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Jaguar Ascot

Jaguar Ascot
Image illustrative de l’article Jaguar Ascot

Marque Jaguar
Années de production 1977
Production 1 exemplaire(s)
Classe Prototype
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) 12 cylindres
Position du moteur avant
Puissance maximale 285 ch DIN
Transmission Propulsion
Masse et performances
Vitesse maximale 250 km/h
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Coupé 2 portes
Freins Disques

La Jaguar Ascot est un concept car dessiné par Marcello Gandini et construit par l'Italien Bertone pour Jaguar. Présenté pour la première fois en 1977, il est basé sur la Jaguar XJ-S. Visuellement, l'Ascot ressemble beaucoup à la Ferrari 308 GT Rainbow de Bertone présentée un an plus tôt et basée sur la Ferrari 308.

Histoire

Pare-brise et tableau de bord de la Jaguar Ascot.

Dix ans après le prototype Pirana, Bertone réalise à nouveau un prototype basé sur une Jaguar, l'Ascot, dévoilée au Salon de l'automobile de Turin 1977[1]. Elle doit son dessin en coin au designer Marcello Gandini. Travaillant pour le carrossier, le style est à l’image des précédentes créations de l'Italien, c’est-à-dire une ligne anguleuse annonciatrice de la mode à venir dans les années 1980. Basée sur la XJS, elle en reprend le V12 de 285 ch. Esthétiquement, elle rompt avec le style traditionnel de Jaguar. Seul le blason à l’avant rappelle à quelle marque appartient l’Ascot[1].

Dans la première moitié des années 1970, Jaguar cherche à remplacer la Type E, qui se fait vieillissante et dont la ligne sculpturale a mal supporté les évolutions nécessaires pour la garder en conformité avec le marché américain. La XJS voit ainsi le jour en 1975, et elle est radicalement différente, avec un stype plus typée GT. Hélas, la ligne de XJS peine à convaincre : après les courbes étourdissantes de la Type E, les traits rectilignes de cette nouvelle Jaguar manquent de finesse aux yeux des clients de l’époque. Malheureusement pour elle, la XJS sort l'année au cours de laquelle Jaguar devient la propriété de l'État britannique tout comme le reste des marques appartenant alors à British Leyland. La sauvegarde des emplois et la stabilité financière du groupe deviennent ainsi l'objectif numéro un. Un contexte gouverné par la sobriété dans lequel il n'est pas possible de tout risquer en termes de design et d'innovation[2]. Beaucoup de carrossiers tentent alors d’imaginer leur propre version d’une héritère de la Type E. Pininfarina fait ainsi sensation avec la XJ Spider tandis que Bertone présente en 1978, cette étonnante XJS complètement revisitée et rebaptisée Ascot[3].

La Jaguar Ascot se pose en héritière de la Ferrari Rainbow (1976) et de la Lamborghini Bravo (1974) avec ses lignes anguleuses et son profil en coin[1],[4]. Elle permet à Bertone et à Marcello Gandini de continuer à développer le style anguleux qu’affectionne tout particulièrement le carrossier italien à l’aube des années 1980[1].

La Jaguar Ascot a été finalement laissée entre les mains du carrossier italien par le constructeur anglais après avoir parcouru beaucoup de Salons. Grâce à cela, bien que ce concept-car n'ait pas rencontré le succès, l'Ascot est entrée dans l'histoire de l'automobile comme l'un des derniers échantillons de cette conception de coin, le Wedge design, qui a repensé la façon de concevoir une voiture de sport haut de gamme durant une décennie[2].

Description

La Jaguar Ascot est un Coupé quatre places construit sur une plateforme de Jaguar XJS raccourcie d'environ 200 mm. Elle est propulsée par le 12 cylindres 5.3 l de cette dernière. L'Ascot est beaucoup plus légère que l'XJS grâce à son châssis raccourci, notamment au niveau des porte-à-faux avant et arrière, mais aussi parce que ses panneaux de carrosserie sont en aluminium plutôt qu'en acier[5]. Seul le masque avant est réalisé dans un matériau sandwich composé de métal et de caoutchouc[3].

L'aspect le plus frappant de l'Ascot est la forme de sa carrosserie, dans le style Wedge, très à la mode à l'époque. Marcello Gandini a familiarisé le monde avec les lignes cunéiformes grâce à des concept-cars comme l'Alfa Romeo Carabo ou la Lancia Stratos Zero, ainsi qu'à des modèles de série comme la Ferrari 308 GT4 ou la Lamborghini Countach[5].

Le résultat est peu conforme à ce qu'on attend d'une Jaguar et cela a fait s'étouffer les Britanniques les plus conservateurs à la vue de ce voiture excentrique. À l'avant, l'Ascot se distingue par une calandre sur toute la largeur, des phares rabattables et un capot très bas compte tenu du groupe motopropulseur qu'il abrite. La forme en « H » du capot est un clin d'œil à l'architecture du V12[5].

De profil, l'Ascot reprend des lignes acérées et des montants de toit et de pare-brise inhabituels. Ceux-ci sont habillés de plastique avec une finition faite d'une couleur contrastée. À l'arrière, l'Ascot a un couvercle de coffre à l'image de celui d'une Type E. Lors de sa présentation à Turin, la voiture était blanche, mais elle a ensuite été repeinte en or[1],[5].

L'habitacle, qui s’apparente à un vrai salon roulant, malgré la présence d’un tableau de bord imposant, est habillé d'un mélange de cuir marron et de daim accocié à l'instrumentation de la XJS et à un téléphone de voiture, le summum du luxe à l'époque. L’étude de style n'est cependant pas retenue par le constructeur britannique, qui ne souhaite pas faire évoluer le style de la XJS. L'Ascot n'est pas produite en série car elle est trop différente du reste de la gamme Jaguar avec des courbes félines respirant autant la sensualité que la puissance, un mélange subtil de féminité et de musculature. C’est cette alchimie délicate qui a fait le succès des modèles les plus connus de Jaguar tels que la XK120, Mk2, Type E, XJ6, F-Type et bien d'autres. L'Ascot marche quant à elle à contre-courant. Ses lignes sont brutales et taillées à la serpe, rappellant en cela certaines Lotus et TVR des années 70[5],[3].

Plus tard, on retrouvera quand même des détails stylistiques, tels que les ailes arrière et la forme des vitres, sur les futurs modèles dessinés par Marcello Gandini, comme la Volvo Tundra (1979), la Lamborghini Jalpa ou la Citroën BX, en particulier sur l'arrière[1].

Notes et références

  1. a b c d e et f « Jaguar Ascot (1977) », www.autoencyclopedie.com, (consulté le )
  2. a et b Miguel Sánchez, « Jaguar Ascot, de Malcolm Sayer à Marcello Gandini », escuderia.com, (consulté le )
  3. a b et c Jean-François Christiaens, « Concept oublié : Jaguar XJS Ascot, une brutale tentative de rattrapage ! », www.vroom.be, (consulté le )
  4. Frédéric Papkoff, « Les concepts Bertone : Jaguar Ascot (1977) », www.leblogauto.com, (consulté le )
  5. a b c d et e Kevin Kersemans, « Retour vers le futur avec la Jaguar Ascot de 1977 », www.moniteurautomobile.be, (consulté le )
Prefix: a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

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