Le Démon (opéra)
Le Démon (Де́мон), est un opéra d'Anton Rubinstein en trois actes et sept tableaux sur un livret de Pavel Viskovatov d'après Le Démon, poème de Lermontov. La première a eu lieu le 13 janvier 1875 ( dans le calendrier grégorien) au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg. Bien que souvent joué en Russie, cet opéra est peu joué ailleurs. HistoireRubinstein se met à la composition de cet opéra à partir de la fin de l'année 1871 sur un livret du biographe et spécialiste de Lermontov, Pavel Viskovatov. Il prévoit aussi une version en allemand, pour le présenter en Allemagne, au cas où l'opéra mettrait plus de temps à être monté en Russie. La composition est terminée au bout de trois mois[1] et présentée à la direction du Mariinsky, mais il faut attendre trois ans avant de le présenter au public au cours d'une première au bénéfice d'Ivan Melnikov. Rubinstein change le nom du personnage de l'Ange en « bon génie », refusant les décors d'icônes et de lampes liturgiques dans la cellule de Tamara et change quelques expressions du livret[2]. La direction de l'orchestre est confiée à Eduard Napravnik avec des décors de Mikhaïl Botcharov, Matveï Chichkov et Lagorio. Pour la première du Mariinsky, les rôles sont tenus par Wilhelmine Raab (Tamara), Alexandra Kroutikova (l'Ange), Fiodor Komissarjevski (le prince Sinodal), Ivan Melnikov (le Démon), Ossip Petrov (le prince Goudal), Olga Schröder (la nourrice)[3]. L'opéra est montré à Moscou le / au Théâtre Bolchoï sous la direction d'Enrico Bevignani[4]. Le Démon est représenté pour la première sur une scène allemande à Hambourg en 1880 sous la direction du compositeur lui-même. La traduction en allemand est d'Alfred Offermann[5]. L'opéra est de nouveau présenté en 1904 au Théâtre Bolchoï de Moscou sous la direction d'Ippolit Altani, avec une mise en scène de Romuald Vassilievski, un ballet chorégraphié par Alexeï Bogdanov et des décors de différents scénographes dont Constantin Korovine. Il est joué à nouveau au même endroit en 1936, puis en 1953 sur la scène de la filiale du Bolchoï, sous la direction de Mikhaïl Joukov, avec une mise en scène de Titsian Charachidzé. Les rôles sont tenus par Alexeï Bolchakov (le Démon), Natalia Spiller (Tamara) et Solomon Khromenko (Sinodal). La première à Paris a lieu en , mais les critiques considèrent cet opéra comme démodé[6]. Reprises fameuses
Rôles
Lieu d'action: Géorgie. Musique et argumentActe IPremier tableau. Prologue. Présentation. Chœurs de différents esprits. Monologue du Démon Monde maudit («Проклятый мир») et son duo avec l'Ange. Pendant une tempête dans les montagnes du Caucase, un chœurs de mauvais esprits en appelle au Démon pour qu'il vienne détruire la beauté de la création de Dieu. Le démon chante sa haine de l'univers et rejette la supplication de l'Ange de se réconcilier avec le Ciel. Deuxième tableau. Chœur des jeunes filles Nous allons vers l'Aragvi bénie («Ходим мы к Арагви светлой»), dans lequel Tamara chante des passages de colorature. Scène de Tamara et du démon. Dans son arioso Enfant, dans tes bras («Дитя, в объятиях твоих»), on ressent un appel passionné. Tamara qui attend son mariage avec le prince Sinodal se trouve près de la rivière Aragvi avec ses compagnes. Le Démon l'aperçoit et tombe amoureux d'elle. Il lui promet que l'univers s'agenouillera devant elle si elle lui rend son amour. Tamara est fascinée, mais terrifiée et retourne au château. Troisième tableau. L'arioso tendre du prince Sinodal Transformé en faucon («Обернувшись соколом») se distingue par un motif fantaisiste dans le goût oriental. Le chœur d'hommes Nuit («Ноченька…») résonne de manière alarmante et mystérieuse. L'air du prince Sinodal La Nuit ténébreuse («Ноченькою тёмною») est plein de bonheur et de désir passionné. La caravane du prince Sinodal se dirige vers le château du prince Goudal pour son mariage avec Tamara, mais elle est retardée par un glisseent de terrain. Le Démon apparaît et jure que Sonodal ne verra plus Tamara. La caravane est attaquée par les Tatars et le prince est mortellement blessé. Avant d'expirer, il demande à son domestique de mener son corps à Tamara. Acte IIQuatrième tableau. Entracte: dans l'introduction symphonique, les rythmes de la procession de deuil alternent avec une fanfare solennelle. Le chœur joyeux des invités En ce jour joyeux nous sommes réunis est remplacé par la danse passionnée et capricieuse des femmes, puis par la danse énergique et impétueuse des hommes et la danse douce et flexible des jeunes filles. Dans un air de lamentation Mon prince, réveille-toi! («Мой князь, очнись!»), Tamara pleure son fiancé. Deux romances du Démon se font entendre : Ne pleure pas mon enfant («Не плачь, дитя») et Dans l'air de l'océan («На воздушном океане») Les festivités pour le mariage commencent. Un messager annonce que la caravane du prince a pris du retard. Tamara sent la présence du Démon et elle est prise de frayeur. Lorsque le corps du prince Sinodal est amené au château, Tamara est noyée de chagrin; mais à sa grande horreur elle continue à entendre la voix du Démon et ses promesses. Elle supplie son père de la laisser entrer au monastère. Acte IIICinquième tableau. Romance de Tamara Nuit chaude, nuit tranquille («Ночь тепла, ночь тиха»)[9] et scène avec le Démon (troisième romance du Démon Je suis celui que tu as écouté («Я тот, которому внимала»). Le Démon tente de pénétrer dans le monastère où vit désormais Tamara, pensant que son amour pour elle lui a ouvert l'esprit à la bonté. L'Ange tente en vain de le dissuader d'entrer. Sixième tableau. Le Démon et l'Ange (épilogue). Tamara prie dans sa cellule, mais elle est constamment troublée par les pensées du Démon qui lui apparaît en rêve. Tout d'un coup, le Démon apparaît en réalité, lui déclare son amour et la supplie de l'aimer en retour. Tamara s'efforce de résister, mais se sent attirée. Le Démon lui donne un baiser en triomphe. Soudain, l'Ange apparaît à son tour et montre à Tamara le fantôme du prince Sinodal. Horrifiée, Tamara lutte pour sortir de l'emprise du Démon et tombe, morte. Septième tableau. Apothéose. L' Ange proclame que Tamara est sauvée par ses souffrances, tandis que le Démon est condamné à la solitude éternelle. Le démon maudit son destin. L'âme de Tamara est portée en apothéose vers le Ciel, accompagnée d'anges. Adaptation à l'écran
Enregistrements
Notes et références
Bibliographie
Liens externes
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