Née en 1894[1], ou 1895[2], Mae Marsh, de son vrai nom Mary Warne Marsh, est une actrice américaine dont la carrière couvre cinquante années d'histoire du cinéma. Elle débute sous la direction de David Wark Griffith et Mack Sennet, à la Biograph Company, dans les années 1910, à la suite de sa sœur Marguerite, déjà actrice[3],[4],[5].
Elle n'a pas d'expérience théâtrale préalable, contrairement à la plupart des autres comédiennes, comme les sœurs Gish et Mary Pickford. Après avoir fait de la figuration ou joué de petits rôles (elle débute à 15 ans dans Ramona) sous la direction de Griffith, celui-ci lui donne enfin sa chance en 1912 dans Man's Genesis et dans The Sand of dee. Elle s'y révèle excellente au point que Mary Pickford la trouve meilleure qu'elle n'aurait pu l'être et encourage Griffith à engager des amateurs[6]. Elle participe ainsi à la prise de conscience que le jeu pour la caméra ne nécessite pas forcément la même formation, et la même pratique, que celui pour la scène[7],[8]. Elle obtient, grâce à son naturel et sa sensibilité, des rôles de plus en plus importants. Lillian Gish dira de Mae Marsh qu'elle jouait à cette époque tous les rôles qu'elle aurait souhaité elle-même avoir et qu'elle le faisait mieux qu'elle n'aurait pu le faire[3].
En 1914, elle s'impose dans plusieurs premiers longs métrages de Griffith, comme Judith de Béthulie, The Avenging Conscience et Brute Force. Elle est aussi au cœur de la distribution des deux premières superproductions du cinéma américains, Naissance d'une nation et surtout Intolérance (1916). Elle y joue, dans la partie contemporaine, la jeune mère dont le compagnon est injustement accusé de meurtre[3],[4].
Elle quitte ensuite l'équipe de Griffith pour rejoindre la Goldwyn Company[3] mais sans y rencontrer beaucoup de succès[4],[9]. En 1923, elle est à nouveau engagée par Griffith, dans La Rose blanche (The White Rose), où elle livre une interprétation pleine de passion[4].
Sa carrière déclinera ensuite mais, contrairement à beaucoup d'acteurs du muet, elle continuera à tourner, jouant notamment plusieurs seconds rôles et caméos dans des films de John Ford. Elle meurt en 1968, aux États-Unis[4],[10].
↑ abc et dLillian Gish et Ann Pinchot (trad. de l'anglais par Françoise Davreu), Le cinéma, mister Griffith et moi [« The movies, Mr Griffith and me »], Paris, Robert Laffont, coll. « Vécu », , 358 p. (ISBN978-2-221-05110-8), p. 103-104.
↑ abcd et e« Mae Marsh », dans Dictionnaire du cinéma, Paris, Larousse-Bordas, , p. 496.
↑(en) Arthur M. Eckstein et Peter Lehman, The searchers : essays and reflections on John Ford's classic western, Wayne State University Press, (lire en ligne), p. 344.