Share to:

 

Madeleine Barot

Madeleine Barot ( à Châteauroux - à Paris 14e[1]) est une historienne française, secrétaire générale de la Cimade en 1940-1947 et directrice d'un département du Conseil œcuménique des Églises en 1953-1973. Elle est engagée dans le protestantisme, l'œcuménisme et la défense des droits de l'homme.

Biographie

Madeleine Barot est la fille d'Alexandre Auguste Barot, normalien, professeur de lettres classiques à Clermont-Ferrand, et de Madeleine Kuss[2]. Elle fait ses études secondaires aux lycées de Clermont-Ferrand et de Versailles, et elle poursuit ses études à la Sorbonne de 1927 à 1934, où elle obtient une licence d'histoire, un diplôme d’études supérieures d’histoire, et un diplôme d'archiviste-bibliothécaire[2]. Elle milite au sein d'associations de jeunesses protestantes, la Fédération française des associations chrétiennes d'étudiants (fondée en 1895)[3]. En juillet-, elle préside l’une des commissions de la Conférence mondiale de la jeunesse chrétienne d’Amsterdam, organisé par Willem Visser 't Hooft, (réunissant, au niveau mondial, l’ensemble des mouvements de jeunesse d’obédience protestante) participant ainsi au brassage d’idée d’avant-guerre et à la construction d’un esprit de résistance, inspiré par les travaux du pasteur suisse Karl Barth. Elle fut en 1934 stagiaire à la Bibliothèque nationale, puis bibliothécaire à l’École française de Rome de 1935 à [4].

Elle est rapatriée en France en 1940, puis est nommée le secrétaire générale de la Cimade[5], au cours d’une réunion des responsables des mouvements protestants de jeunesse. Elle succède à Georgette Siegrist à ce poste, qu'elle occupe jusqu’en 1956. Elle est l’initiatrice de l’entrée de la Cimade dans les camps d'internements[6].

De 1953 à sa retraite en 1973, Madeleine Barot est directrice du département « L'homme et la femme dans l'Église et la société » au sein du Conseil œcuménique des Églises, où elle réalise un travail important pour la reconnaissance de la place des femmes dans l'Église.

Elle est élue dans plusieurs commissions, notamment à la commission « Participation des Églises au développement », à la Fédération protestante de France, à l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture et à la Conférence des religions pour la paix.

En 1988, elle obtient la reconnaissance de Juste parmi les nations décerné par le mémorial de Yad Vashem, pour sa contribution au sauvetage de Juifs durant la Seconde Guerre mondiale[7].

Publications

  • Coopération entre hommes et femmes dans l'Église, la famille, la société, Conseil œcuménique des Églises, Genève, 1964
  • (sous la direction de), Itinéraires socialistes chrétiens : jalons sur le christianisme social hier et aujourd’hui : 1882-1982, Genève, Labor et Fides, 1983

Références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a et b Bolle 1993, p. 57.
  3. André Encrevé, « Les protestants français au milieu du XXe siècle », in Dzovinar Kévonian et al, [2013], p. 41-63.
  4. Barrot [1983], p. 117.
  5. Cécile Vast, « Barot, Madeleine », dans François Marcot (dir.), Dictionnaire historique de la résistance: résistance intérieure et France libre, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 978-2-221-09997-1), p. 358-359.
  6. « Madeleine Barot (1909-1995) », sur Musée protestant (consulté le )
  7. Madeleine Barot sur le site Yad Vashem.

Annexes

Bibliographie

  • Pierre Bolle et Patrick Cabanel, « Madeleine Barot », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 166-168 (ISBN 978-2846211901)
  • André Jacques, Madeleine Barot. Une indomptable énergie, Genève, éditions du Cerf et Labor et Fides, 1989
  • Kévonian (Dzovinar), Dreyfus-Armand (Geneviève), Blanc-Chaléard (Marie-Claude), Amar (Marianne) dir., La Cimade et l'accueil des réfugiés. Identités, répertoires d'actions et politiques de l'asile, 1939-1994, Paris, Presses universitaires de Paris-Ouest, 2013, 265 p.
  • Madeleine Barot, 1909-1995 : protestantisme, persécutions, œcuménisme : actes du colloque de Châteauroux du , Centre de réflexions, d'études et de documentation de l'Indre (CREDI), Châteauroux, 2011, 62 p. (ISBN 978-2-9531650-2-9)
  • Pierre Bolle, « Madeleine Barot », dans André Encrevé (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. 5 Les Protestants, Paris, Beauchesne, (ISBN 2701012619), p. 57-58.
  • Mireille Desrez, « Madeleine Barot », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber (éd.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions des femmes, .
  • Geneviève Poujol, Un féminisme sous tutelle – Les protestantes françaises 1810-1960, Paris, Max Chaleil éditeur, , 286 p. (ISBN 2-84621-031-4)

Articles connexes

Liens externes

Kembali kehalaman sebelumnya