Iakoute
Le iakoute ou yakoute (саха тыла / sakha tyla en iakoute) est une langue appartenant à la famille des langues turques. Il est parlé par les Iakoutes en Sibérie, plus précisément en république de Sakha, aussi appelée Iakoutie. ClassificationLe iakoute fait partie de la famille des langues turques sibériennes, qui inclut également le touvain. Cette famille est un sous-groupe des langues turques, qui appartient à la famille des langues altaïques. Comme le turc, le iakoute utilise l’harmonie vocalique, c’est une langue agglutinante et n’a pas de genre grammatical. C’est une langue SOV (sujet-objet-verbe). Répartition géographiqueLe iakoute est principalement parlé en république de Iakoutie. Il est aussi utilisé par des Iakoutes dans le kraï de Khabarovsk, et à quelques autres endroits de la Russie, de la Turquie et du reste du monde. Il sert de langue véhiculaire avec les autres ethnies minoritaires de la république de Iakoutie[réf. nécessaire]. ÉcritureLe iakoute s’écrit avec une variante de l’alphabet cyrillique basée sur l’alphabet russe, mais qui comporte cinq lettres en plus pour noter des sons qui n’existent pas en russe : Ҕ, Ҥ, Ө, Һ et Ү.
Les lettres В, Е, Ё, Ж, З, Ф, Ц, Ш, Щ, Ъ, Ь (sauf dans les digrammes дь et нь), Ю et Я ne sont utilisées que dans des mots étrangers (le plus souvent empruntés au russe). Les voyelles longues sont notées en doublant les voyelles : аа, ии, оо, өө, уу, үү, ыы, ээ. PrononciationVoyelles et harmonie vocaliqueLe iakoute a vingt phonèmes vocaliques : 8 voyelles courtes, 8 longues et 4 diphtongues[1].
La longueur des voyelles est importante, parce qu’elle permet de distinguer certains mots, par exemple аат aat (« prénom ») et ат at (« cheval »). L’harmonie vocalique, typique des langues turques, existe aussi en iakoute : les voyelles sont réparties en quatre classes, chacune correspondant à une ligne du tableau ci-dessus. Un suffixe ajouté à un mot doit avoir une voyelle de la même classe que la dernière voyelle du mot ; pour cette raison, les suffixes ont quatre formes. Ainsi, le suffixe du pluriel a les formes suivantes : -лар, -лэр, -лор, -лөр (-lar, -ler, -lor, -lör), en fonction du mot auquel il est attaché[2]. AssimilationL’ajout de suffixes provoque de nombreuses modifications à la dernière consonne d’un mot. К, п, с et х se voisent en г, б, һ et ҕ si on ajoute un suffixe commençant par une voyelle : биэс bies (« cinq ») devient биэһи biehi au datif. Ajouter un suffixe qui commence par une consonne à un mot terminé par une consonne peut entraîner des incompatibilités ; pour cette raison, l’une des deux consonnes est changée, voire les deux, selon les règles suivantes :
En raison de l’harmonie vocalique et des règles d’assimilation, un suffixe peut avoir une vingtaine de formes[3]. Par exemple, le suffixe -lar du pluriel peut prendre les formes suivantes :
GrammaireLe iakoute comporte huit cas : nominatif, partitif, datif, accusatif, ablatif, instrumental, comitatif et comparatif. Ces deux derniers sont les plus rares : le comitatif indique l’accompagnement et se traduit par « avec », et le comparatif indique la supériorité (« plus … que »). NomsLe pluriel des noms est indiqué par le suffixe -lar qui peut prendre de nombreuses formes, comme expliqué précédemment. Suffixes possessifsEn iakoute, la possession est exprimée en mettant le possesseur avant l’objet possédé, mais celui-ci doit aussi avoir un suffixe possessif.
Ainsi, « ton père » se dit эн аҕаҥ en ağañ (« père » se disant аҕа ağa). Pour un mot qui se termine par une consonne, à la première et à la deuxième personne du singulier, une voyelle intercalaire est insérée : кэргэн kergen (« mari ») → мин кэргэним min kergenim (« mon mari »)[4]. Suffixes de casLes cas sont indiqués par des suffixes. Leur forme de base est présentée ci-dessous, mais ils sont aussi sujets à l’harmonie vocalique ainsi qu’aux règles d’assimilation, ce qui fait qu’ils ont généralement 16 ou 20 formes possibles. Les noms pourvus d’un suffixe possessif ont des terminaisons différentes[5].
Pronoms personnelsLe iakoute a six pronoms personnels. Ils se déclinent comme les noms, mais ils n’ont pas de partitif[6].
Numéraux
Les numéraux se déclinent comme les noms. Dans le cas d’un numéral composé, on ne décline que le dernier[7]. Exemples
Article 1 de la Déclaration universelle des droits de l'homme à Iakoute:
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
Liens externes
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