Au tout début de , alors que Napoléon vient de débarquer sur les côtes françaises à Golfe-Juan, il rencontre par hasard Honoré-Gabriel de Monaco. La légende veut que l'empereur, s’étant entendu répondre « Je vais chez moi à Monaco » aurait affirmé que lui aussi se rendait chez lui « aux Tuileries ».
Prince souverain de Monaco
Administrateur de la principauté au nom de son père dès 1815, il lui succède sur le trône monégasque quatre ans plus tard et règne jusqu'à sa mort en 1841. Fin juriste, il demande à « monégasquiser » les codes napoléoniens et développe considérablement le droit monégasque. Ainsi, le Code civil de Monaco adopté en 1815 et réformé en 1818, reste inchangé jusqu'en 1880. Célibataire et sans enfants légitimes, il a pour successeur son frère Florestan.
Descendance
Avec sa maîtresse, Félicité Rouault de Gamaches, il a un fils Louis Grimaldi (1814-1894) — ou Oscar Grimaldi (1814-1894) pour d'autres —, titré marquis des Baux par son père selon le droit monégasque.
Honoré V venait régulièrement retrouver la châtelaine de Pont-Rilly, Ambroisine de La Houssaye, avec qui il eut un fils qu'il reconnut[1].
Titres français
Il est fait baron de Monaco et de l'Empire par décret impérial du sans lettres patentes. Ce simple titre de baron est le reflet des difficultés alors rencontrées par l'ancienne famille régnante d'une principauté annexée par la France de 1793 à 1814.
Par ordonnance du , le roi Louis XVIII lui octroie le titre de pair à vie, confirmé à titre héréditaire par l'ordonnance du . Le même souverain lui concède le titre de duc-pair héréditaire attaché à ladite pairie par ordonnance du .
Le fait que les ordonnances de Louis XVIII soient prises en faveur de son fils et non du prince souverain Honoré IV est conforme à la pratique de l'Ancien Régime français où le détenteur d'un titre ducal pouvait le transmettre à un héritier assuré.
Devenu prince souverain d'une principauté passée de la protection de la France à celle du royaume de Sardaigne en 1815, Honoré V continue à siéger à la Chambre des pairs française où il expose des conceptions économiques « dirigistes » qui, sur place, aboutissent à des catastrophes pour ses sujets.
↑René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 434.
Article Grimaldi de Valentinoisin Vicomte A. Révérend, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration (1814-1830), tome troisième, 386 pages, réédition en facsimilé éditions Champion, 1974
Jean-Fred Tourtchine, Le Royaume de Bavière volume III — La Principauté de Monaco, CEDRE, 289 pages, , ISSN 0993-3964
Article Monaco (Honoré-Gabriel de), in Sous la direction de Jean Tulardde l'Institut, Dictionnaire Napoléon, Fayard, 1999 (première édition 1987)