Louise Willy , aussi appelée Loulou , née vers 1873 [ 1] et morte à une date indéterminée après 1913 , est une artiste de cabaret , de théâtre et de cinéma muet française .
Elle reste surtout connue à l'écran pour avoir tourné en 1896 dans le premier film à caractère érotique de l'histoire du cinéma
Biographie
Élève du mime Charles Aubert[ 2] , Louise Willy, fait ses débuts au théâtre des Nouveautés en 1892, dans un petit rôle de La Bonne de chez Duval d'Antony Mars et Hippolyte Raymond [ 3] , puis au Théâtre Moderne dans Tous à la scène de Victor de Cottens et Paul Gavault [ 4] .
Elle rejoint les Folies-Bergères en 1894 , dans Fleur de Lotus , une pantomime d'Armand Silvestre et Hugues Delorme [ 5] , [ 6] . Elle est ensuite engagée à l'Olympia [ 7] et tourne à Cabourg [ 8] et à Lyon où elle remplace Blanche Cavelli , au théâtre de l'Eldorado , dans un tableau extrait de la pièce Le Coucher d'Yvette , appelé aussi Le Coucher de la mariée , pantomime lyrique de Francisque Verdellet, musique d'Eugène Arnaud [ 9] , [ 10] . Elle est engagée au Jardin de Paris où elle joue Le Suicide de Pierrot [ 11] , puis le rôle de la Fée dans La Fée des poupées , un ballet-pantomime viennois de Josef Hassreiter et Franz Gaul créé à l'Olympia en octobre 1894[ 12] .
En 1895 , elle passe dans la revue Les Turlutaines de l'année et la pantomime Mauvais Rêve de Max Maurey , musique de Rodolphe Berger [ 13] , et triomphe à l'Olympia dans Le Coucher de la mariée , pantomime de Gaston Pollonnais et Oscar de Lagoanére[ 14] , où l'on voit tomber un à un ses vêtements[ 15] , et dans le Bain de la Parisienne [ 16] .
En 1896 , elle tourne dans le film érotique , Le Coucher de la mariée [ 17] , [ 18] , d'après la pièce du même nom, film exploité par Eugène Pirou .
En 1897 , elle crée le rôle d’Églantine dans le ballet-pantomime Le Chevalier aux fleurs d'Armand Silvestre , musique d'André Messager et Raoul Pugno , au théâtre Marigny [ 19] .
De retour à l'Olympia, en 1898 , elle joue dans une reprise du Coucher de la mariée ; dans Pierrot cambrioleur [ 20] ; dans Vision ! , ballet-pantomime de Léon Roger-Millès sur la musique d'Edmond Missa [ 21] ; dans Folles Amours [ 22] ; dans Néron avec Émilienne d'Alençon ; le rôle de Pierrette dans Les Sept Péchés capitaux de Maurice de Marsan sur la musique d'Henri Hirschman [ 23] , [ 24] ainsi que dans le ballet-féerie Les Mille et Une Nuits de Max Maurey et A. Thierry en 1899 [ 25] .
Elle passe au Parisiana en 1900 dans une reprise de Mauvais Rêve [ 26] ; à l'Olympia dans La Belle aux cheveux d'or , ballet-pantomime de Jean Lorrain , sur une musique d'Edmond Diet, le 2 mai[ 27] , [ 28] , [ 29] . Elle crée le rôle de Julie dans Moins cinq ! , une pièce de Paul Gavault et Georges Berr , au Palais-Royal , le 22 novembre[ 30] . En avril 1901 , elle crée le rôle de Gabrielle Vernis dans la comédie Sacré Léonce ! de Pierre Wolff [ 31] , [ 32] .
Elle quitte le théâtre pour retourner au music-hall avec des rôles dans Paris-Cascades , ballet d'Auguste Germain sur la musique de Louis Varney à l'Olympia en septembre 1901 [ 33] , [ 34] , et dans Cendrillon , féerie-ballet de Alphonse Lemonnier et Gardel Hervé sur une musique de Victor Rogeren en 1902 [ 35] , [ 36] .
À la Scala , elle joue Cambriolage de Jacques Lemaire et Paul Fauchey en octobre 1902 [ 37] .
