HypertélescopeL'hypertélescope est un interféromètre où l'on recombine simultanément tous les télescopes / miroirs (si on combine plusieurs télescopes, ce n'est pas un hypertélescope mais de l'interférométrie à plusieurs télescopes, qui obtient une image par la technique de synthèse d'ouverture et nécessite des lignes à retard pour cophaser les images des divers télescopes. Un hypertélescope obtient une image directe, sans faire appel à la synthèse d'ouverture, et ne nécessite pas de lignes à retard. Les miroirs doivent être précisément positionnés et orientés pour que la lumière qu'ils renvoient vers le collecteur soit correctement en phase) afin d'obtenir une image directe lumineuse des objets astrophysiques observés. De façon plus formelle, il s'agit d'une méthode de recombinaison optique qui permet d'obtenir une image astronomique directe à très haute résolution angulaire avec un interféromètre. Ainsi, le recombineur d'un hypertélescope fonctionne selon le principe de la pupille densifiée et permet contrairement aux solutions classiques d'interférométrie comme le Very Large Telescope d'avoir une image directe et sans calcul[1]. PrincipeTous les interféromètres peuvent potentiellement fonctionner en mode hypertélescope, c'est-à-dire comme « pupille densifiée », mais ceux-ci (VLTI, Keck, CHARA[2], etc.) recombinent leur lumière par paire de télescopes. Ils obtiennent ainsi des franges d'interférence. La mesure du contraste des franges donne des informations à haute résolution angulaire sur le diamètre des étoiles, la séparation angulaire entre deux binaires, etc. En enregistrant simultanément des franges avec trois télescopes ou plus, on peut réaliser des mesures de clôture de phase et reconstruire les images des objets astrophysiques observés. Toutefois, il a été démontré dans les années 2000 par l'équipe d'Antoine Labeyrie[2] qu'il y a un gain important en sensibilité (capacité à observer des objets faiblement lumineux) en travaillant en mode hypertélescope. Ce gain augmente considérablement avec le nombre de télescopes utilisés par l'interféromètre et si celui-ci est muni d'un dispositif d'optique adaptative pour corriger les effets de la turbulence atmosphérique. Dans le futur, cette méthode de recombinaison devrait permettre de faire de la coronographie avec des interféromètres pour imager des exo-planètes[3]. Un prototype d'hypertélescope nommé CARLINA[4] est en construction depuis 2009 à l'Observatoire de Haute-Provence avec un ballon dirigeable soutenant le foyer. Une architecture particulière est utilisée, permettant de s'affranchir des coûteuses et complexes lignes à retard (voir Interféromètre optique à longue base). Ce prototype devrait démontrer la faisabilité du concept et le gain important d'un tel interféromètre. Le prototype de l'Observatoire de Haute-Provence entre dans le cadre des études pour un grand interféromètre qui succéderait au VLTI. Les futurs hypertélescopes au sol et dans l'espace ouvriront de nouveaux champs de recherche en astronomie en imageant la surface des étoiles, les régions centrales des AGN, les images de microlentilles gravitationnelles, des exoplanètes, etc. Le professeur Labeyrie développe quant à lui l'hypertélescope LISE où le foyer est soutenu par des câbles. L'installation menée dans un soin écologique particulier se trouve dans les Alpes-de-Haute-Provence à 2 100 mètres sur la commune d'Uvernet-Fours, près de Barcelonnette. Labeyrie suggère un couplage de l'European Extremely Large Telescope avec l'hypertélescope pour profiter des atouts des deux [1]. Un prototype dans le MercantourUn prototype est en cours de test dans la vallée de l'Ubaye[5]. HistoriqueLe concept d'hypertélescope a été inventé par Antoine Labeyrie[6],[7] en 1996. Liens externes
Notes et références
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