Hafsia HerziHafsia Herzi
Hafsia Herzi au Festival du film de Cabourg 2018.
Hafsia Herzi, née le à Manosque, est une actrice et réalisatrice française. En tant qu'actrice, elle est révélée par son rôle au cinéma dans La Graine et le Mulet d'Abdellatif Kechiche (2007), qui lui vaut plusieurs récompenses, dont le prix Marcello-Mastroianni de la Mostra de Venise et le César du meilleur espoir féminin. En 2019, sort son premier long métrage en tant que réalisatrice : Tu mérites un amour, suivi de Bonne Mère, deux ans plus tard. En 2022, elle réalise le téléfilm La cour. BiographieJeunesse et formationHafsia Herzi, d'origine tunisienne par son père et algérienne par sa mère[1], est née en janvier 1987 à Manosque ; elle est la benjamine d'une famille de quatre enfants (deux frères et une sœur, Dalila). Après le divorce de ses parents, son père se remarie en Algérie. Sa mère vit à Marseille, où elle grandit. Débuts précoces d'actrice et révélation (années 2000)À 12 ans, elle obtient un petit rôle dans Notes sur le rire, un téléfilm pour France 3 avec Thomas Jouannet[2]. Après quelques figurations, elle tente, sans succès, d'obtenir des rôles dans les séries Plus belle la vie et Sous le soleil[3]. En 2005, elle décroche l'un des rôles principaux du film La Graine et le Mulet d'Abdellatif Kechiche. Le film lui vaut, en 2007, le prix Marcello-Mastroianni (« jeune acteur ou actrice ») lors de la 64e Mostra de Venise[4], suivi, en 2008, du César du meilleur espoir féminin. Dans la foulée, elle quitte sa famille pour aller vivre seule à Paris. Sa carrière d'actrice l'amène à interrompre les études de droit qu'elle avait entamées après son bac[1]. Elle grossit de 15 kg pour tenir son rôle dans La Graine et le Mulet[5]. La scène finale de la danse orientale a exigé cinq jours de tournage. Contrairement à ce qu'elle a affirmé lors de son audition, elle ne sait pas danser et doit prendre des cours pendant le film. Blessée, elle danse même avec une attelle[6] :
Hafsia Herzi minimise les talents qu’on lui attribue :
En larmes alors qu'elle reçoit son prix d'interprétation à Venise, elle déclare : « Un prix important, la reconnaissance de tous les efforts que j'ai faits pour ce film. Le futur ? Je ne sais pas, je suis encore toute chamboulée. » Plus tard elle dit, au sujet de ces deux années avant de recevoir le prix : « Pendant les auditions, personne ne voulait croire que j'avais tenu un rôle principal dans un long métrage. J'ai même ressenti du mépris. Mais j'ai en moi une rage positive. J'ai appris qu'il fallait se battre pour obtenir ce que l'on veut[9] ». N'ayant jamais pris le moindre cours de comédie, elle s'inscrit au conservatoire. Elle prend aussi des leçons de diction pour atténuer son accent marseillais. Décrochant quelques autres rôles, elle décide de se consacrer exclusivement au cinéma en 2007[3]. Depuis, elle a tourné dans plusieurs productions : le téléfilm Ravages de Christophe Lamotte, Française de Souad El-Bouhati, L'Aube du monde de l'Irakien Abbas Fahdel et Ma compagne de nuit, aux côtés d'Emmanuelle Béart. Pour le choix des scénarios, « (…) j'évite les clichés. Tout ce qui est femmes battues, mariées de force…. Je ne me sens pas concernée par ça et j'ai plutôt envie de montrer une image positive. Dans Française, Sofia vit des choses dures, mais elle étudie, elle en veut. » Cela l'intéresse d'« interpréter des rôles où je pourrais m'appeler indifféremment Juliette ou Charlotte. (…) Parce que je suis avant tout française, d'origine maghrébine, certes, je ne renie absolument pas mes origines, bien au contraire, je suis aussi contente de tourner des rôles de Maghrébines, mais j'aime bien rencontrer des gens qui ont de l'imagination. » Elle est parfois confrontée aux clichés : « Dernièrement, on m'a interrogée sur les banlieues [parisiennes], alors que je suis des quartiers Nord de Marseille. Ça n'a rien à voir. Ou alors, on veut me faire poser dans un style racaille. La dernière, c'est un journaliste qui m'a demandé si j'étais bien “intégrée”. Intégrée à quoi ? Je suis française[10]. » En janvier 2008, elle tourne dans le film de Francis Huster, Un homme et son chien, aux côtés de Jean-Paul Belmondo. En septembre, elle termine le 3e long métrage d'Alain Guiraudie, Le Roi de l'évasion, dans lequel elle incarne une adolescente (Curly) dans une comédie d'anticipation. Elle enchaîne aussitôt avec le film les Secrets, que tourne en Tunisie la réalisatrice Raja Amari. Confirmation et passage à la réalisation (années 2010)En mai 2011, Hafsia Herzi est à l'affiche de deux films appartenant à la sélection officielle du 64e Festival de Cannes : L'Apollonide : Souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello et La Source des femmes de Radu Mihaileanu. Dans ce dernier, elle joue aux côtés d'une autre lauréate du César du meilleur espoir féminin, Leïla Bekhti. Actrice confirmée, elle tourne notamment avec Emmanuelle Bercot, Caroline Link, Sylvie Verheyde ou encore Mehdi Ben Attia. Elle retrouve Abdellatif Kechiche pour le diptyque Mektoub my love dont le premier volet Mektoub, My Love: canto uno, sort en 2017 et le second Mektoub, My Love: intermezzo, est présenté au Festival de Cannes 2019[11], mais sans sortie officielle. Après Le Rodba, un premier court-métrage réalisé en 2010, Hafsia Herzi passe à nouveau derrière la caméra en 2019. Ce premier long-métrage Tu mérites un amour, est présenté à la Semaine de la critique du Festival de Cannes. Elle y incarne le rôle principal, celui d'une trentenaire qui se remet difficilement d'une rupture amoureuse[12]. En 2021 elle réalise Bonne mère, son deuxième long-métrage, présenté dans la sélection Un certain regard du Festival de Cannes[13]. Il s'agit d'un hommage à sa propre mère et à toutes les « mères courage », mères qui élèvent seules leurs enfants. Le film est tourné dans les quartiers nord de Marseille, où la réalisatrice a passé son enfance. En 2024, elle joue dans La Prisonnière de Bordeaux de Patricia Mazuy et dans Les Gens d'à côté d'André Téchiné, aux côtés d'Isabelle Huppert dans les deux cas[14]. Vie privéeElle est mariée à l'ancien coureur cycliste Nacer Bouhanni. Le couple vit à Nancy[14] et a un fils nommé Noham[15],[16]. Faits diversUn chauffeur de VTC a poursuivi l'actrice en justice après avoir reçu une série d'insultes par SMS, dont un « sale Arabe », pour des faits survenus lors d'une course le [17],[18]. Relaxée en première instance, c'est sur appel principal du parquet que la chambre de l'audiovisuel de la cour d'appel a été saisie. L’actrice y est jugée jeudi au tribunal de Paris[19]. Le , Hafsia Herzi est déclarée coupable d'injure non publique à caractère racial par la cour d'appel de Paris. La juridiction précise dans son arrêt :
FilmographieSauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par les bases de données Allociné et IMDb. Actrice de cinémaLongs métrages
Courts métrages
Actrice de télévision
Réalisatrice
Théâtre
DistinctionsSauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par les bases de données Allociné et IMDb. Récompenses
Nominations et sélections
Notes et références
Liens externes
|