Gérard de CrémoneGérard de Crémone Miniature représentant le médecin Rhazès, dans le recueil des traités de médecine de Gérard de Crémone, vers 1250-1260.
Gérard de Crémone (né vers 1114 à Crémone en Italie, et mort en 1187) est un écrivain et traducteur italien du XIIe siècle, dont le nombre considérable de traductions de l'arabe classique au latin médiéval permit de redécouvrir de nombreux trésors scientifiques de l'Antiquité, alors intégrés à la civilisation musulmane mais perdus en Occident chrétien. Le travail de traduction de Gérard de Crémone s'inscrit dans le cadre du mouvement de traduction des œuvres scientifiques et philosophiques grecques et arabes qui eut lieu au XIIe siècle en Espagne et en Italie, et qui fut le catalyseur de la renaissance du XIIe siècle. BiographieGérard de Crémone naît vers 1114 à Crémone en Italie[1]. Vers 1144, il s'installe à Tolède, conquise par Alphonse VI de Castille un demi-siècle plus tôt, dans le but d'apprendre la langue arabe[1]. Son séjour en Espagne est principalement consacré à la traduction d'ouvrages scientifiques et philosophiques de langue arabe[1], en particulier l’Almageste de Ptolémée dont aucune traduction latine n’est alors disponible[2]. Il réalise la traduction d'ouvrages de philosophie, d'astronomie, de mathématiques, et de médecine, dont ceux d'Hippocrate et de Galien[1]. Sa traduction du Canon d'Avicenne, la première en Occident, aura une portée considérable[2]. Gérard fut également le maître du philosophe anglais Daniel de Morley[3], qui nous a transmis sa méthode. Tandis que son assistant mozarabe traduisait le texte oralement en castillan ancien, Gérard l'écoutait et transcrivait le texte en latin[4]. Dans le cas de l’Almageste, celui-ci fut d'abord traduit de sa langue d'origine, le grec ancien, en syriaque puis en arabe, puis en latin par le détour oral du castillan. Cette longue chaîne de transmission était cependant la source de nombreuses erreurs[5]. Il meurt en 1187, probablement à Tolède[1]. Il fut enterré dans l'église Sainte-Lucie de Crémone, à laquelle il légua ses manuscrits[6]. TraductionsGérard de Crémone a traduit soixante et onze ouvrages scientifiques[7] de l'arabe vers le latin :
Sa technique est très littérale : il calque les termes scientifiques ou les conserve tels quels. Gérard de Crémone fut probablement le traducteur le plus prolifique de son siècle. Il résuma sa méthode ainsi : « Il est nécessaire que l’interprète, outre un excellent niveau dans la connaissance de la langue de laquelle il traduit et de la langue dans laquelle il traduit, ait acquis la maîtrise du savoir qu’il transmet[2] ». Certaines de ses traductions sont aussi attribuées à Dominique Gundissalvi ou à Jean de Séville. BibliographieŒuvres
Études
Voir aussiArticles connexes
Liens externesNotes et références
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