La plaine de Grenelle s'étendait des actuels Invalides jusqu'aux anciens terrains marécageux de Javel en bordure de Seine à l'ouest. La terre de la plaine de Grenelle était difficile pour l'agriculture, ce qui explique pourquoi l'endroit fut longtemps très éparsement peuplé malgré la proximité de Paris.
L'ancienne commune de Grenelle était délimitée à l'Ouest par la Seine, l'île aux Cygnes étant comprise dans la commune et au Nord par le boulevard de Grenelle jusqu'à la place Cambronne. Ses limites Est et Sud étaient plus compliquées et ne correspondent pas toujours à des rues. À l'Est, la commune comprenait une grande partie du triangle formé par les rues de la Croix-Nivert, Cambronne et Mademoiselle, aujourd'hui inclus dans le quartier Necker. La rue Mademoiselle constituait sa limite entre les rues Quinault et de la Croix-Nivert, puis c'était la rue de la Croix Nivert jusqu'à la rue de Javel. La limite Sud était formée par la rue de Javel depuis la rue de la Croix-Nivert jusque la rue de Lourmel (alors appelée rue des Vaches à cet endroit), puis la rue de Lourmel jusqu'aux environs de la rue Varet, ensuite de ce point rejoignait le croisement des rues Cauchy et Gutenberg, et enfin suivait la rue Cauchy (alors rue Saint Paul) jusqu'à la Seine[4].
Par loi du 16 juin 1859, une partie quasiment non construite de ce qui était alors la commune d'Issy lui fut réunie, à savoir le territoire situé au sud-ouest entre la Seine et la rue de Lourmel jusqu'aux fortifications de Thiers incluses, c'est-à-dire jusqu'à l'actuel boulevard périphérique[4]. Le plan cadastral de Grenelle indique que cette partie fut selon cette loi « annexée à la commune de Grenelle »[4] mais en réalité cette loi est celle qui organisa aussi l'annexion de Grenelle par Paris[5].
Toponymie
Attestations anciennes
Le nom de la localité est attesté sous les formes :
Il peut s'agir d'une formation toponymique gauloise, basée sur le nom d'oiseau garanus « grue », dérivé à l'aide du suffixe diminutif -illo-, d'où le sens global de « petite grue »[12],[13]. Le suffixe gaulois -illo- > -illa (*garanilla[12]) a été assimilé ultérieurement au suffixe diminutif latin -ellus, au féminin -ella.
Le gaulois garanus a pour proches parents les gallois, vieux cornique et breton garan « grue »[13] et se retrouve sur le pilier des nautesparisiaques dans le composé trigaranus, précédé du nom du taureau, taruos. Taruos trigaranus signifie « taureau aux trois grues », mais on ignore tout du mythe gaulois qui l'évoque[12].
L'utilisation d'un nom d'animal dans la toponymie ne doit pas surprendre[14], puisqu'elle est fréquemment attestée de l'époque gauloise à nos jours cf. Bibracte, le Héron, la Baleine, Villechien, etc.
En revanche, il n'existe pas de mot latin *garanella signifiant « petite garenne »[15],[16]. Les promoteurs[17],[18] de cette étymologie l'ont déduite à partir de garan-, perçu comme étant le radical de garenne (anciennement attesté sous la forme garanne en 1160 et latinisée garanna en 1277[19]) et du suffixe diminutif -ella. En outre, garenne n'est pas un mot latin mais un terme propre à l'ancien français qui apparait également sous la forme warenne (latinisée en warenna chez Du Cange), et dont l'étymon est vraisemblablement pré-latin, avec une influence du germanique sur la consonne initiale[20].
*Garannelle > Garennelle peut éventuellement correspondre à un dérivé en -elle (suffixe diminutif) en ancien français, à partir du mot garanne « garenne », c'est-à-dire *garannelle > garennelle « petite garenne »[21]. En effet, l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés possédait sur la rive gauche une garenne, qui était le haut Grenelle et les abbés de Sainte-Geneviève, seigneurs d'Auteuil, avaient leur garenne qui commençait aux terrains de la future École militaire[22].
Histoire du lieu
La commune de Grenelle n'exista en tant que telle que de 1830 à 1860.
Grenelle dans l’Antiquité et le Moyen Âge
C'est dans la plaine de Garanella que certains historiens situent le combat opposant, en l'an -52, les troupes du chef gaulois Camulogène aux légions du général romain Labienus, pendant la bataille de Lutèce. Malgré une courageuse résistance, les troupes gauloises furent défaites et passées par les armes[23],[24],[25]. Les Romains, en honneur à leur victoire rebaptisèrent la plaine "Champ de Mars", endroit où sera bâtie bien plus tard la Tour Eiffel[réf. nécessaire].
