Reçu docteur en médecine en 1823[2], Louis Véron fait fortune en exploitant la pâte pectorale du pharmacien Regnauld, après la mort de celui-ci[2]. Il se désintéresse dès lors de la médecine et commence une carrière de journaliste, publiant des articles politiques dans le journal La Quotidienne et en tenant la rubrique théâtrale dans Le Messager des Chambres.
En 1829, il fonde la Revue de Paris dans laquelle il inaugure la formule « la suite au prochain numéro » en publiant des romans-feuilletons[3].
Le , il est nommé directeur de l'Opéra de Paris[2], y restant jusqu'au . Il inaugure la situation de directeur-entrepreneur de l'Opéra, l'exploitant à son propre compte sous le contrôle du Gouvernement et avec l'aide de ce dernier. Il y réussit d'ailleurs très bien et est un des rares directeurs de l'institution à faire des bénéfices.
Il devient aussi copropriétaire et directeur du Constitutionnel en 1838. Il en devient le seul propriétaire en 1844 et n'hésite pas à payer 100 000 francs, somme énorme pour l'époque, pour y faire paraître en feuilleton Le Juif errant d'Eugène Sue. Sous sa direction, Le Constitutionnel soutient la politique de Thiers. Le docteur Véron est alors au sommet de sa gloire et sa salle à manger devient l’une des tables gastronomiques les plus prisées de la capitale. Joseph Bonnet de Malherbe, membre régulier de ce cénacle, écrira sous le pseudonyme Joseph d'Arcay, quelques truculentes anecdotes dans son livre "La salle à manger du Docteur Véron"[4].
Sous le Second Empire, il est élu député au Corps législatif en 1852 et 1857.
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (67e division[5]), mais il fut d'abord inhumé au cimetière Montmartre[6],[7],[8] avec son frère Édouard, et le [9], les deux frères furent exhumés et portés au cimetière du Père-Lachaise, où ils ont été placés tous deux dans la même tombe.
Œuvres
Mémoires d'un bourgeois de Paris, comprenant la fin de l'Empire, la Restauration, la Monarchie de Juillet, la République jusqu'au rétablissement de l'Empire, 1853-1855, de Gonet, 6 volumes, Librairie nouvelle, 1856 (tome 1, tome 2, tome 3, tome 4, tome 5, lire en ligne sur Gallica)
Cinq cent mille francs de rente, Librairie nouvelle, 1855
Quatre ans de règne. Où allons-nous ?, 1857
Nouveaux mémoires d'un bourgeois de Paris depuis le jusqu'aux élections de 1863. Le Second Empire, Paris, Librairie internationale, 1866.
Sources
Ludovic Lalanne, Dictionnaire historique de la France, Hachette, 1877
Biographie et nécrologie du docteur Véron par le docteur Paul-louis-Balthazar Caffe, Journal des connaissances médicales pratiques, , pages 433 à 437.
Nécrologie par Jules Janin, Journal des débats politiques et littéraires, 7 octobre 1867
Notes et références
↑« Mort du docteur Véron », Le Figaro, 29 septembre 1867, pages 1 et 2
↑ ab et cClaude A. Planchon, « Le Fabuleux Destin du Docteur Véron », Vesalius - Acta Internationalia Historiae Medicinae, vol. X, no 1, , p. 20-24 (lire en ligne [PDF])
↑Franck Ferrand, Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 5 avril 2011
↑Joseph d'Arcay, La salle à manger du docteur Véron, Paris, A. Lemerre, , 122 p.
↑Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 342
↑« Obsèques du docteur Véron », Le Ménestrel, 6 octobre 1867
↑« Obsèques et legs du docteur Véron », Le Petit Journal, 1er octobre 1867
↑« L’évènement – Obsèques de M. Véron », Le Figaro, 2 octobre 1867
↑« Exhumation des corps du docteur Véron, et de son frère », Le Figaro, 7 février 1868