Hyōhō niten ichi ryū
Hyōhō niten ichi ryū (兵法二天一流 ), traduit librement par « l’École de la stratégie des deux cieux comme une terre », est une koryū, école ancienne japonaise de sabre, fondée par le célèbre Miyamoto Musashi. Surtout connue pour son usage des deux sabres, cette école dispense aussi un enseignement des sabres long et court et du bâton. Musashi la nomma niten ichi (二天一 , « deux ciels en un ») ou nito ichi (二刀一 , « deux sabres en un »). Elle est connue en tant qu'école de kenjutsu. OrigineCette école a été créée par le samouraï Miyamoto Musashi. Elle se réclame d’une transmission directe depuis son fondateur, issue d'une lignée de maîtres partagée par ses nombreuses branches à des degrés divers, et ayant comme témoin de cet héritage le bokken de Miyamoto Musashi. TransmissionUne lignée de maîtresLa transmission de l’école est incarnée par une succession de maîtres :
Kajiya Takanori soke représente la transmission issue de la lignée présentée ci-dessus. Cette école est enseignée en dehors du Japon et notamment en France et dans plusieurs pays d’Europe et du continent nord-américain. Un fonctionnement koryūHyōhō niten ichi ryū est considérée par la Nihon Kobudō Kyokai (Association des kobudō japonais) comme la branche maîtresse des différentes écoles se réclamant de l'enseignement de Miyamoto Musashi au Japon. Elle fonctionne sur le modèle des koryū. Un enseignement koryū se reconnaît aux conditions suivantes :
Kajiya soke a désigné des responsables par pays. Autres groupes koryūD’autres groupes existent au Japon et ailleurs mais seule la Hyōhō niten ichi ryū de Kajiya Takanori soke, basée à Kitakyūshū, est reconnue par les autres koryū membres de la Nihon Kobudo Kyokai[1] et la Nihon Kobudo Shinkokai. Cela n’enlève rien ni à la légitimité de ces groupes de pratiquants ni à la qualité de leur pratique. Noda ha Niten Ichi Ryu est membre de la Nihon Kobudo Kyokai à la suite de sa requête adressée à Imaï soke (10e successeur de Miyamoto Musashi au sein de la Hyōhō niten ichi ryū) qui a eu l'amabilité d'accepter cette branche secondaire à ses côtés au sein de cette prestigieuse association des kobudo. Autres groupes non koryūLes 5 points énoncés ci-dessus ont maintenu l'école à travers les siècles.
Autres enseignements inspirés de la koryū
EnseignementSeiho, les katas de l'écoleComme toutes les koryū, la Hyōhō niten ichi ryū enseigne par les seiho (katas). Seiho signifie « conduire l’énergie ». Ils se font par deux : le plus ancien avance et le plus débutant répond, le premier rôle étant uchidachi et le second shidachi. Il n'y a pas de combat ni de compétition selon les usages des koryū. Il est le lieu du combat et de l'enseignement « comme un verre qui serait versé dans un autre sans en perdre une goutte ». Liste des seiho[2] :
D’autres enseignements peuvent exister mais ne sont pas accessibles à la connaissance du grand public. L'enseignement est appuyé sur une transmission orale de la juste lecture du Gorin no sho (le japonais ancien n'ayant pas de ponctuation, la lecture peut présenter plusieurs sens). Les seiho sont enseignés en rapport direct avec l’avancée en grade de l’élève :
Il existe une forme de kendo inspirée de l'escrime de Miyamoto Musashi mais qui ne préserve aucune relation avec la Hyōhō niten ichi ryū. On l'appelle nito kendo, kendo à deux sabres. Il n'y a pas de tel combat dans cette koryū pour la simple raison que le kendo est une création post-Meiji (1868) dont la première mention est apparue 267 ans après la mort de Miyamoto Musashi. ÉquipementLa Hyōhō niten ichi ryū utilise le bokken et le shoto bokken, le sabre en bois et le sabre court en bois. Ces bokken sont la création de Musashi lui-même. Ils témoignent de son esprit tout autant que ses seiho. Elle estime qu'il n'y a pas de tenue de rigueur. On peut observer lors des entraînement ou keikos des tenues traditionnelles de travail, ou samue, des kinomos ou des survêtements. Il faut cependant rappeler que l'ambiance d'une koryū est à la sobriété et donc les vêtements trop voyants sont tout à fait déconseillés. Les niveaux avancés reçoivent l'enseignement du bâton long ou bo. AdmissibilitéL'école