En 1903 , elle est engagée au théâtre des Mathurins . Elle y joue La Momie, une pantomime d'Henry Ferrare et Louis Aubert [ 38] ; le rôle de Laurida dans Cœur jaloux , une pantomime d'Henri Reine, musique de Chantrier[ 39] . En 1904 , elle incarne le prince Aurore dans la revue des Folies-Bergères de Victor de Cottens [ 40] , Praxitèle dans Phrygné avec Cléo de Mérode à l'Olympia[ 41] . En 1905 , elle joue dans Pris au piège, une pièce de Théo, musique de H. Rosès au théâtre des Capucines [ 42] . En 1906 , Josiane Eymard , pièce de Jean Lorrain à la Nouvelle-Comédie [ 43] . René Debrenne l'engage pour la tournée en province pour jouer le rôle de Cléo de Garches dans Amour et Cie de Louis Forest [ 44] . En 1907 , elle crée le rôle de Delphine dans La Lime, mimodrame d'Henry Ferrare [ Note 1] , musique d'André Fijan, au Moulin-Rouge le 23 avril[ 45] qu'elle reprend au palais des Beaux-Arts de Monte-Carlo en 1909 [ 46] .
Après la sortie de son dernier film L'Homme nu en 1913, sa carrière s'interrompt.
Théâtre (créations)
1892 : La Bonne de chez Duval , vaudeville-opérette en 3 actes d'Antony Mars et Hippolyte Raymond , théâtre des Nouveautés (6 octobre )
1892 : Tous à la scène , revue en 3 actes de Victor de Cottens et Paul Gavault , Théâtre Moderne (31 décembre )
1897 : Le Chevalier aux fleurs d'Armand Silvestre , musique d'André Messager et Raoul Pugno , théâtre Marigny (15 mai ) : Églantine[ 47]
1900 : Moins cinq ! , de Paul Gavault et Georges Berr , théâtre du Palais-Royal (21 novembre ) : Julie[ 48] , [ 49]
1901 : Sacré Léonce ! de Pierre Wolff , Palais-Royal (3 avril ) : Gabrielle Vernis[ 50]
Cinéma
Le Coucher de la mariée
1896 : Le Coucher de la mariée , film érotique muet d'Albert Kirchner : la mariée
1897 : Douche après le bain , très court métrage (1 m) de et avec Louis Lumière
1904 : La Puce , réalisateur anonyme[ 51]
1904 : Le Coucher de la parisienne , réalisateur anonyme[ 51]
1906 : Le Chemineau , film muet d'Albert Capellani
1906 : Aladin ou la Lampe merveilleuse , film muet (250 m) d'Albert Capellani , scénario d'André Heuzé
1906 : La Voix de la conscience , film muet d'Albert Capellani, scénario André Heuzé
1906 : Pauvre Mère , film muet d'Albert Capellani, scénario André Heuzé
1906 : La Loi du pardon , film muet d'Albert Capellani, scénario André Heuzé
1906 : La Fille du sonneur , film muet d'Albert Capellani, scénario André Heuzé
1906 : La Femme du lutteur , film muet d'Albert Capellani, scénario André Heuzé
1906 : Mortelle Idylle , court métrage muet d'Albert Capellani , scénario d'André Heuzé
1907 : L'Âge du cœur / Les Drames du coeur film muet d'Albert Capellani, scénario André Heuzé
1907 : Les Deux sœurs , film muet d'Albert Capellani
1909 : Le Dîner du 9 , court métrage muet de Georges Monca , scénario d'Adrien Vély
1909 : La Vengeance du coiffeur , court métrage muet (200 m) d'un réalisateur anonyme (Georges Monca ?)
1911 : Falstaff , court métrage muet d'Henri Desfontaines , scénario de Paul Garbagni d'après Shakespeare
1912 : Le Page , court métrage muet d'Henri Desfontaines , scénario de Paul Garbagni
1913 : L'Homme nu , film d'Henri Desfontaines , scénario de Marie Thierry, avec Raimu
Non daté : L'Idée de Jacob , court-métrage muet de René Chavance .
Iconographie
Louise Willy a fait l'objet de nombreux portraits photographiques, notamment par Édouard Stebbing, qui ont été largement diffusés en carte postale.
Catalogue des films français de fiction de 1908 à 1918 par Raymond Chirat et Éric Le Roy, éditions de la Cinémathèque française , Paris, 1995 .
