Insuffisance rénale aiguëInsuffisance rénale aiguë
Rein pathologique d'un patient décédé d'une insuffisance rénale aiguë ; on note la pâleur anormale du cortex contrastant avec les régions saines plus sombres de la zone médullaire.
L’insuffisance rénale aiguë (IRA) est l'état pathologique résultant de la baisse brutale du débit de filtration glomérulaire, d'une rétention des déchets azotés (urée, créatinine), d'une oligurie qui est fréquente mais non obligatoire. Les causes sont nombreuses, et les mécanismes contribuant à l'altération de la fonction rénale sont variables. L'insuffisance rénale aiguë est une urgence diagnostique et thérapeutique. Elle comporte 3 stades (en accord avec les recommandations KDIGO[1] de 2012) :
CausesLa diminution rapide du débit de filtration glomérulaire entraîne une rétention de déchets azotés (urée, créatinine, etc.) et en cas d'oligo-anurie ce qui va prendre un caractère critique (surcharge, hyperkaliémie) d'autant plus vite que l'IRA est d'apparition rapide et associée à un catabolisme cellulaire[2]. ÉtiologiePré-rénale (cause fonctionnelle)
Rénale (cause organique)Post-rénale (cause obstructive)
Insuffisance pré-rénale (cause fonctionnelle)Représente 55 % des cas. Il s'agit d'anomalies de la perfusion rénale sans anomalies du parenchyme rénal. La plupart du temps rapidement réversibles après restauration du débit sanguin rénal. Cette hypoperfusion résulte des nombreuses situations d'hypovolémie : hémorragies, brûlures, déshydratation, pertes digestives et/ou pertes urinaires. À l’hôpital, l’IRA postopératoire est la deuxième cause la plus fréquente. L’insuffisance rénale prérénale est en premier lieu une réponse physiologique adéquate à l’hypoperfusion rénale, mais non corrigée cette hypoperfusion rénale sévère mènera à la nécrose tubulaire[3]. Insuffisance rénale (cause organique)Représente 40 % des cas. Il existe des lésions du parenchyme rénal (IRA « rénale » ou intrinsèque). La plupart des cas sont à rattacher à une ischémie rénale ou à une agression toxique. Comme les IRA ischémiques ou toxiques sont associées à une nécrose des cellules tubulaires, ce syndrome est souvent appelé nécrose tubulaire. À côté de ces lésions tubulaires, tous les autres composants du rein peuvent être atteints : l'IRA peut aussi être d'origine glomérulaire (glomérulonéphrite rapidement progressive), vasculaire (thrombose de l'artère rénale, vascularites) ou interstitielle (néphropathie interstitielle)[3]. Insuffisance post-rénale (cause obstructive)Elle représente 2 à 10 % des cas. Les causes obstructives sont nombreuses et listées ci-dessous. Facteurs de risque
Clairance de la créatinineCorrespond au volume de plasma épuré de sa créatinine (par unité de temps) par les reins. Souvent considérée à tort comme un équivalent du débit de filtration glomérulaire (DFG) ; la clairance de la créatinine correspond au DFG + une sécrétion active effectuée par le rein vers l'urine. Elle se calcule précisément par la formule UV/P, où U est la concentration en créatinine des urines, en mmol/L, V est le volume des urines sur une période précise (par exemple les urines des 24 heures) en mL/min et P est la concentration plasmatique de créatinine (au mieux pendant la période du recueil urinaire)en mmol/L. On obtient la clairance en mL/min. Celle-ci peut parfois être utilisée pour estimer le DFG mais s'en éloigne souvent, surtout en cas d'insuffisance rénale (où le DFG baisse mais la sécrétion reste assez stable). DiagnosticUn signe permettant d'orienter vers l'insuffisance rénale est l'hypertension artérielle. Une anamnèse détaillée et un examen physique complet avec une considération des antécédents médicaux sont importants pour chaque malade en période préopératoire. Une déplétion volémique doit être recherchée. L’examen clinique devra inclure la pression de la veine jugulaire, les variations orthostatiques de la pression artérielle et du rythme cardiaque, la turgescence de la peau, l’humidité des aisselles et l’hydratation des muqueuses. La perte interstitielle de fluides peut être détectée par une diminution de l’élasticité de la peau. Il faudra également prévoir plusieurs examens cliniques dont :
Une échographie rénale sera aussi proposée pour distinguer une insuffisance rénale chronique évoluée et une insuffisance rénale aiguë par obstruction[4]. Diagnostic différentiel
CliniqueOn peut ainsi constater, lorsque l'insuffisance rénale est sévère : Le reste de la symptomatologie dépend de l’étiologie. TraitementLa prise en charge de l’IRA relève d’un centre de soins intensifs spécialisés.
En cas d'échec du traitement, il faut mettre en place une épuration extra-rénale[3],[2]. Épuration extra-rénaleLes signes menaçant sur le plan vital pour réaliser une épuration extra-rénale
ComplicationsConséquences métaboliquesElles sont dues à la rétention :
Œdème aigu pulmonaire par rétention hydro-sodée et hypervolémie. Références
Article connexe |