Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Ses habitants sont appelés les Marckolsheimois et les Marckolsheimoises.
Géographie
Localisation
Le canton dont Marckolsheim est le chef-lieu est entièrement situé en plaine. Bordé de sa forêt domaniale au sud et à l'est, son ban longe le Rhin.
Une ancienne voie romaine dite Heidenstraessel (« la ruelle des Païens ») passe à l'ouest parallèlement au Rhin.
Marckolsheim est une étape sur la Véloroute Rhin EV 15 (1 320 km) qui relie la source du Rhin, située à Andermatt en Suisse, à son embouchure à Rotterdam.
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le canal du Rhone au Rhin, le Grand canal d'Alsace, le Rhin, le ruisseau le Muhlbach de Schoenau, le ruisseau l'Ischert, le ruisseau le Brunnenwasser et le ruisseau le Saulach[2],[Carte 1].
Le canal du Rhône au Rhin, d'une longueur de 133 km, relie la Saône, affluent navigable du Rhône, au Rhin, par la vallée du Doubs et son prolongement en Haute Alsace jusqu'à Niffer sur le Rhin, un autre prolongement rejoignant Strasbourg par la canalisation de l'Ill[3].
Le Grand canal d'Alsace, d'une longueur de 93 km, prend sa source dans la commune de Schœnau et se jette dans 0 à Erstein, après avoir traversé 31 communes[4].
Le Muhlbach de Schoenau, d'une longueur de 31 km, prend sa source dans la commune de Biesheim et se jette dans la canal d'alimentation du Bassin de Plobsheim à Sundhouse, après avoir traversé dix communes[6].
L'Ischert, d'une longueur de 26 km, prend sa source dans la commune de Artzenheim et se jette dans la canal d'alimentation du Bassin de Plobsheim à Diebolsheim, après avoir traversé onze communes[7].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Ill Nappe Rhin ». Ce document de planification concerne la nappe phréatique rhénane, les cours d'eau de la plaine d'Alsace et du piémont oriental du Sundgau, les canaux situés entre l'Ill et le Rhin et les zones humides de la plaine d'Alsace. Le périmètre s’étend sur 3 596 km2. Il a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 577 mm, avec 7,7 jours de précipitations en janvier et 9,2 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Selestat Sa », sur la commune de Sélestat à 13 km à vol d'oiseau[11], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 621,1 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17 °C, atteinte le [Note 2],[12],[13].
Au , Marckolsheim est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[16].
Elle appartient à l'unité urbaine de Marckolsheim[Note 3], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[17],[18]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Marckolsheim, dont elle est la commune-centre[Note 4],[18]. Cette aire, qui regroupe 4 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[19],[20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (42 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (45,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (37,6 %), forêts (34 %), eaux continentales[Note 5] (8,5 %), zones urbanisées (7,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5,1 %), zones agricoles hétérogènes (4,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,9 %)[21]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Toponymie
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Histoire
Ancien chef-lieu du bailliage, Marckolsheim serait située sur un site où une ville existait à l'époque romaine. La présence de tombesmérovingiennes atteste la présence d'une civilisation du lieu. Le village était d'abord la propriété de la famille des Habsbourg qui le cédèrent en 1294 à l'évêché de Strasbourg moyennant 400 marcs d'argent.
En 1299, l'empereur Albrecht de Habsbourg (ou Albert Ier) accorda à la cité le statut de ville dont jouissait alors aussi Schlestadt (Sélestat). Des remparts furent construits du temps de l'empereur Louis V de Bavière et, vers la même époque, l'évêqueBerthold II y construisit un château qui fut pris en 1444 par les troupes du dauphin et en 1632 par les Impériaux.
Le , au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la population civile de Marckolsheim fut évacuée dans le Périgord noir, au Bugue, où elle resta jusqu'en octobre 1940[22]. Lors de l'attaque allemande en , la ville fut en partie détruite.
La cité paysanne durant l'annexion allemande des années 1940
La cité paysanne de Marckolsheim est l'un des rares exemples subsistants de l'urbanisme nazi, le seul de ce type en France.
On y trouve trois types de bâtiments : de grandes fermes héréditaires destinées à être transmises de génération en génération sur des critères raciaux, politiques et de capacité de production agricole, des fermes plus petites destinées à des paysans locataires, et de petites maisons pour les ouvriers employés par les fermiers. La hiérarchie sociale du Reich s'inscrit ainsi dans la pierre.
La ville entière, détruite à 80 % lors des combats de 1940, devait être reconstruite sur ce modèle. Seule une partie du projet a été réalisé.
Les 14 maisons de l'ensemble ont été classées monument historique en 2012.
Marckolsheim est jumelée avec la ville du Bugue (Dordogne) depuis le [26] (jumelage impulsé par les maires Léon Siegel et Gérard Fayolle).