Georges Montorgueil , Les Déshabillés : au théâtre , Paris, H. Floury, coll. « L'année féminine (1895) », 1896 , 120 p. (lire en ligne ) .
(en) Sarah Gutsche-Miller , Parisian Music-hall Ballet, 1871-1913 , Boydell & Brewer, 2015 (ISBN 978-1-58046-442-0 , lire en ligne )
Sources
: documents utilisés comme source pour la rédaction de cet article :
Le Ménestrel , Paris, 1833-1940 (lire en ligne ) , lire en ligne sur Gallica
Le Monde artiste puis "illustré" , Paris, 1862-1914 (lire en ligne ) , lire en ligne sur Gallica
L’Europe artiste , Paris, 1853-1904 (lire en ligne ) , lire en ligne sur Gallica
Gil Blas, Paris, 1879-1940 sur Gallica .
Notes et références
Notes
Références
↑ Pierrot Cœur d'Or. Mlle Louise Willy. Le Journal , 22 mars 1893, p. 3, à lire en ligne sur Gallica .
↑ Acteur et auteur dramatique, Charles Aubert (1851-19..) était professeur de pantomime à l'institut Masset.
↑ H. Williams, « Mlle Louise Willy », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF , Le Journal , 22 mars 1893 (consulté le 18 août 2021 ) , p. 3.
↑ Colin-Maillard, « Mlle Louise Willy », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF , Le Journal , 27 décembre 1892 (consulté le 18 août 2021 ) , p. 4.
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 22 février 1894 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
↑ Gutsche-Miller 2015 , p. 99.
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 22 mai 1894 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 6 août 1894 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 19 juin 1894 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
↑ « Le Mirliton », sur Gallica , 18 mai 1894 (consulté le 23 novembre 2020 ) .
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 9 septembre 1894 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 17 octobre 1894 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 11 février 1895 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
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↑ « Gil Blas », sur Gallica , 29 août 1895 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
↑ texte , « La Soierie de Lyon », sur Gallica , février 1935 (consulté le 23 novembre 2020 ) .
↑ (en) Phil De Semlyen, « Film Studies 101: The A-Z Of The Birth Of Cinema », sur Empire , 14 décembre 2013 .
↑ (en) Clifford Thurlow et Max Thurlow , Making Short Films : The Complete Guide from Script to Screen , A&C Black, 2013 , 3e éd. (ISBN 9780857854322 , lire en ligne ) , p. 395 .
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 15 mai 1897 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 18 janvier 1898 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 6 mars 1898 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
↑ « Le Monde artiste », sur Gallica , 18 septembre 1898 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
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↑ « Le Monde artiste », sur Gallica , 5 février 1899 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 7 octobre 1899 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 14 avril 1900 (consulté le 23 novembre 2020 ) .
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 2 mai 1900 (consulté le 21 novembre 2020 ) .
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 4 mai 1900 (consulté le 21 novembre 2020 ) .
↑ « Le Journal », sur Gallica , 4 mai 1900 (consulté le 21 novembre 2020 ) .
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 22 novembre 1900 (consulté le 23 novembre 2020 ) .
↑ « Gil Blas », sur Gallica , 4 avril 1901 (consulté le 23 novembre 2020 ) .
↑ Édouard Noël et Edmond Stoullig , « Les Annales du théâtre et de la musique », sur Gallica , 1901 (consulté le 22 novembre 2020 ) .
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↑ « Le Monde artiste », sur Gallica , 19 janvier 1902 (consulté le 23 novembre 2020 ) .
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↑ « Comoedia », sur Gallica , 9 mars 1909 (consulté le 23 novembre 2020 ) .
↑ « Affiche : Le Chevalier aux fleurs », sur www.parismuseescollections.paris.fr (consulté le 22 novembre 2020 ) .
↑ « Le Ménestrel », sur Gallica , 25 novembre 1900 (consulté le 9 août 2021 ) .
↑ Édouard Noël et Edmond Stoullig , « Les Annales du théâtre et de la musique », sur Gallica , 1900 (consulté le 9 août 2021 ) .
↑ « Sacré Léonce - Spectacle - 1901 », sur data.bnf.fr (consulté le 23 novembre 2020 ) .
↑ a et b Fondation Jérôme Seydoux Pathé.
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