Il travaille à la mairie de Nanterre, comme éducateur spécialisé[1], puis suit et aide des jeunes en difficulté. Avec quatre d’entre eux, il co-signe un livre, Nous… la cité, publié en 2012 aux Éditions La Découverte. C’est le résultat d’ateliers d’écriture, mais aussi un témoignage de ces jeunes sur leur quotidien, et leur rapport avec la société. L’éducateur raconte aussi son vécu[3],[5].
En 2015, son mariage le conduit en Bretagne, à Lorient. Ne trouvant pas de travail dans la continuité de son activité en région parisienne, il s’inscrit dans une agence d’intérim. Cette société lui propose des postes successifs comme ouvrier. Tout d’abord dans une conserverie de poissons, où il passe de la ligne des poissons frais, à celle des poissons panés, puis à l’égouttage des tofus et enfin à la cuisson des bulots. L’emploi suivant est dans un abattoir[3],[4].
Entrée en littérature
Pendant deux ans, Joseph Ponthus consigne le soir ses impressions et ressentis ainsi que les réflexions de ses collègues. Le livre est publié en janvier 2019 sous le titre À la ligne[6], aux éditions de la Table ronde. À la suite de cette publication, « j’ai envoyé un exemplaire à la direction de l’abattoir : quinze jours plus tard, j’ai appris que ma mission n’était pas renouvelée. Je suis donc au chômage pour la promo », commente-t-il à un journaliste[3],[4]. D'un point de vue formel, le roman n'a pas de ponctuation mais est un enchaînement de phrases, évoquant un poème en vers libre. C’est, explique Joseph Ponthus, que
« l’usine […] a donné le rythme : sur une ligne de production, tout s’enchaîne très vite. Il n’y a pas le temps de mettre de jolies subordonnées. Les gestes sont machinaux et les pensées vont à la ligne[3]. »
Il témoigne en 2020 dans le documentaire « Les Damnés, des ouvriers en abattoir », d'Anne-Sophie Reinhardt[16].
Il meurt dans la nuit du 23 au des suites d'un cancer, à 42 ans[17]. Une librairie, À La ligne, du nom du dernier livre de Ponthus, ouvre ses portes peu de temps après son décès à Lorient[18],[19].
↑Marianne Langlet, « Nous… la cité. On est partis de rien et on a fait un livre. Rachid Ben Bella, Sylvain Erambert, Riadh Lakhéchène, Alexandre Philibert, Joseph Ponthus », Lien social, no 1082, (lire en ligne).
↑Audrey Fournier, « Employés d’abattoir ou quand le travail rend fou, sur France 2 », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Capucine Trollion et Bernard Lehut, « Mort de l'écrivain Joseph Ponthus, Grand Prix RTL-Lire 2019 pour "À la ligne", est décédé à 42 ans », RTL, (lire en ligne).
↑[compte rendu] Jean-Pierre Garnier, « Rachid Ben Bella, Sylvain Érambert, Riadh Lakhéchène, Alexandre Philibert, Joseph Ponthus, Nous… la cité « On est parti de rien et on a fait un livre », Paris, Zones, 2012, 213 p. », Espaces et sociétés, no 154, , p. 194-198.
↑[compte rendu] Sophie Divry, « Joseph Ponthus, À la ligne, Feuillets d’usine. La Table ronde », Études, no 4, , p. 122 (lire en ligne, consulté le ).