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[28].
En 2022, la commune comptait 4 384 habitants[Note 6], en évolution de +5,84 % par rapport à 2016 (Bas-Rhin : +3,17 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Le pic observé autour de 1960 correspond à l'arrivée massive d’ouvriers pour le chantier du grand canal d'Alsace: l'usine hydroélectrique et des deux écluses (situées sur la commune) ont été mises en service en 1961.
Bérangère Abba annonce que les barrages de Rhinau et Marckolsheim seront équipés de passes à poisson, pour assurer la continuité écologique du Rhin[31].
L'église Saint-Georges fut d'abord dédiée à Marie, puis à partir de 1445 elle est placée sous le vocable de saint Georges. À l'origine, une statue ornait le fronton de l'église ; elle fut transférée dans la cour de la maison des œuvres catholiques puis installée de nouveau sur la place de l'église, réaménagée en 1983, puis au-dessus de l'entrée principale de l'église en 1993[33].
L'église a été détruite pendant la Seconde Guerre mondiale et une nouvelle église construite.
C'est dans l'église de Marckolsheim qu'a été installée en 1813 la première horloge d'édifice de Jean-Baptiste Schwilgué. Cette horloge a été détruite en même temps que l'église.
Une statue dans l'église figurant la Vierge à l'Enfant est inscrite à titre d'objet[34].
Galerie
Église Saint-Georges (1961).
Église Saint-Georges (1961).
Statue de Saint-Georges.
Vue intérieure de la nef.
Vue intérieure de la nef vers la tribune de l'orgue Orgue Muhleisen-Walther (1965).
La chapelle Saint Grégoire ou Mauchen se trouve sur un ancien site d'un village disparu aujourd’hui, Mauchenheim, qui comptait quelque 200 âmes en 777. Après avoir changé de main à plusieurs reprises, le village fut vendu à l'évêché de Strasbourg en 1325. Fin XIVe, début XVe siècle, les Ribeaupierre reçurent Mauchenheim en fief et le transmirent presque aussitôt à la famille noble des Reichenstein. Ces derniers sous-louèrent le village à Marckolsheim.
Les guerres de Cent Ans et de Trente Ans, la peste noire de 1348, la famine en 1368, les inondations du Rhin en 1422 et les pillages des Armagnacs en 1445] mirent le village à dure épreuve.
Le village fut intégré définitivement à Marckolsheim en 1789. Les fouilles de 1972 à 1974 permirent de mettre au jour les vestiges d'une ancienne route romaine et d'un ossuaire. La chapelle, dernier témoignage de ce village, fut probablement édifiée en 1246 à la fin de l'époque romane ; l'élégant clocheton en grès rouge date du XVIIe siècle. Des fresques remarquables du XIIIe siècle détruites lors de la restauration de 1952 il ne reste aujourd'hui qu'une réplique au-dessus de la porte d'entrée qui a pu être reconstituée grâce aux relevés de l'abbé Walter en 1907.
De l'époque du village de Mauchenheim devenue aujourd'hui le lieu-dit du Mauchen, la chapelle Saint-Grégoire est restée le dernier témoin.
Fossé du Stadtgraben.
Fossé en eau, le Stadtgraben est un vestige des fortifications édifiées à partir de 1330. On entrait dans la ville grâce à deux portes surmontées d’une tour : la porte de Strasbourg au nord et la porte de Brisach au sud. Les murs sont en partie détruits en 1637 et les fortifications sont complètement rasées vers 1835.
Maison du XVIe siècle, en pan de bois, située 6 rue de l'Hôtel-de-Ville[36].
Durlewanger, Armand, Trois jours pour mourir… L’agonie de la Ligne Maginot, Editions Alsatia Colmar, 1971 - 80 pages.
Mémorial de la Ligne Maginot du Rhin. Marckolsheim, 1982 – 24 pages. Le guide du Musée-Mémorial de la casemate 35/3.
Millius, Daniel, Fischer, Thierry, Connaître et défendre les richesses de notre Ried. N°2 : Marckolsheim, Syndicat d’Initiative de Marckolsheim / CPIE Régional Maison de la Nature de Muttersholtz / Maisons Paysannes d’Alsace,1983 – 57 pages.
Knittel, Michel, Marckolsheim, Fragments d’Histoire, Société d’Histoire de la Hardt et du Ried / Ville de Marckolsheim, 1994 - 368 pages. Préface de Christian Wilsdorf, Directeur Honoraire des Archives Départementales du Haut-Rhin.
Knittel, Michel (Dir.), Poche de Colmar, les derniers jours (Dir.), Editions Coprur, Strasbourg 1995 - 210 pages.
Coll., Marckolsheim, un siècle d’histoire, collection Mémoires de Vies, Editions Carré Blanc, 2006 - 200 pages et plus de 650 photos.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )