FumigationLa fumigation est l'opération consistant à introduire un gaz ou une substance donnant naissance à un gaz dans l'atmosphère d'une enceinte partiellement ou totalement fermée (ou dans le sol, dans le cas de pesticides fumigants[1]) en vue d'y détruire des organismes vivants dits « nuisibles ». Il s'agissait autrefois de combustion de végétaux produisant des vapeurs chargées des principes actifs de la plante. On pouvait aussi produire de la vapeur d'eau chargée de ces principes actifs ; par exemple en y faisant bouillir des feuilles d'eucalyptus, dans une pièce qu'on voulait désinfecter. La fumée de certains végétaux qu'on brûle lentement comme de l'encens peut aussi servir aux fumigations, y compris dans des cérémonies religieuses. Il s'agit alors d'offrande aux ancêtres, à des esprits, à un dieu ou aux dieux (selon les religions ou cérémonies considérées). Procédure en trois phasesUne fumigation passe par trois phases opératoires :
Certains produits étant toxiques, ces phases sont en France régie par l'arrêté du « relatif aux conditions générales d'emploi de certains fumigants en agriculture et dispositions particulières visant le bromure de méthyle, le phosphure d'hydrogène et l'acide cyanhydrique »[2], et la circulaire du « relative à l'utilisation du phosphure d'aluminium en agriculture »[3]. UsagesLa fumigation est autorisée, à certaines conditions (législation) pour des produits alimentaires (fruits, légumes) ou des matériaux (bois). Usages médicaux anciens et traditionnelsL'inhalation de fumée de feuilles ou de résines (ex. : breu en Amazonie)[4] a un rôle médical et souvent purificateur, par exemple dans des rituels de cérémonie de la fumée chez les Amérindiens au Canada, ou de la fumigation au monde pour les Tibétains. La fumigation est encore utilisée dans certains pays, en Afrique notamment, durant la saisons des pluies pour protéger les bovins contre les moustiques. Pour soigner les maux féminins que l'on attribuait alors principalement à l'utérus, durant l'Antiquité, les Grecques préconisaient des fumigations orales, nasales ou vaginales[5].
AvicultureLa fumigation est utilisée en aviculture pour désinfecter des œufs destinés à produire des poussins, des canetons ou oisons. L'exposition aux radiations solaires peut être un palliatif acceptable au formaldéhyde, cependant il faut veiller à ce que les œufs ne soient pas contaminés par le support et que la durée d'exposition ne surchauffe pas les œufs. Des fumigations sont aussi utilisées pour désinfecter les poulaillers après une épidémie (zoonose, grippe aviaire par exemple) ou par sécurité. Une alternative pour la désinfection des sols de poulaillers ou d'autres élevages est l'utilisation de vapeur d'eau bouillante ou d'un appareil thermique au gaz. Nez bouchéLa fumigation (ou inhalation) consiste à inhaler des plantes décongestionnantes ou un produit spécifique pour déboucher le nez. On place par exemple, le contenu de la capsule dans un bol d'eau bouillante, on place au-dessus de sa tête une serviette pour garder les vapeurs, et on place son visage au-dessus du bol cinq minutes les yeux fermés. Il existe aussi dans le commerce des inhalateurs où il faut placer son nez et sa bouche. ToxicitéEn tant que biocide, les fumigants utilisés sont généralement toxiques et écotoxiques (ex. : phosphine, phosphure d'hydrogène, phosphure d'aluminium (autrefois autorisé en France pour gazer les hamsters dans leurs terriers et la désinsectisation des grains de céréales et du tabac), bromure de méthyle, acide cyanhydrique...), le bromure de méthyle étant en outre un puissant gaz a effet de serre et attaquant la couche d'ozone, ce qui a motivé son interdiction d'usage (avec quelques dérogations). La fumigation d'un sol peut fortement perturber la microfaune et réduire sa biodiversité[7]. Des alternatives sont utilisées ou recherchées, incluant l'exposition à des rayonnements (rayons X, ultra-violets, radioactivité). Voir aussiArticles connexesLien externe
Bibliographie
Notes et références
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