L'évêché de Tarbes existe au moins depuis le IVe siècle, mais on ne parle d'"évêque de Tarbes" qu'à partir du XIIe siècle, pas avant 1175 selon Ferdinand Lot[1]. En effet, durant toute la période qui va du IVe siècle au XIIe siècle, le diocèse était celui de Bigorra, dont le siège se trouvait non à Tarbes, simple bourg nommé Talva (Grégoire de Tours, De Gloria Confessorum, v. 593), mais à Saint-Lézer, comme l'a démontré, entre autres, l'archéologue Coquerel (De Bigorra à Saint-Lézer, 1990), d'après les travaux de Cardaillac et Rosapelly.
Le diocèse de Tarbes a été supprimé le , son territoire étant rattaché à ceux des diocèses de Bayonne et d'Agen, mais a été rétabli le , par détachement de celui de Bayonne.
Les évêques de ce diocèse sont surnommés gardiens de la Grotte, depuis que Prosper-Marie Billère a pris comme devise Posuit me custodem : Il a fait de moi un gardien.
Depuis le , les évêques sont officiellement « évêques de Tarbes et de Lourdes ».
Évêques de Tarbes
saint Justinus de Pardiac, n'a jamais vécu à Sers, en Barège comme l'a démontré V. Rivière-Chalan, cette fable est une pure invention d'un certain Louis de Campus. Selon Grégoire de Tours (op. cit.), Justinus était un simple prêtre desservant avec Severus une paroisse située à 30 kilomètres d'Abiciacum (aujourd'hui Saint-Sever-de-Rustan, dans le nord de la Bigorre.
Syagrius, qui signa au concile de Nîmes en 394 ou 396, n'était pas évêque de Bigorre mais du Puy-en-Velay.
Aper ou Aprus, dont le nom apparaît parmi les signataires du concile d'Agde (506), où il se fit représenter par le prêtre Ingenuus, n'était pas évêque de « Bigorritaine » mais de « Beturritaine » (Béziers), comme on le lit sur le manuscrit BNF lat. 1564.
en 541 (concile d'Orléans) et en 551 (concile d'Eauze) : Julianus
vers 585-587 : Amelius (concile de Mâcon et témoignage de Grégoire de Tours (Histoire des Francs ; 8, 28 ; 9, 6)
Landeolus est extrêmement douteux
Faustus, qu'un manuscrit très douteux de Bernard Gui rapporte au VIe ouVIIe siècle, était en réalité soit Fauste de Riez exilé en Bigorre (sources tardives ; aucune preuve), soit une confusion avec un oncle de saint Quintien portant ce nom, martyrisé par les Vandales en Afrique, et qui était probablement le grand oncle de Licerius, évêque de Couserans, qui a donné son nom à Bigorra : Saint-Lézer
en 879 : Garstonus ou Sarstonius, nommé dans une lettre du pape Jean-VIII (L. Duchesne, Fastes Episcopaux de l'Ancienne Gaule, t. 2, 1910 ; ch. 4, p. 102)
Par la bulle apostolique Postquan Sexaginta du , le pape Benoit XV accorde au siège épiscopal de Tarbes et de Lourdes le privilège du pallium : les évêques de Tarbes et de Lourdes sont donc autorisés à porter le pallium, mais à Lourdes seulement et ce à partir du (certains évêques feront figurer le pallium sur leurs armes…). Le pallium a été remis à Schoepfer par Ricard, archevêque d'Auch, avant la grande messe du .
Extrait de la traduction de la bulle : « En conséquence, à dater de cet anniversaire, qui sera solennisé le 11 février de l'année prochaine, le dit Evêque François-Xavier, qui occupe actuellement le Siège épiscopal de Tarbes et de Lourdes, et ses Successeurs dans la charge épiscopale pourront et devront, pendant les Fonctions sacrées qu'ils célèbreront au Sanctuaire de Lourdes, mais là seulement, - en se conformant d'ailleurs aux règles liturgiques et en sauvegardant tous les droits métropolitains, - porter le sacré Pallium, qui, selon la coutume, sera postulé en Consistoire[4]. »
Sources
Trésor de chronologie, d'histoire et de géographie pour l'étude et l'emploi des documents du Moyen Âge, par M. le comte de Mas-Latrie; pages 1496 et 1497 - Paris - V. Palmé (1889) (consultable sur https://gallica.bnf.fr)