Dans une chronique de 1130, Bernard dit en parlant de cette localité « que des jardins y sont situés et qu'on y retire une sorte de grenelle, avec laquelle on fabrique une excellente qualité de verre » (grenelle ou granelle, signifie : sable, gravelle, plaine sablonneuse).
C'est vers le milieu du XIIIe siècle que Grenelle devint un fief de l’abbaye de Sainte-Geneviève et fut rattaché au village de Vaugirard que possédait déjà l'abbaye.
En 1792, le chimisteChaptal y installa une poudrerie qui, le 30 août 1794, après l'expédition de plus de 150 000 kilogrammes de poudre aux armées de la République, sauta et fit de nombreuses victimes. Cette terrible explosion dont on ne sut jamais la cause fut attribuée à un complot dirigé contre le Directoire, connu sous le nom de Conspiration de Grenelle[26].
En septembre 1796, un groupe d'artisans et de commerçants mécontents tenta de rallier à sa cause les militaires du camp de Grenelle pour renverser le Directoire. C'est l'affaire du camp de Grenelle. Tous ceux que la force publique put attraper furent fusillés à ce même endroit.
La plaine de Grenelle servait aux exécutions capitales qui avaient lieu entre le mur d'enceinte et le château de Grenelle, ancien hôtel de Craon, c'est-à-dire sur l'emplacement de la caserne Dupleix. C'est là que fut exécuté le généralMallet le 29 octobre 1812, lequel avait conspiré contre l'empereur Napoléon Ier qu'il avait tenté de faire passer pour mort à Moscou, afin de se faire nommer à sa place. Arrêté au moment où il se rendait à l'État-major, il fut jugé immédiatement avec Lahorie, Guidal et onze de ses complices, et fusillé.
De toutes les exécutions qui ensanglantèrent Grenelle pendant de longues années, celle du général de La Bédoyère, qui eut lieu le 19 août 1815, fut la dernière. Sa veuve condamnée solidairement aux dépens dut payer à titre de gratification aux douze soldats chargés de l'exécution de son malheureux époux la somme de trois francs par homme, soit 36 francs. Le général La Bédoyere avait été arrêté dans un petit pavillon situé au no 5, rue du Faubourg-Poissonnière.
Le lotissement Violet et le Grenelle moderne
Le 15 mai 1824, deux conseillers municipaux de Vaugirard, Léonard Violet et Alphonse Letellier, achetèrent et lotirent tous les terrains de la plaine de Grenelle[27],[28]. Ces terrains formaient anciennement, avec la ferme de Grenelle bordant l'actuelle rue de la Cavalerie, un ensemble qui dépendait de l’École militaire mais qui fut nationalisé à la Révolution puis vendu par l’État en 1794 à un haut fonctionnaire nommé César Ginoux[29]. C'est ce dernier qui revendit en 1824 l'essentiel de cette propriété, soit la ferme et 105 hectares situés de l'autre côté du mur des Fermiers généraux (sur la commune de Vaugirard), à MM. Violet et Letellier.
Dans l’espace périphérique des faubourgs mal urbanisés et souvent déshérités de la capitale, le lotissement Violet dessina un véritable quartier autonome, mêlant habitations, commerces et industries.
Les opérations ayant été menées très rapidement, le nouveau quartier de Beau Grenelle fut inauguré le 27 juin 1824. La construction de l’église Saint-Jean-Baptiste en 1825, du pont de Grenelle en 1826, l'aménagement d'un port sur la Seine pour le trafic par voie d'eau et d'une gare fluviale destinée à entreposer les marchandises, ainsi que la réalisation du théâtre de Grenelle en 1828[30], vinrent parachever cet ensemble organisé en réseau global[31].
Sous l'impulsion de la Compagnie des Entrepreneurs fondée par Violet et Letellier, le quartier ne cessera de se développer et provoquera peu à peu la jalousie et l'hostilité des habitants du vieux Vaugirard. Le différent, explique Lucien Lambeau, est dû à la sociologie des villages : Vaugirard est composé de paysans et de cultivateurs, Grenelle de bourgeois et d’ouvriers[32].