déclare accepter tout le monde[3]. Cela signifie que le candidat sera jugé sur ses actes et son comportement et non sur son origine ou ses intentions. Toutefois, les exclusions peuvent être nombreuses si les motivations des élèves ne se révèlent pas être en accord avec la doctrine de l’école, dont le fonctionnement s’apparente à celui d’une secte, ce qui expliquerait qu’il existe, aujourd’hui, plusieurs sous branches différentes, avec une interprétation différente les unes des autres. Localisation des dojosLe Hombu dojo (dojo central au Japon) est situé à Kokura dans le Kyūshū, et il est dirigé par Kajiya Takanori soke. L'enseignement est ouvert aux Japonais ainsi qu'aux non-Japonais. Faire partie d'une koryū implique d'être accepté par le soke et de comprendre les devoirs de l'élève. L'école est également présente hors du Japon en Allemagne, Canada, Chili, Croatie, États-Unis d'Amérique, Finlande, France, Italie, Hongrie, Pays-Bas, République Tchèque, République Slovaque, Roumanie, Royaume-Uni et Slovénie. L'ouverture d'un dojo de Hyōhō niten ichi ryū implique obligatoirement l'accord du soke. En FranceHistoriqueHyōhō niten ichi ryū est présentée pour la première fois en France en 1998 lors d'une soirée « Koryū » au Grand Théâtre des Champs-Élysées dans le cadre de l'Année du Japon en France. Imaï Katsuyuki soke et son assistant Iwami Toshio menkyo kaiden représentent l'école parmi de nombreuses koryū. Ce premier contact conduit Nguyen Thanh Thien à solliciter le maître d'armes catalan Ricard Pous Cuberes, spécialiste de l'escrime ambidextre et menkyo de l'école, qui l'introduit auprès d'Imaï soke. La rencontre a lieu en 2000 lors de l'Exposition Universelle de Hanovre où Imaï soke et Iwami soke représentent les arts traditionnels du Japon parmi d'autres koryū : Suio Ryu, Kurama Ryu, Itto Ryu. Imaï soke l'invite au Japon à suivre son enseignement. Nguyen Thanh Thien part au Japon avec le maître d'armes catalan Ricard Pous Cuberes dans le dojo d'Imaï soke et d'Iwami menkyo kaiden en 2001 puis chaque année pour Nguyen Thanh Thien. Iwami Toshio sensei devient soke en 2003 et donne à Nguyen Thanh Thien l'autorisation d'enseigner en France et lui attribue le rôle de représentant de l'école pour l'Europe. Depuis cette date, Iwami Toshio soke est venu en France pour des stages internationaux en 2004, 2005 et 2011 à Saint-Brice sous Forêt et en 2013 à Vielle-Aure. Ces stages internationaux ont été les pépinières d'où sont sortis les différents leaders européens qui ont ensuite créé les nombreuses branches pour chaque pays. Iwami soke a aussi participé au Festival des Arts martiaux de Paris Bercy en 2011. Saint-Brice sous Forêt est le berceau du développement de l'école en France et en Europe. Depuis 2004, Nguyen Thanh Thien transmet l'enseignement d'Iwami soke, ouvrant des cours et animant des stages tant à Saint-Brice-sous-Forêt, Vielle-Aure et Le Pescher. , Kajiya soke inaugure par une cérémonie le dojo du Pescher. Comme pour toute koryū, la technique doit être transmise avec l'esprit de l'école, et particulièrement de son fondateur, Miyamoto Musashi. Ce type de développement requiert par conséquent une progression plus attentive au comportement du pratiquant et donc plus lente que pour les techniques ou les sports de combat. Si Hyōhō niten ichi ryū est considérée comme la branche maîtresse de l'enseignement de Musashi, des branches secondaires ont depuis pris racine en France. L'importance de Musashi dans l'histoire des arts martiaux a poussé certains à se réclamer de son ascendance. Certains dojos ou enseignants transmettent le double sabre de l'Aïkido créé par Saotome sensei au 20e siècle aux États-Unis sous la parrainage imaginaire de Miyamoto Musashi. L'influence de Musashi sur les arts martiaux français a certainement bénéficié des traductions du Traité des Cinq Anneaux, ainsi que de l'intérêt de nombreux maîtres et experts au premier rang desquels nous trouvons Kaze Taïji sensei et de Tokitsu Kenji sensei. Notes
Voir aussiBibliographie3 interviews de Iwami soke, 11e grand maître de la Hyōhō niten ichi ryū :
Articles connexes
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