Histoire ancienne des SérèresLa préhistoire et l'histoire ancienne des Sérères de Sénégambie ont été largement étudiées et documentées au fil des ans. La plupart des sources proviennent des découvertes archéologiques et de la tradition sérère, elle-même enracinée dans la religion sérère[1],[2]. Histoire ancienneDans une étude de 1993 intitulée « Vestiges historiques, témoins matériels du passé dans les pays sereer »[1], le chercheur français Charles Becker[3] distingue deux types de vestiges historiques : les vestiges non matériels qui sont de nature culturelle (organisation sociale, particularités linguistiques) et les vestiges matériels, qui révèlent des facettes de cette culture à travers ses diverses productions ou artéfacts. Dans le cas des Sérères, beaucoup d'objets matériels subsistent, mais ils sont généralement peu connus, insuffisamment répertoriés et parfois mal conservés. Pourtant de gros efforts ont été faits dans ce sens dans les années 1960 et 1970, avec la constitution de collections, la réalisation de catalogues et la production de documents audiovisuels. Néanmoins, selon l'auteur, des progrès restaient à accomplir pour une meilleure utilisation muséographique. L'étude approfondie des inventaires permet aussi à Becker de noter chez les Sérères – par rapport à d'autres régions d'Afrique – une moindre diversité des objets et la relative rareté de certains matériaux, tels que l'or, l'argent ou les métaux[1],[4]. Les objets identifiés en pays sérère peuvent être classés en deux catégories :
Sites archéologiquesLe tableau suivant[1] dresse la liste des sites archéologiques de quelques pays sérères avec une indication de leur densité.
On trouve aussi des amas coquilliers dans les îles et autour de l'estuaire du Saloum. Dans les provinces du Gandun, du Numi, du Saloum et le sud-ouest du Sine autour de Joal, 139 sites ont été recensés, parfois avec des sépultures en forme de tumulus[1],[5]. Ces vestiges sont très nombreux et parfois de taille imposante[1]. Les recherches menées au Baol par exemple laissent espérer qu'ils fourniront de précieux renseignements sur la culture matérielle des Sérères depuis leur installation dans la région[1]. Les tombes des ancêtres fondateurs ont souvent été sacralisées comme fangool (singulier de pangool, c'est-à-dire les « esprits ancestraux » ou « saints » dans la religion sérère). Toujours d'actualité, leur vénération ne facilite pas un éventuel travail d'inventaire[1]. Certains lieux, associés à la fondation ou à la migration, sont également sacralisés et font l'objet de pèlerinages. Au Sine et au Saloum les vestiges de la royauté sont semblables, car issus de la même tradition guelwar (la dernière dynastie maternelle dans le Sine et le Saloum, entre le XIVe et le XXe siècle[6]), mais certaines particularités les distinguent de longue date, par exemple celles liées aux cérémonies rituelles[1]. Dans d'autres pays sérères, les artéfacts apportés depuis le Fouta ou le Gabou par les fondateurs et conservés dans les familles sont quant à eux très différenciés. Il peut s'agir d'objets en pierre ou en bois, d'instruments de musique ou encore d'objets rituels utilisés par les saltigués (grands prêtres ou prêtresses sérères)[1]. Ils restent généralement peu connus[1]. Il existe deux types de vestiges se rapportant à deux lignées différentes dans l'organisation sociale des Sérères :
L'histoire du peuple sérère qui résidait au Tekrour – le Fouta-Toro d'aujourd'hui, qui faisait partie de ce que l'on considère comme le « pays sérère [7]» – , l'influence de leur culture, leur histoire, leur religion et leurs traditions sont résumées par Becker dans les termes suivants[1] : TiémassassUne industrie ancienne a été découverte sur le site controversé de Tiémassass[9], situé au sud de Mbour. On l'a baptisée Tiémassassien du nom de la localité[10]. Cyr Descamps estime que cette industrie date du Néolithique, soit d'il y a 10 000 ans environ[10]. Théodore Dagan envisage plutôt le Paléolithique supérieur[11]. On pense que cette population était d'abord établie dans la région de Thiès avant de se déployer vers le Sénégal oriental, la Casamance et la Gambie. Leurs descendants sont ceux qui s'installèrent par la suite à Mbissel, dans l'ancien royaume sérère du Sine[10],[12]. Des armes en silex datant d'environ 100 000 ans ont été découvertes dans plusieurs pays sérères, y compris dans l'ancienne Tiémassass. Des outils de l'âge de la pierre datant d'environ 2000 av. J.-C. ont été trouvés dans les dunes de sable de Cape Point et de Fajara en Gambie[13]. Voir aussi
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