L'indépendance de la commune de Grenelle
Ainsi le 13 mai 1829, les conseillers de Vaugirard ayant refusé l'installation de réverbères à huile dans la rue Mademoiselle, les beau-grenellois demandèrent la séparation d'avec la commune de Vaugirard. Après enquête, l'ordonnance du 22 octobre 1830 érigea tout le quartier en commune indépendante sous le nom de Grenelle[33] :
« No 334. - Ordonnance du Roi portant que le village de Grenelle et les terrains qui en dépendent sont distraits de la commune de Vaugirard, arrondissement de Sceaux, département de la Seine, pour former une commune séparée. Cette disposition aura lieu sans préjudice des droits d'usage qui seraient réciproquement acquis. (Paris, 22 octobre 1830.) »
Cependant l'indépendance de la nouvelle agglomération fut de courte durée. Le 1er janvier 1860, sur décision du baron Haussmann et malgré l'hostilité des Grenellois[35], la commune de Grenelle fut annexée à Paris lors de l'extension de celle-ci et son territoire forma, avec la commune de Vaugirard, le quartier de Javel, jusqu'alors sur la commune d'Issy-les-Moulineaux, et le sud du Xe arrondissement ancien de Paris, le 15e arrondissement de Paris[5].
Limites de l'ancienne commune de Grenelle, avant son annexion à Paris en 1859, reportées sur un plan moderne.
Limites de l'ancienne commune de Grenelle, avant son annexion à Paris en 1859, reportées sur un plan moderne et avec la répartition du territoire communal entre quatre quartiers parisiens.
Pour approfondir
Bibliographie
Adolphe Berty et Lazare-Maurice Tisserand, avec la collaboration de Théodore Vacquer, Topographie historique du vieux Paris, tome 4 Région du Faubourg Saint-Germain, 1882, en ligne sur Gallica.
Adolphe Laurent Joanne, Les Environs de Paris illustrés itinéraire descriptif et historique par Adolphe Joanne contenant 220 vignettes dessinées par Thérond, Lancelot etc. une grande carte des environs de Paris et sept autres cartes ou plans, L. Hachette, et Cie, Paris, 1856, 847 pages, « article Grenelle » p. 143-144. (Ancêtre des « Guides bleus ».)
Lucien Lambeau, Histoire des Communes annexées à Paris en 1859, tome Vaugirard, Éd. Leroux, Paris, 1912. Le chapitre 3 est consacré à Grenelle (en ligne sur Gallica, voir p. 51-81) et un plan de 1734 représente Grenelle et Vaugirard (p. 464). [compte rendu en ligne].
Lucien Lambeau, Histoire des Communes annexées à Paris en 1859, tome Grenelle, Éd. Leroux, Paris, 1914. [compte rendu en ligne]
Plan du nouveau Grenelle, marqué manuscritement en bas à droite « reçu le 25 juin 1825 », en ligne sur Gallica.
Affiche de 1827 avec plan du « nouveau village de Grenelle », « indiquant les droits de péage sur le nouveau pont de Grenelle ouvert aux piétons le 1er mai 1827 avec l'indication sur le plan des voies à suivre pour y parvenir ». En ligne sur Gallica.
Cosnier et Renou, Plan du nouveau Grenelle, qui figure « l'ancien Grenelle » à l'intérieur du mur des Fermiers généraux délimitant Paris, et le « nouveau Grenelle » à l'extérieur, en ligne sur Gallica[36].
↑La partie située au nord-est du boulevard de Grenelle se trouvait avant 1860 dans le quartier des Invalides de Paris, voir le plan de Paris divisé en 12 arrondissements et 48 quartiers, de 1843.
↑ ab et cVoir l'ancien plan cadastral sur le site des archives de Paris, comportant une note relative à la loi du 16 juin 1859 annexant une partie de la commune d'Issy.
↑Ancien cartulaire cité dans Gallia Christiana, tome 7, 1744, note n°1 concernant une Bulle d'Alexandre III de 1163, colonne 242, à son tour cité par l'abbé P. Feret, L'abbaye de Sainte-Geneviève et la congrégation de France : précédées de la vie de la patronne de Paris d'après des documents inédits, tome 1 L'abbaye de Sainte-Geneviève, 1883, p. 212.
↑Sentence arbitrale entre l'évêque de Paris, l'abbé et les religieux de Saint Germain-des-Prés, texte en latin de 1210 reproduit depuis l'original par Jacques Bouillart, Histoire de l'abbaye royale de Saint-Germain des Prez, Paris, 1724, p. 52, à son tour reproduit par Adolphe Berty et L.-M. Tisserand, Topographie historique du vieux Paris, tome 3 Région du Bourg Saint-Germain, 1876, p. 365.
↑Un extrait de cette sentence est également cité par P. Carpentier en 1766 à l'article garneles de son édition augmentée du Glossarium mediæ et infimæ latinitatis de Du Cange (version numérique, édition papier de 1844 en ligne), avec l'orthographe garneles au lieu de garnelles et en indiquant comme date 1211 au lieu du 1210 qu'on lit en toutes lettres à la fin du texte complet. Dans cet article il mentionne aussi le Garannella donné par Jean Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, tome 1 partie 2, 1754, p. 397
↑ a et bKurt Baldinger, Jean-Denis Gendron, Georges Straka, Dictionnaire étymologique de l'ancien français (DEAF), Les Presses de l'Université, Laval, 1971, fascicule G2, p. 249 : « *garennelle f. est attesté comme nom de lieu : Garennelle, dic. 1231 Gdf Grenelle à Paris ». La référence citée par ces auteurs est : Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, tome 4, Paris, 1885, article « Garenele » p. 227, qui indique : « GARENELE, -ennelle, s. f., petite garenne ; est représenté par le nom de lieu ancien, la Garennelle (1231, Arch. S 5192, suppl. n°12), aujourd'hui la Guernelle. ».
