Jeanne de Preuilly, née avant 1413 et morte en 1455, appelée aussi dame de Gaucourt par son mariage avec Raoul de Gaucourt[2], qui sera un des compagnons d'armes de Jeanne d'Arc, est une des deux femmes chargées d'examiner celle-ci à Chinon afin de vérifier sa féminité et sa virginité.
Jeanne de Preuilly dans l'histoire de Jeanne d'Arc
Parmi les témoins interrogés au procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc (officiellement dénommé « Procès en nullité de la condamnation de Jeanne d’Arc »), qui se déroula en 1455 et 1456, et dont les minutes ont été conservées en latin, Jean Pasquerel moine augustinien qui, depuis l'arrivée de Jeanne d'Arc à Tours, où il était lecteur dans un couvent de frères ermites, l'a « toujours suivie » et « n'a cessé d'être son chapelain jusqu'à Compiègne », son aumonier et confesseur, fait le la déposition suivante[11],[12] :
« Et audivit dici quod ipsa Johanna, dum venit versus regem, fuit visitata bina vice per mulieres quid erat de ea, et si esset vir vel mulier, et an esset corrupta vel virgo ; et inventa fuit mulier, virgo tamen et puella. Et eam visitaverunt, ut audivit, domina de Gaucourt et domina de Trèves. Et postmodum ducta fuit Pictavis, ad examinandum per clericos ibidem in universitate exsistentes, et ad sciendum quid de ea erat agendum. »
« Il m'a été dit que, quand elle vint au roi, Jeanne fut visitée à deux reprises par des femmes. On voulait savoir ce qu'il en était d'elle, si elle était homme ou femme, déflorée ou vierge. Elle fut trouvée femme, mais vierge et pucelle. Elle fut visitée, paraît-il, par la dame de Gaucourt et par la dame de Trèves. Ensuite on la conduisit à Poitiers pour la faire examiner par les clercs là présents et pour savoir ce qu'on devait faire d'elle. »
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La « dame de Goncourt » est Jeanne de Preuilly, épouse de Raoul de Gaucourt, et la « dame de Trèves », Jeanne de Mortemer, épouse de Robert Le Maçon, seigneur de Trèves[13],[14].
Dans son dictionnaire intitulé Biographie des sages-femmes célèbres, anciennes, modernes et contemporaines (1833-1834), Aloïs Delacoux écrit : « Au moyen-âge les femmes des premières conditions ne dédaignaient point de faire l’office de matrones. [...] la dame de Gaucourt a rempli le ministère de matrone. Assistée de la dame de Vienne [sic], de la reine de Sicile Iolande d’Aragon, belle-mère de Charles VII, elle fut chargée par ce monarque de visiter Jeanne d’Arc, dite Pucelle d’Orléans, afin de constater sa virginité. [...] Ainsi les dames de Gaucourt, de Vienne [sic], Iolande, matrones très - expertes , à ce que nous devons croire, contribuèrent par leur déclaration officielle, qui fit cesser toute incertitude, à chasser les Anglais d’Orléans et à affermir la couronne de France sur la tête de son galant monarque »[15].
Marie, fille d'honneur de Marie d'Anjou reine de France, de 1451 à 1456, mariée à Charles de Tournon en 1456, puis à René Cossa, seigneur de Marignane, morte entre 1464 et 1469[9],[17].
↑Racines et Histoire, « Seigneurs de Gaucourt » [PDF], sur racineshistoire.free.fr, (consulté le ), p. 5.
↑Elle est aussi dame de Naillac, Châteaubrun et Cluys-Dessus[1].
↑ a et bPère Anselme, Histoire généalogique de la maison royale de la France et des grands officiers de la couronne, t. 8, (lire en ligne), « Généalogie de la Maison de Gaucourt », p. 370-371.
↑Emmanuel de Sainte-James Gaucourt, Des faits relatifs à Jeanne d'Arc et au Sire de Gaucourt : lettres à Henri Martin, auteur d'une Histoire de France, Paris, Éditions Garnier Frères, , 136 p. (OCLC825695740, lire en ligne [PDF]), p. 10, 15, 129-130.
↑Procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc : raconté et traduit, d'après les textes latins officiels, par Joseph Fabre, t. I, Paris, Hachette, (lire en ligne), p. 205.
↑Jules Quicherat, Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d'Arc, dite la Pucelle : Procès réhabilitation, vol. 3, Paris, Jules Renouard & Cie, (lire en ligne), F. Johannes Pasquerel, p. 102 note 1.