Voici une liste des évêques qui ont été à la tête de l'évêché de Mende, couvrant l'ensemble du département de la Lozère. Y sont rattachés les premiers évêques du pays des Gabales (dont on ne peut affirmer que le siège était situé à Mende) puis du pays du Gévaudan, dont Mende était la capitale, et qui fut remplacé par le département de la Lozère à la Révolution française de 1789. De 1307, date de la signature de l'acte de paréage entre le roi de France Philippe le Bel et l'évêque Guillaume VI Durand, à 1789, les évêques sont également comte de Gévaudan.
Officiellement et pendant longtemps, le premier évêque du Gévaudan a été saint Sévérien qui aurait suivi saint Martial (qui aurait pu fonder l'église de Mende) en Gaule et se serait fixé en pays gabale. Cependant, il se pourrait que ce soit une mauvaise interprétation des textes qui ait fait confondre Sévérien de Gabala (en Syrie) avec Sévérien du pays des Gabales. C'est pour cette raison que l'évêque Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré a déclassé saint Sévérien de la liste. Cette décision a été effectuée peu avant l'apparition de la bête du Gévaudan, ce qui viendra conforter l'historien abbé Pourcher que la bête est le « fléau envoyé de Dieu »[1].
Un ou deux Hilaire ?
Deux Hilaire sont inscrits sur la liste des évêques de Mende. Le premier est signataire du concile d'Auvergne en 535[2]. Le second, lui, aurait vécu au début du VIIe siècle. Son historicité est remise en cause du fait qu'il apparaît dans peu de sources, si ce n'est dans la vie de sainte Énimie, quelque peu romancée[3].
Liste
Avant le VIe siècle
La liste des évêques des premiers siècles du christianisme en pays Gabales est assez clairsemée. Il faut noter toutefois que durant les 30 années environ où les Wisigoths (ariens) étaient maître du pays, avant l'arrivée des Francs peu après 507, il est admis que le siège épiscopal était vacant[4].
Patron du diocèse, il aurait subi le martyre à la suite de l'incursion des Alamans menés par Chrocus. Il aurait été envoyé en pays Gabale par Saint Austremoine.
Rien ne prouve que le centre de son évêché soit alors à Mende, domicilié à Banassac, où la tradition veut qu'il ait son tombeau[6]. Suivant les sources il aurait pu être le successeur direct de Privat. Ces mêmes sources évoquent la possibilité que Firmin soit le même que Firmin d'Amiens[7]
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vers 451
Valère
Il apparaît parmi les évêques signataires d'une lettre adressée au pape Léon Ier.
Il aurait combattu l'avancée franque depuis son château du Castel-Merlet dans les Gorges du Tarn. Peut être le même que le Saint Ilère qui apparaît dans la légende de Sainte Énimie.
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vers 541
Evanthius
Parfois considéré comme saint, il n'est connu que comme signataire du concile d'Orléans en 541. Il a été longtemps considéré qu'il eut pour successeur Innocent, mais il s'agirait en fait d'une confusion avec l'évêque de Rodez.
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vers 561 - vers 584
Parthène
Il est connu pour ses démêlés avec le comte de Gévaudan Palladius[8]. Il est le premier à se désigner évêque du Gévaudan
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614-627
Agricola
Il est connu uniquement pour sa présence au concile de Reims, où il était présent avec son métropolitain de Bourges, Saint Sulpice.
Peut-être le même que Saint-Hilaire (515-535), mais cette graphie (Ilère) est à privilégier. Il apparaît dans la vie de Sainte Énimie au XVIe siècle alors qu'il aurait vécu un siècle auparavant (voir prélude).
Cet évêque du IXe siècle aurait été assassiné en 828 par son neveu Bucilinus qui cherchait à prendre sa place d'évêque. Son tombeau se trouverait à La Canourgue.
Il est le premier à se donner le nom d'évêque de Mende, et non plus évêque des Gabales ou du Gévaudan. Il a rétabli le monastère de Sainte-Énimie en le plaçant sous la direction de celui de Saint-Chaffre.
prête serment de fidélité au roi de France Louis VII et reçoit en échange les droits régaliens sur son diocèse par l'acte dit de « la bulle d'or » en 1161[10].
Cousin par sa mère du roi Jacques Ier d'Aragon[11],[12], il assoit la puissance temporelle des évêques sur le Gévaudan. Il résigne son évêché en mars 1223.
Neveu d'Odilon de Mercœur, évêque du Puy (aujourd'hui Le Puy-en-Velay, ch.-l. de dép., Haute-Loire), mort en 1198. Entame en 1269 à cause des abus du sénéchal de Beaucaire un long procès devant le parlement de Paris qui sera clos par l'acte de paréage de 1307.
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1274-1275 : à la suite du décès d'Odilon de Mercœur, les chanoines mettent un an pour s'entendre sur le nom du successeur.
Neveu du précédent. Signe l'acte de paréage qui décompose le Gévaudan en trois : la terre du Roi, la terre de l'évêque et la terre commune placé sous la juridiction d'une cour commune dont le personnel judiciaire est nommé en accord entre le roi et l'évêque[13]. Vicaire général : Raymond Barrot
Précédemment évêque de Tulles, Vabres, Clermont et Uzès où il eut Guillaume de Grimoard comme vicaire, il devient évêque d'Avignon, nommé par ce dernier.
1368-1370 : le pape Urbain V se réserve l'église de Mende, et la fait gouverner par des vicaires afin d'affecter les revenus pour magnifier la cathédrale de Mende[14].
Neveu de Gaucelin de La Garde, évêque de Lodève puis Maguelone. Il est le comte-évêque du Gévaudan durant les incursions anglaises et des grandes compagnies dans le pays.
Il fut précédemment évêque de Montauban puis de Saint-Flour et ensuite de Carcassonne. Il fut également ambassadeur français auprès de l'Espagne et l'Angleterre
Il est désignée évêque de Limoges par les chanoines du diocèse, bien que cette place fut dévolue à Pierre d'Ailly puis Nicolas Viaud par l'antipape Jean XXIII. Le pape Martin V nomme alors Hugues de Roffignac et transfère Ranulphe de Pérusse d'Escars à l'évêché mendois.
Chanoine puis vicaire général du diocèse de Rodez, il est élu à l'unanimité par les chanoines mendois. Son transfert pour l'évêché de Cahors en 1444 est finalement annulé. Il devient conseilleur du roi Louis XI qui confirme toutes les lettres patentes des prédécesseurs[18]. De plus, en août 1466, le roi lui octroie le droit de lever une aide sur le vin, pour la restauration de la ville[19]. Il résigne en faveur de son neveu à l'évêché mendois et est nommé archevêque de Damas. Vicaires Généraux : Guilhabert de Cénaret, Antoine de La Panouse (1467-1468)
Neveu du Pape Sixte IV, il est créé cardinal en 1471. Il est alors archevêque de FLorence, évêque de Valence et Die, puis patriarche de Constantinople, avant d'être évêque de Mende.
Le futur Pape Jules II ne vint jamais non plus en Gévaudan. Le diocèse est administré par des vicaires, dont François Alamand à partir de 1480. Vicaire général : François Alamand
Ce neveu (ou petit cousin) du précédent est nommé à l'évêché par Jules II. Il n'entra dans Mende que deux ans après sa nomination. Créé cardinal, il résigne en faveur de son frère. Vicaire Général : Pierre Chapelain (1497-1516)
Il devient ensuite archevêque de Bourges (poste qu'il partage avec l'évêché mendois de 1581 à 1585). Il est ensuite grand aumônier de France puis archevêque de Sens. Vicaire général : Brugeron
Neveu du précédent, il est vicaire général du diocèse durant son épiscopat. Il est évêque in partibus de Métropolis(de) avant de succéder à son oncle. C'est lui qui consacre la cathédrale rebâtie.
Il ne vint pas en son diocèse, son administration étant confiée au grand vicaire Jacques Dumas. Il cumula sa fonction avec celle de premier aumônier de la reine consort d'Angleterre Henriette-Marie de France qu'il accompagna outre-Manche et mourut au siège de la Rochelle
Il rebâtit le château épiscopal de Chanac et offrit de nouvelles orgues à la cathédrale de Mende. Il fut confronté aux troubles de la population mendoise qui s'affrontait en deux factions rivales, les Marmaux et les Catharinaux. Vicaires généraux : Jean-Jacques Lefebvre, Charles de Cruzy de Marcillac, Jean Nairn, Pierre Esparbier
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1659-1661 : Vacances du siège, vicaire général : Charles Chevalier de Rousses (1661)
D'abord évêque d'Orange, cet Italien fut transféré de Mende à Albi dont il devint le premier archevêque (1676-1687). Vicaires généraux : Pierre Esparbier, Syvestre Chevalier, de Ranchin
C'est durant son épiscopat que sévit en Gévaudan le peste de 1721. Il meurt de la petite vérole en 1723. Vicaires généraux : Vital Dangles, François de Baglion de La Salle
Pendant la Révolution, un schisme met en place un chef spirituel alternatif en la personne de Étienne Nogaret mais Arnaud de Catellane ne démissionne cependant pas. Contraint à l'exil vers la Suisse, il est capturé et exécuté le 9 septembre 1792. Vicaires généraux : Jean-Marie Berthelet de Barbot, Charles de La Font de Savine, Michel Ange de Bruges, François de Pujols de Vebron, Adam Joseph Othon de Retz Pélamourgue, Philippe-Gabriel de Juin de Siran (1773-?)
Alors que beaucoup de villes perdent leur évêché durant la Révolution française, celui de Mende est recréé par la bulle pontificale qui suivit le concordat de 1801. De 1801 à 1822, le siège de Viviers ayant été supprimé, il est rattaché à l'évêché mendois. Il est cependant rétabli en 1822.
Évêque de Saint-Claude durant les troubles révolutionnaires, il démissionne puis est nommé évêque de Mende par le Premier Consul. Il est évêque émérite de 1805 à sa mort en 1819 Vicaire général : Abbon Bonnel de la Brageresse
Ordonné prêtre à Rodez en 1822, il devient évêque de Mende en 1849. Il se retire en 1873 et reste évêque émérite jusqu'à sa mort en 1882. Vicaire général : Arnaud Bartherote
D'abord prêtre pendant 50 ans, il ne devient évêque qu'à l'âge de 70 ans et meurt après 11 ans d'épiscopat. Devise: Pro affectu pater (II Macch. 14, 37) Vicaires généraux : Charles du Pont de Ligonnès, Victor Laurans
D'abord enseignant au Portugal, il est consacré évêque titulaire de Nysse et coadjudeur du diocèse de Mende, avant d'en devenir l'évêque en 1929. Vicaire général : Urbain Jean-Baptiste Cruveiller (1922-1932)
Il est d'abord évêque auxiliaire de Bourges, puis évêque titulaire de Sarepte(de). Il résigne à l'évêché mendois, et devient évêque titulaire de Dionysania, mais reste évêque émérite de Mende jusqu'à sa mort en 1964
Il est d'abord évêque auxiliaire de Blois, puis évêque titulaire d'Isba(de). Après 5 ans à Mende, il est nommé évêque de Laval, dont il reste évêque émérite jusqu'à sa mort en 1967.
Lozérien de naissance, il est ordonné prêtre à Nancy avant de revenir dans son diocèse en qualité d'évêque en 1957. Il reste évêque émérite de 1983 jusqu'à sa mort en 1994
Professeur de philosophie aux séminaires de Saint-Flour puis de Clermont-Ferrand, il devient évêque en 1983. Puis il devient l'archevêque d'Albi en 1989. Il fut membre du conseil permanent de la conférence des évêques de France de 1990 à 1993, et est mort en 1999.
Il est membre du Conseil pour les questions familiales et sociales au sein de la Conférence des évêques de France Vicaires généraux : Francis Bestion, François Durand
↑Pascal, Jean-Baptiste Étienne, Gabalum christianum ou Recherches historico-critiques sur l'Église de Mende, ancien Gévaudan, aujourd'hui département de la Lozère, Paris, Dumoulin, 1853, p. 168 (fr) disponible sur Google Books
↑Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, chapitres 8 et 12
↑Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, chapitre 8
↑Pascal, Jean-Baptiste Étienne, Gabalum christianum ou Recherches historico-critiques sur l'Église de Mende, ancien Gévaudan, aujourd'hui département de la Lozère, Paris, Dumoulin, 1853, p. 152 (fr) disponible sur Google Books
↑Pascal, Jean-Baptiste Étienne, Gabalum christianum ou Recherches historico-critiques sur l'Église de Mende, ancien Gévaudan, aujourd'hui département de la Lozère, Paris, Dumoulin, 1853, (fr) disponible sur Google Books
↑Lozère, encyclopédie Bonneton, pp. 21-22, disponible (fr) sur Google Books
↑Documents historiques sur la province de Gévaudan, éd. Gustave de Burdin, Toulouse, 1846, t. 1, p. 355-356.
↑Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, chap. 13, p.371
↑Charles Porée, Les évêques-comtes de Gévaudan, bulletin du Gévaudan
↑Feuda Gabalorum : t. 1, les domaines, t. 2, les fiefs, éd. Henri Boullier de Branche, Nîmes, Conseil général, 1938.
↑Dictionnaire général et complet des persécutions souffertes par l'Église, Paul Belouino, p.132, disponible (fr) sur google books
↑d'après Philippe Maurice : « Les deux traits en croix qui devraient marquer l’écartelure sont absents, de plus, les comtes de Rodez portent normalement De gueules au lion léopardé d’or, à la bordure ondée du même, or, cette bordure ondée est absente. Enfin, les émaux ne sont pas représentés (les comtes d’Armagnac portent D’argent au lion de Gueules). Nulle marque évidente de bâtardise n’est représentée, excepté ces différences. » in Fasti Ecclesiae Gallicanae, volume 8, le diocèse de Mende, Philippe Maurice, Brepols Publishers, Turnhout, 2004, (ISBN978-2-503-52159-6)
↑Gabriel de Montgros (1888-1969) chanoine de Mende à partir des années 1930
↑Philippe Maurice, Hélène Duthu, et Anne-Sabine Delrieu, Fasti Ecclesiae Gallicanae, volume 8, le diocèse de Mende, Philippe Maurice, Brepols Publishers, Turnhout, 2004, (ISBN978-2-503-52159-6)
↑Lettres patentes de Louis XI, Nouvion, septembre 1464 (lire en ligne).
↑Lettres patentes de Louis XI, Montargis, août 1466 (lire en ligne).
↑Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles de la France, l'explication de leurs armes, & l'état des grandes terres du royaume, par Badier, 1776, p. 492