La Flamengrie a une position très particulière sur la frontière franco-belge à la croisée de deux routes l'une longeant la frontière, l'autre conduisant en Belgique des deux côtés. Des maisons ont été construites du côté belge de ces routes et La Flamengrie est, de fait, un village franco-belge. Cette situation amène, par exemple la traversée du village français par la camionnette de la poste belge pour porter le courrier à ces maisons belges comprenant l'unique bistrot de la localité. Le jour du , la fanfare du village belge voisin vient devant le monument aux morts, jouer aussi bien la « Marseillaise » que la « Brabançonne », l'hymne national belge.
La Flamengrie est sur la frontière.
La Flamengrie est limitrophe des communes suivantes :
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Escaut ». Ce document de planification concerne un territoire de 2 005 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de l'Escaut. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte Escaut et Affluents (SyMEA)[4].
Au , La Flamengrie est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[5].
Elle est située hors unité urbaine[6]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Valenciennes (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[6]. Cette aire, qui regroupe 102 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[7],[8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (91,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (45,6 %), terres arables (45,2 %), zones urbanisées (7,7 %), prairies (1,2 %), forêts (0,3 %)[9]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Flamengeria (1174) ; Flamingeria (1187) ; Flamangeria (1186-1204)[10].
Du néerlandais Vlamingen « Flamands » et du suffixe roman -aria (colonia) : « la (colonie) de Flamands »[10], nom d'origine populaire, né du parler roman et latinisé en Flamingeria. L'appellation « La Flamengrie » a désigné divers endroits, principalement dans le Hainaut, indiquant des terres occupées par des immigrants flamands (Flamingi) ; le suffixe -erie indiquant le caractère collectif du mot. Le nom de la commune n'apparaît qu'à partir de la fin du XIIe siècle, époque où une émigration se fit depuis la Flandre.
Histoire
1678 - La Flamengrie est rattachée à la France : La frontière nord de la France est essentiellement issue des conquêtes successives de Louis XIV sur les Pays-Bas espagnols au XVIIe siècle. Dans une partie du Hainaut, elle date plus précisément du Traité de Nimègue (1678) : les places-fortes de Condé, Valenciennes, Maubeuge conquises par Louis XIV ont été attribuées à la France, ainsi que Bavay, ville non fortifiée. De même tous les villages dépendant de ces villes sont devenus français et la limite du territoire de ces villages a déterminé la frontière.
La Flamengrie faisait alors partie de la « prévôté » de Bavay et est devenue française, tandis que le village voisin de Roisin était dans la prévôté de Mons et est resté espagnol. Il se trouve que les seigneurs de Roisin possédaient de grands bois, le bois de Roisin situé au sud de La Flamengrie et le bois du Perchois situé à l'est, qui sont également restés espagnols. La Flamengrie s'est ainsi trouvée entourée de terres espagnoles. Qui plus est, la route qui allait de Valenciennes à Bavay, puis à Maubeuge, était interrompue par ces bois où contrebandiers et brigands pouvaient échapper aux autorités françaises. La liaison entre les places-fortes de Valenciennes et Maubeuge n'était pas sure ; la voiture de l'Intendant du Hainaut y a même été attaquée.
1779 - Fixation de la frontière : Tout au long du XVIIIe siècle, des conférences diplomatiques ont eu lieu entre Français et Autrichiens (qui avaient succédé aux Espagnols aux Pays-Bas) afin de rectifier la frontière et de supprimer les enclaves comme celle de La Flamengrie. Les Français, soucieux de sécuriser la route de Valenciennes à Maubeuge, demandaient, au minimum, la cession du bois de Roisin. Finalement, lors d'une convention pour la modification de la frontière signée le , la France obtient seulement une partie du Bois de Roisin ; encore faut-il céder à l'Autriche la même superficie en terres agricoles prises tout autour du village de La Flamengrie. Pendant l'été 1780, les bois et les parcelles non construites et non habitées autour du village sont arpentés, mesurés et cartographiés. Une nouvelle limite est ainsi définie, qui imposera aux habitants toute une série de contraintes. Des bornes sont placées en 1781 le long de cette frontière modifiée, à chaque changement de direction de son tracé ; comme ce tracé est particulièrement tortueux, il ne faut pas moins de 65 bornes. Ces bornes diffèrent des bornes plus simples qu'on trouve ailleurs sur la frontière. En pierre bleue sculptée, elles portent d'un côté le mot « FRANCE » surmonté des trois fleurs de lys royales et de l'autre, le mot « AUTRICHE » surmonté de l'aigle bicéphale couronné, emblème de l'empire autrichien des Habsbourg ; sur le dessus de chaque borne est gravé son numéro d'ordre allant de 1 à 65. On peut encore voir aujourd'hui une cinquantaine de ces bornes, la plupart en bon état ; une vingtaine sont à proximité des rues et chemins de La Flamengrie, les autres sont dans la campagne, au détour des haies.
Face autrichienne (aigle bicéphale des Habsbourg) d'une ancienne borne frontière.
Face française (trois fleurs de lys du royaume de France) d'une ancienne borne frontière.
Borne 46 sur le sentier « Voit n'y goutte ».
La présence de la frontière, si près du cœur du village, a profondément marqué la vie des habitants...
Ce village fut le lieu de nombreuses anecdotes concernant les contrebandiers et leur traque par les douaniers...
Guerre 1914-1918 : Le village se trouvera en zone d'occupation allemande pendant la guerre. il sera libéré le 6 novembre 1918 par des troupes britanniques.
Héraldique
Les armes de La Flamengrie se blasonnent ainsi : Bandé d'argent et de gueules.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[15].
En 2022, la commune comptait 433 habitants[Note 3], en évolution de +5,61 % par rapport à 2016 (Nord : +0,23 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 34,9 %, soit en dessous de la moyenne départementale (39,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 24,8 % la même année, alors qu'il est de 22,5 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 218 hommes pour 206 femmes, soit un taux de 51,42 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,23 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[18]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
0,5
4,7
75-89 ans
4,9
17,2
60-74 ans
22,7
25,9
45-59 ans
17,7
18,5
30-44 ans
18,1
14,3
15-29 ans
15,2
19,4
0-14 ans
21,0
Pyramide des âges du département du Nord en 2021 en pourcentage[19]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,4
5,3
75-89 ans
8,1
14,8
60-74 ans
16,2
19,1
45-59 ans
18,4
19,5
30-44 ans
18,7
20,7
15-29 ans
19,1
20,2
0-14 ans
18
Lieux et monuments
L'église Saint-Gilles de 1859.
Une cinquantaine de bornes frontières sculptées datant de 1780 (sur les 65 qui existaient à l'origine).
La chapelle des Français, bâtie à la limite de Roisin en mémoire de réfugiés français de la guerre de 1870 ; la chapelle Notre-Dame de Bon Secours.
La statue de Marianne (1889), don de la République reconnaissante pour le vote du refus du boulangisme, . La statue, haute d'environ 1,80 m dorée à la feuille, a été volée en 2008[20]. Une petite réplique en terre cuite est placée dans la mairie en en attendant la création d'une nouvelle statue grandeur originale[21].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.