La division de l'Holocène en trois étages a été proposée en 2012[5]. La définition des subdivisions de l'Holocène, le Greenlandien, le Northgrippien et le Méghalayen, a été ratifiée par la Commission internationale de stratigraphie en 2018[6],[7]. Cette décision ne fait cependant pas l'unanimité[a].
La stalagmite porte des marques de l'événement climatique de 4200 AP dont les preuves ont été retrouvées sur tous les continents. Aux basses et moyennes latitudes, ce changement climatique s'est traduit par une période de sécheresse sévère qui a eu un impact sur les civilisations en particulier en Égypte, en Grèce, en Mésopotamie, dans la vallée de l'Indus et dans la vallée du Yangzi Jiang en Chine[7]. Les traces de l'évènement climatique ne sont pas visibles à l’œil nu sur la stalagmite mais l'analyse de celle-ci révèle des variations abruptes en 4 300 et 4 100 AP de la composition isotopique en oxygène (δ18O), interprétées comme un affaiblissement des moussons de 20 à 30 % dans cette région de l'Inde. L'âge de 4 200 AP, intermédiaire entre ces deux évènements, a été retenu pour définir la limite entre le Northgrippien et le Meghalayen[5],[6],[9],[10].
Une carotte de glace provenant du mont Logan au Yukon (Canada) sert de stratotype auxiliaire[11]. Cette carotte indique une brusque excursion vers 4 200 AP de δ18O vers des valeurs basses, interprétée comme un transport accru d'humidité provenant de l'océan Pacifique et une avancée des glaciers dans le nord-est de l'Amérique du Nord[5]. Cette carotte de glace a été perdue en 2017 à la suite d'une défaillance de l'entrepôt frigorifique où elle était conservée à l'université d'Alberta à Edmonton[12].
Débats
La ratification en 2018 du découpage de l'Holocène en trois étages n'a pas fait consensus dans la communauté scientifique. Pour certains, la décision a été trop hâtive par rapport à la proposition de cette division effectuée en 2012 ; notamment, la définition de la limite inférieure de l'étage ne correspondrait pas à un événement planétaire[8]. Par ailleurs, pour les partisans de l'Anthropocène, cette nouvelle échelle des temps géologiques ne tient pas compte de la proposition de définir cette subdivision géologique qui marquerait un impact global de l'Homme sur l'écosystème terrestre. Cette échelle laisse toutefois la place pour une définition formelle de l'Anthropocène selon les défenseurs de la subdivision actuelle[5],[10],[13],[14],[15].
le Greenlandien, s'étendant de 11 750 à 8 286 ans avant l'an 2000, soit de 11 700 à 8 236 ans AP ;
le Northgrippien, s'étendant de 8 286 à 4 300 ans avant l'an 2000, soit de 8 236 à 4 250 ans AP ;
le Méghalayen, s'étendant de 4 300 ans avant l'an 2000 à aujourd'hui, ou de 4 250 ans AP à aujourd'hui.
Notes et références
Notes
↑Une fois décidée par l'ICS, la définition des limites d'une subdivision est cependant valable au moins dix ans, afin d'assurer une certaine stabilité dans les publications se référant à ladite subdivision[8].
Références
↑ a et b(en) Martin G. Head, « Formal subdivision of the Quaternary System/Period: Present status and future directions », Quaternary International, vol. 500, , p. 21-51 (DOI10.1016/j.quaint.2019.05.018).
↑ a et b(en) M. Walker, M. J. Head, M. Berkelhammer, S. Björck, H. Cheng, L. Cwynar, D. Fisher, V. Gkinis, A. Long, J. Lowe, R. Newnham, S. Olander Rasmussen et H. Weiss, « Formal ratification of the subdivision of the Holocene Series/Epoch (Quaternary System/Period): two new Global Boundary Stratotype Sections and Points (GSSPs) and three new stages/subseries », Episodes, vol. 41, no 4, (DOI10.18814/epiiugs/2018/018016).
↑ abc et d(en) M. J. C. Walker, M. Berkelhammer, S. Björck, L. C. Cwynar, D. A. Fisher, A. J. Long, J. J. Lowe, R. M. Newnham, S. O. Rasmussen et H. Weiss, « Formal subdivision of the Holocene Series/Epoch: a Discussion Paper by a Working Group of INTIMATE (Integration of ice‐core, marine and terrestrial records) and the Subcommission on Quaternary Stratigraphy (International Commission on Stratigraphy) », Journal of Quaternary Science, vol. 27, no 7, (DOI10.1002/jqs.2565).
↑ a et b(en) M. Berkelhammer, A. Sinha, L. Stott, H. Cheng, F. S. R. Pausata et K. Yoshimura, « An Abrupt Shift in the Indian Monsoon 4000 Years Ago », Geophysical Monograph Series, (DOI10.1029/2012GM001207).
↑(en) M. Walker, M. J. Head, M. Berkelhammer, S. Björck et H. Cheng, « Subdividing the Holocene Series/Epoch: formalization of stages/ages and subseries/subepochs, and designation of GSSPs and auxiliary stratotypes », Journal of Quaternary Science, vol. 34, no 3, , p. 173-186 (DOI10.1002/jqs.3097).
↑Anciennes périodes de l’Holocène en Europe (d'après Blytt & Sernander in De-Beaulieu, Striae, 1982), Changements climatiques et leur impact sur les populations passées, Département de paléoclimatologie & paléoenvironnements marins / E.P.H.E. lire en ligne.