'Ivernois fait une fugue avec son ami Badel. Ayant pour objectif de rejoindre Rome, ils vont à Gênes et embarquent dans un bateau. Mais une tempête les ramène malades à Portofino où ils débarquent et retournent à Genève[6]. C'est au cours de l'été 1778 qu'il rencontre Paul Moultou un ami de Jean-Jacques Rousseau, qui vient de mourir, qui cherche une imprimerie pour éditer et imprimer la collection des œuvres complètes de l'écrivain. Avec Jean-Pierre Basompierre et Pierre Boin il monte le projet de création d'une librairie imprimerie. Pour pouvoir créer une société, il demande au conseil une dispense d'âge, avec l'assentiment de sa mère[7]. La librairie ouvre au mois d'octobre et après de longues négociations, avec les ayants droit, les trois jeunes associés déclarent leur société, dénommée « Société typographique de Boin, d'Ivernois et Bassompierre » le [8]. Il devient avocat le [1]. Durant cette même année 1781, il devient secrétaire du Comité des Représentants[1]. Banni au début du mois de , François d'Ivernois fuit Genève, il passe par Neuchâtel vers le , il y reste quelques jours puis repart pour l'Angleterre. Le , c'est dans le Kent, à Chevening, qu'il écrit au premier ministre, lord Shelburne, pour solliciter une entrevue qui lui permette d'exposer le projet genevois d'implantation d'une colonie d'horlogerie en Angleterre. Le gouvernement britannique indique que s'installer sur le sol anglais est impossible mais il propose de le faire en Irlande. Car le gouvernement y voit l'opportunité d'augmenter le nombre de protestants, les Genevois le sont, dans ce pays à majorité catholique[9]. En 1785, c'est du Royaume-Uni qu'il envoie un courrier à son ami Étienne Dumont, pour lui proposer de rejoindre l'Angleterre pour s'occuper de l'éducation de John Henry Petty, fils de William Petty, ancien premier ministre du Royaume-Uni[10]. Après Paris, il retourne à Genève en 1790. Deux ans plus tard, en 1792, c'est au mois de septembre qu'il est élu au Conseil des Deux-Cents[2]. Partisan et militant de l'indépendance de Genève, qu'il met au-dessus de tout, il est en lutte avec les « égalisateurs » qui ont le soutien de la France révolutionnaire. Cette position l'amène à intégrer le camp des contre-révolutionnaires. Il doit de nouveau se réfugier en Angleterre dès avant la fin de l'année 1792[11]. Le , au palais Saint James à Londres, il est fait Knight Bachelor par le roi George III. Cela lui permet de signer ses textes Sir Francis d'Ivernois[12]. Il revient à Genève en 1814 et devient député au congrès de Vienne puis conseiller d'État de 1814 à 1824[2]. Il a publié des travaux à propos de l'état financier de la France sous la République et sous l'Empire et de la mortalité. D'Ivernois a également critiqué le blocus continental mis en place par Napoléon Ier. François d'Ivernois, meurt le à Genève[2]. Une rue porte son nom à Genève[13]. Famille d'IvernoisGénéalogie de François d'IvernoisDu côté de son père, François Henri d'Ivernois, l'origine remonte à des protestants dénommés « Du Vernois ou Divernois », qui habitent le village de Coussy en limite des contreforts du massif du Morvan. Dans les années 1568-1570, durant la troisième guerre de Religion ils émigrent dans la principauté de Neuchâtel. Ils sont à Môtiers lorsqu'ils obtiennent la nationalité neuchâteloise en 1577. Le premier couple, identifié comme à l'origine de la branche dont descend François d'Ivernois, est composé de Jean D'Ivernois et de Claudine de Breschard[14]. Claude, leur fils cadet, épouse Guillauma Barrelet en 1570, ils ont deux enfants dont Claude, le plus jeune, qui demeure également à Môtiers et s'y marie avec Marie Boy-la-Tour. Leur fils ainé Abraham épouse Marie-Jeanne Renaud, de cette union nait, à Môtier, un garçon dénommé François le . Cette famille reprend ensuite le chemin de la France pour s'installer à Marvejols. François y épouse Anne Martin et ils ont un fils, Henri-Martin, qui se marie avec Marie Giccard. De ce dernier couple, nait François-Henri, futur père de François d'Ivernois[3]. Sa mère, Marianne Dehors, a pour parents André Dehors, un « habitant », et Marianne Barde. André Dehors est le fils d'Augustin Dehors, venu d'Elbeuf, avant 1688, et marié avec Jeanne-Françoise Picot dont le père est Abraham Picot, un beau-frère de Jean Calvin. Marianne Barde est la petite-fille de Pierre Barde, un protestant qui a dû fuir Valence en 1685, du fait de sa religion[15]. François-Henri d'IvernoisFrançois-Henri d'Ivernois est né le , à Marvejols. Devenu adulte, il émigre à Genève où il est « reçu habitant » le . Il exerce le métier de marchand grossiste en toiles, comme le lui permet son statut d'« habitant ». Il se marie, le , avec Marianne Dehors qui dispose du statut de « native »[4]. Édition de la collection des œuvres complètes de Jean-Jacques RousseauÀ la mort de Jean-Jacques Rousseau, le , il n'existe pas de publication autorisée de la collection complète de ses œuvres. Seul Marc-Michel Rey avait entrepris ce projet en 1764 mais sans le réussir, les autres tentatives n'avaient pu aboutir[16]. Trois personnages disposant des manuscrits se concertent, deux sont des amis proches du défunt : Pierre-Alexandre DuPeyrou, qui était du projet de 1764, et le pasteur Paul Moultou, ami de plus de vingt ans, le troisième René-Louis de Girardin n'a connu Rousseau que la dernière année de sa vie, lorsqu'il l'a invité à venir chez lui au château d'Ermenonville, peu avant qu'il n'y meure. Ces trois hommes ont pour des raisons différentes la volonté de défendre sa mémoire et d'assurer l'intégrité et la postérité de son œuvre[17],[18]. C'est Moultou qui rencontre à Genève « trois jeunes investisseurs », Jean-Pierre Basompierre, un libraire genevois, et deux étudiants en droit, François d'Ivernois et Pierre Boin, pour les convaincre de se lancer dans cette entreprise[17]. Durant l'été 1778, François d'Ivernois adresse au Conseil une demande, avec l'autorisation de sa mère qui est également sa tutrice, de dispense d'âge pour « former une société d'imprimerie et de librairie avec le sieur Bassompierre et le sieur Boin, mineur émancipé », qui est acceptée[7]. Les trois jeunes ouvrent une librairie, rue Beauregard située dans un nouveau quartier de Genève, le [19]. PublicationsOuvragesListe non exhaustive, ordre chronologique. Première période : sur Genève
Deuxième période : contre la France révolutionnaire
Correspondances
Notes et référencesNotesRéférences
AnnexesBibliographieSur d'Ivernois
Sur l'édition des œuvres complètes de Jean-Jacques Rousseau
Webographie
Articles connexes
Liens externes
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