↑la Garennelle dans l'Eure : « La chapelle du Temple de Bourgoult venait d'être construite, lorsqu'une noble dame, du nom d'Asseline, veuve de Richard le Clozier de Longueville, donna au mois de juillet 1231, pour le service de la chapellenie de Borgout, un demi-muid de vin blanc à prendre chaque année, au temps des vendanges, dans sa vigne des Closeaux, sur le territoire de La Garennelle (note 1 : La Guernelle à droite d'Harquency ; carte Cassini. Arch. nat. S. 5192, Suppl. n°12) » Eugène Mannier, Les commanderies du Grand-Prieuré de France, Paris, 1872, p. 401. Au sud-ouest d'Harquency, très exactement à l'emplacement de la « Commanderie de Bourgon » sur la carte de Cassini se trouve aujourd'hui sur la carte IGN un endroit appelé non pas La Garennelle ou La Guernelle mais les Varennes.
↑ a et bXavier Delamarre (préface de Pierre-Yves Lambert), Dictionnaire de la langue gauloise, éditions Errance 2003, article « garanus, 'grue' » p. 174. (compte-rendu en ligne de l'ouvrage). Dans cet article consacré au mot gaulois garanus, l'auteur mentionne Grenelle en indiquant : « le nom de Grenelle est sans doute un ancien *Garanillo- 'la Petite-Grue' ».
↑voir notamment Stéphane Gendron, Animaux et noms de lieux, Paris, Errance, 2010, 240 p.
↑Du Cange et al., Glossarium mediae et infimae latinitatis, L. Favre, Niort, 1883 - 1887 (lire en ligne) [1]
↑Jean-Baptiste-Michel Renou de Chevigné dit Jaillot, Recherches critiques, historiques et topographiques sur la Ville de Paris, depuis ses commencements connus jusqu'à présent..., 1775, A. M. Lottin aîné Éditeur (lire en ligne) [2]
↑Claude Augé, Nouveau Petit Larousse illustré, Larousse, 1924.
↑Kurt Baldinger, Jean-Denis Gendron, Georges Straka, op. cit.
↑Voir par exemple le Bulletin de la Société historique d'Auteuil et de Passy, juillet 1903, p. 293
↑Voir Jean Favier, Paris : Deux mille ans d'histoire, Paris, Fayard, , 1010 p. (lire en ligne), « La bataille de Lutèce », p. 29-32.
↑Voir Abel Hugo, Histoire générale de la France depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, t. I : Histoire de la Gaule, de l'an 1600 avant J.-C. à l'an 483 après J.-C. (Avant Clovis.), Paris, H.-L. Delloye, (lire en ligne), « Camulogène. - Combat des légions de Labiénius contre les Parisiens », p. 179-180
↑Voir Une société de gens de lettres et de savants, Joseph François Michaud (dir.) et Louis Gabriel Michaud (dir.), Biographie universelle, ancienne et moderne, ou, Histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, t. 6, Paris, Michaud frères, (lire en ligne), « Camulogène », p. 655 (article rédigé par Villenave).
↑Voir le Plan du nouveau Grenelle, qui figure « l'ancien Grenelle » ainsi que la ferme de Grenelle à l'intérieur du mur des Fermiers généraux délimitant Paris, et le « nouveau Grenelle » à l'extérieur, en ligne sur Gallica.
↑Lucien Lambeau, Histoire des communes annexées à Paris en 1859 - Grenelle, Paris, Ernest Leroux, , pages 128-129.
↑Ordonnance du 22 octobre 1830 dans le Bulletin des lois du royaume de France, 1831, érigeant « le village de Grenelle et les terrains qui en dépendent » en commune indépendante sous le nom de Grenelle
↑L'annexion de 1860. Naissance du XVe arrondissement sur le site de la Société historique et archéologique du XVe Arrondissement de Paris. Résumé d'un article de Jacques Couvreur in Bulletin de la Société historique & archéologique du XVe arrondissement de Paris – no 25.
↑Ce plan est postérieur aux plans de 1825 et 1827 mentionnés plus haut (qui ne figurent pas encore la rue Frémicourt) et antérieur à la construction de la barrière de la Motte-Picquet (1840).