« La science-fiction a créé bien des personnages d'immortels. Elle n'a pas créé le thème de l'immortalité, qu'elle doit à la théologie ; celle-ci de son côté l'a hérité de la mythologie (…).
Le premier travail a été d'inventer l'immortalité de l'âme. On pourrait le croire facile, tant cette notion est courante aujourd'hui ; pourtant il prit des siècles. (…)
L'idée que nous nous acheminons vers une civilisation terminale, où l'immortalité sera conquise et la liberté perdue, où l'apothéose individuelle entraînera un naufrage cosmique, n'a cessé de se renforcer depuis vingt ans dans la S.-F., parallèlement au puissant courant de critique de la société contemporaine qui a occupé le devant de la scène. (…) »
Résumé : À la suite d'une terrible catastrophe (une guerre nucléaire ?), il reste bien peu d'êtres humains sur Terre. Que faire pour s'en sortir ? Quelques survivants savent qu'on gardait incarcéré un homme immortel : on lui demande de révéler le secret de l'immortalité. L'immortel accepte, mais il y aura un « prix à payer » : ceux qui voudront devenir immortels deviendront comme lui, laid, borgne et bossu. Et aussi à moitié fou. Il faudra qu'ils changent, et de toute façon ils n'ont pas le choix : c'est à prendre ou à laisser…
Résumé : Les êtres humains ont accédé à la technologie permettant de transférer ses souvenirs sur support informatique. Une fois que cela est fait, l'Esprit peut accéder à un état supérieur de conscience. Une femme a fait ce choix. Elle rencontre un autre Esprit, qui lui indique qu'il est une sorte de « Passeur » : il est chargé d'indiquer aux nouveaux arrivants le moyen d'accéder à l'état supérieur de conscience. Mais il est seul, et très seul. Il a oublié son nom, son identité ; une chose reste ancrée en lui : il a envie. Envie de quoi ? Il ne le sait plus lui-même ; il a envie, c'est tout, une terrible « envie de », d'où une terrible frustration.
Résumé : Nouvelle étrange dans laquelle un homme est « puni » par des forces divines à être damné, vivant plusieurs résurrections, jusqu'à ce que tous les atomes de son corps se dispersent sur la planète. Au bout d'un temps inimaginable, ses atomes se trouvent partout dans l'univers, et il devient une sorte de dieu : sa damnation est alors absolue bien qu'étant devenu dieu.
Résumé : Le narrateur est un homme qui est né il y a bien longtemps. Mais touché par les radiations atomiques, il a acquis, sans le vouloir, le don d'immortalité. Ou plus précisément, la faculté de vieillir très lentement : il vieillit d'une heure tous les quarante-cinq ans. Touché par les radiations à 21 ans, il a aujourd'hui, physiquement, 34 ans, mais il a vécu 180 000 ans. Pendant cette durée de vie, il a connu de multiples civilisations ; il a connu des dizaines de régimes politiques ; il a aimé des milliers de femmes ; il est allé sur Mars, sur Pluton ; il a visité la Galaxie, et est même allé sur une autre galaxie. Il a vu des guerres atomiques, des civilisations retourner à l'état de poussière ; il a vu des peuples anéantis, des continents submergés. D'ailleurs, il était là lorsque la planète située entre Mars et Jupiter a été détruite lors d'une guerre interplanétaire ; il était là lorsqu'on a rencontré pour la première fois des civilisations extraterrestres ; il a aussi vu mourir de telles civilisations extraterrestres. Mais il a une chose à déclarer : seule l'espèce humaine est immortelle. Il le sait, il en est certain. Pourquoi l'espèce humaine est-elle immortelle ? Parce qu'elle se détruit à intervalles périodiques. Par suite de guerres, d'épidémies, de catastrophes, elle pulse en des mouvements d'expansion qui prennent des milliers d'années avant de voir ses civilisations s'entretuer et remettre les compteurs à zéro. Mais dans l'intervalle, elle essaime dans l'espace ; elle se répand dans la Galaxie. Et quand la Terre sera anéantie lorsque le Soleil deviendra une supernova, les centaines d'autres mondes conquis par l'espèce humaine continueront leur propre vie : des civilisations galactiques seront bâties, avant de s'effondrer. C'est comme ça, c'est l'humanité : elle vit, elle meurt, elle renaît, et ainsi de suite. L'espèce humaine est un phénix qui ne mourra jamais. C'est à elle que s'adresse le narrateur.