Le pavillon central de l'actuel lycée, l'hôtel Galpin, est construit au début du XVIIIe siècle. Cet hôtel particulier est racheté en 1804 par l'industriel de la laine Étienne Ternaux-Rousseau, qui le renomme « château Ternaux » ; il y meurt en 1830. L'abbé Lévêque rachète l'édifice en 1852 et y installe l'Institution Notre-Dame, un établissement catholique qui compta jusqu'à 300 élèves. L'abbé Chardon lui succède en 1864. L'école ferme en 1870, au début de la guerre franco-prussienne[1],[2].
Le site accueille aussi un établissement municipal, une école primaire supérieure (EPS) dirigée par M. Menu de Saint Mesmin, qui en 1875-1876 prend le nom d'« école Jean-Baptiste Say »[2]. En 1882, dans le parc de l'ancienne propriété Ternaux, sur le même pâté de maisons mais donnant au sud, 10 rue Molitor, l'École normale d'instituteurs de Paris déménage dans de nouveaux bâtiments, distincts de l'EPS (voir plan ci-contre). Pour sa part, l'EPS Jean-Baptiste Say est agrandie durant des travaux qui durent de 1882 à 1897 et qui encerclent l'ancien château Ternaux de locaux modernes[1], sur les plans de l'architecte Germain Sallard. Dirigée par M. Marguerin puis par M. Lévêque (1891-1899)[a], elle oriente ses formations vers l'enseignement scientifique et technologique afin de préparer ses élèves aux métiers du commerce et de l'industrie[2] (cf. plus bas les photographies des inscriptions « Commerce » et « Industrie » sur deux frontons côté rue Chardon-Lagache).
Le ministre de l'Éducation nationale Jean Zay (1936-1939), considérant que les enseignements dispensés par les EPS et les lycées étaient devenus similaires, intègre les premiers à l'enseignement secondaire[2]. À la suite de la loi du ministre Jérôme Carcopino du relative à l'organisation générale de l'enseignement public, l'EPS Jean-Baptiste-Say devient un « collège moderne ».
Enfin, en 1953, est créé le lycée d'État Jean-Baptiste Say, qui propose certaines filières technologiques[2]. M. Place devient proviseur du lycée.
En , le journal du lycée Sayen Libéré est créé par des élèves du lycée. Publié avant chaque vacances, il disparaît en [3]. Le journal du lycée réapparaît ensuite en octobre 2019 sous le nom de Le Sayen. En , Le Sayen devient un journal entièrement numérique, abordant des thématiques aussi diverses que l'actualité du lycée, la politique, la culture ou encore le sport[4].
Architecture
Une partie du lycée est classée au titre des monuments historiques, par arrêté du : il s'agit du pavillon central, constitué par l'ancien hôtel Galpin (ou château Ternaux), l'un des derniers hôtels particuliers d'Auteuil. La protection concerne la façade du bâtiment donnant sur la première cour (9 rue du Buis - 11 bis rue d'Auteuil), ainsi que l'aménagement intérieur de deux pièces (grand salon et bureau du proviseur)[1],[5].
Depuis 1954, la plupart des salles du lycée ont été nommées en l'honneur de personnages illustres, parmi lesquels des anciens élèves du lycée membres de la Résistance, des grands scientifiques et des auteurs célèbres.
Le lycée compte trois cours de récréation et un petit square, ainsi qu'un amphithéâtre, une « cour » et un « pavillon d'honneur », en plus des salles de classe (numérotées de 1 à 77). De plus, depuis quelques années, un préfabriqué occupe le centre d'une des cours de récréation, regroupant six salles (B1 à B6).
Entrée principale, rue d'Auteuil.
Idem.
Entrée secondaire, rue Chardon-Lagache.
Fronton « commerce », même rue.
Fronton « industrie », même rue.
Résultats
Baccalauréat
En 2018, selon un palmarès établi par L'Express, le lycée se classe 25e sur 108 au niveau départemental quant à la qualité d'enseignement, et 59e au niveau national[6]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[7].
Source : Classement 2023 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2023). * le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. En filières scientifiques, c'est un panier de 11 à 17 écoles d'ingénieurs qui a été retenu par L'Étudiant selon la filière (MP, PC, PSI, PT ou BCPST).
Le roman La Petite Bande (Grasset, 2022) de Vincent Jaury raconte les retrouvailles, vingt ans après leur scolarité, de cinq amis du lycée Jean-Baptiste-Say[14].
Marie-Joseph Lévêque, L'École J.-B. Say : Rapport présenté par M. Lévêque, directeur, au Comité de patronage de l'école Jean-Baptiste Say, Paris, Librairies-Imprimeries Réunies, , 230 p. (lire en ligne).
Intendance universitaire, n°60, 13e année, juin 1963.