Manchuria Kung Fu
Le Manchuria Kung Fu ou le Kung-Fu Mandchou ou le Mansuria Kung Fu est un art martial chinois traditionnel[1],[2] (kung-fu) parmi beaucoup d'autres (Wushu, Hung Gar, Wing Chun, etc). Selon la légende, il serait resté pendant longtemps uniquement transmis au sein de la garde rapprochée de l'empereur chinois[réf. nécessaire]. Il s'est notamment développé durant le règne de la dynastie Qing d'origine mandchoue (1644-1911)[réf. nécessaire]. Cet art de combat est constitué de 12 styles à mains nues et de 35 styles d’armes. Ces origines du nord de la chine en font un style aérien, avec de nombreuses techniques de jambes et de sauts. Du fait de son histoire, il a su également intégrer de nombreuses techniques du sud. Cela en fait un art martial guerrier très complet[3]. Il est, actuellement, le style de kung-fu dominant en Inde. HistoireLégendeL'origine de cet art de combat est attribuée aux guerriers Mandchous (peuple originaire du Nord du territoire chinois entre la Mongolie et la Corée)[1]. Plus précisément, il s'est développé au sein de la garde impériale durant la dernière dynastie à avoir régné sur la Chine, de 1644 à 1912 : la dynastie Qing d'origine mandchoue (succédant à la dynastie Ming dominée par les Han). L'art guerrier des Mandchous, style aérien avec de nombreuses techniques de jambes et de sauts, a bien évidemment été marqué de l'empreinte des différents empereurs de la dynastie Qing et généraux de l’armée impériale. Les différentes conquêtes ont également joué un rôle dans l'évolution de cet art puisqu'elles ont permis l'intégration de certaines techniques animales ou de certaines armes traditionnellement issues du Sud de la Chine. De plus, il a su s'enrichir des rébellions menées contre l'empire, comme lors de la prise de la ville de Nankin en 1660 par des partisans de la dynastie Ming soutenus par le Temple Shaolin. Histoire contemporaineLe déclin de l'empire Qing au cours du XIXe siècle, l'a amené à sa chute en 1911. Puisque uniquement transmis au sein de la garde impériale, celle-ci aurait pu mener à la disparition de cet art de combat. Cependant, un membre de l'armée impériale, Maître Wong, s'exila à Hong-Kong et fut le premier à transmettre au grand public l'art de combat Mandchou, baptisé alors "Mansuria Kung Fu" (en mémoire de ses origines : la Mandchourie s'appelant Manchuria en anglais). L'un de ses meilleurs élèves, Maître Kalaï Achony Lee, a ensuite permis une plus large diffusion de ce style, qui initia à son meilleur élève d'origine indienne, R. Shekhar, les secrets de cet art. R. Shekhar devint Maître puis Grand Maître de la discipline. Il retourna en Inde, où il fonda l'Association Internationale de Manchuria Kung-Fu, ainsi que l'école internationale "School Mansuria Kung Fu International" en 1990 dans le Tamil Nadu, près de Madras. Le Manchuria Kung Fu est aujourd'hui le style de kung fu dominant en Inde, tous styles confondus, tant en combat qu'en technique, puisqu'il a été implanté avant les autres styles. Le Grand Maître R. Shekhar a entraîné à la fois des acteurs (comme Jiiva[4]) et cascadeurs professionnels du cinéma indien (comme pour le film Mugamoodi, l'homme masqué[5]), et des unités militaires et de police. En 40 ans de pratique et d'enseignement, il a formé plus de 15 000 ceintures noires et 40 000 élèves ; il est considéré comme le père du Kung Fu en Inde[6]. Actuellement, plus de 1 500 associations sont rattachées à l’Association Internationale de Manchuria Kung Fu[1]. Le Grand Maître R. Shekhar est décédé le . Ce sont ses disciples qui développent et transmettent aujourd'hui le Manchuria Kung Fu à travers le monde. Le Manchuria Kung Fu en FranceStyle encore peu connu en France, il tend à se développer, notamment grâce au représentant de la discipline en Europe et en France : Maître Mathieu Derosière[1], 7e Dan[7],[8],[9] (un des meilleurs élèves du Grand Maître R. Shekhar). Il participe activement au développement et à la transmission de cet art et a créé la Fédération de Manchuria Kung-Fu (F.M.K.F.S), dont le nom actuel est Fédération Manchuria Kung Fu School of Chinese Martial Arts[1],[10], le à Arras. Le , en l'honneur du Grand Maître R. Shekhar (né un ), Maître M. Derosière a inauguré sa propre école internationale de Manchuria Kung Fu (Manchuria Kung Fu School of Chinese Martial Arts, Arts Martiaux MKF) à Beuvry, Nord-Pas-De-Calais (la première de ce genre en France[11]). Cette inauguration a été effectuée en présence de deux maîtres indiens : Master Kannan (7e Dan) et Master Mallai C.E. Sathya (5e Dan)[10]. Une deuxième école a vu le jour à Saint-Etienne, dans la Loire, le [12]. Les spécificités du Manchuria Kung FuLe Manchuria Kung Fu est un art martial complet puisque son histoire en a fait un métissage des styles du nord et du sud de la Chine : les styles du nord utilisant plus les jambes, et ceux du sud, les poings (l’expression chinoise Mandarin Nan Quan Bei Tui veut dire « poings dans le sud et jambes dans le nord »). Il est constitué de 12 styles à mains nues différents ainsi que de 35 styles d’armes (le travail sur mannequin de bois vient en complément de ces styles). Dans le Manchuria Kung Fu, l'ensemble de ces styles fait partie intégrante de cet art de combat et le rend puissant, rapide, efficace et précis. Le fait qu'il existe de nombreux styles permet à chacun de s'épanouir dans sa pratique en fonction de sa morphologie et de ses aspirations. Par exemple, une personne élancée sera plus à l'aise dans un style basé sur la fluidité alors qu'une personne robuste et trapue sera plus à l'aise dans un style basé sur la puissance. De plus, le Manchuria Kung Fu montre trois grandes spécificités :
Les styles à mains nuesComme la plupart des arts martiaux chinois, les styles à mains nues sont en partie inspirés des comportements animaux[1],[2]. Trois grandes catégories se distinguent :
De plus, il existe deux autres styles :
Bien évidemment chacun de ces styles est différent et les stratégies d'un style ne sont que rarement retrouvées dans un autre style (chaque animal à ses propres attitudes naturelles, ses propres stratégies d’attaque, de survie ou de défense). Les styles d'armesLe Manchuria Kung Fu propose un large éventail d'armes traditionnelles chinoises et d'armes très connues dans le monde des arts martiaux japonais[1]. On distingue trois groupes d'armes enseignées (liste non exhaustive) :
Les grades ou ceinturesLes grades, appelés également ceintures, sont attribués à un pratiquant et permettent d'évaluer son niveau, son degré d'ancienneté, son degré d'investissement ainsi que ses qualités morales[1],[10]. Grades de ceintures de couleursDans le Manchuria Kung Fu, avant la ceinture noire, il existe sept couleurs de ceintures "de bases"[10] :
Grades supérieursDans le Manchuria Kung Fu, la ceinture noire représente le début d'un long apprentissage : ce n'est que le début et non une finalité. La ceinture noire signifie que le pratiquant a acquis les bases fondamentales de cet art[10]. Bien évidemment, pour devenir "Black Belt", il faut des années de pratique assidue et un niveau de performance en rapport avec la ceinture convoitée, on parle alors de Dan. Chaque Dan implique une étoile supplémentaire (il y a 10 Dan dans le Manchuria Kung Fu). Le Manchuria Kung Fu au cinéma
Notes et références
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