Mario AlineiMario Alinei
Mario Alinei, né le , mort le [1], est un linguiste italien, professeur émérite de l'université d'Utrecht, anciennement président de l'Atlas Linguarum Europae et fondateur des Quaderni di semantica. Il est l'un des principaux détracteurs, avec Colin Renfrew, du modèle invasionniste indo-européen et a proposé une alternative (la théorie de la continuité paléolithique). Il est également spécialiste de langue étrusque et défend l'existence d'un lien entre cette langue et le magyar de Hongrie. La « théorie de la continuité paléolithique »Mario Alinei pointe une série de faiblesses dans le modèle invasionniste, notamment l'absence de preuves archéologiques déterminantes[2],[3], la compromission idéologique[4] et le fait que ce modèle serait unique au monde. Partant de ces faiblesses, il stipule, comme l'a fait Colin Renfrew[3], son invalidité et par là la nécessité de lui chercher une alternative. Il est l'auteur de la théorie de la continuité paléolithique, controversée dans les milieux universitaires, qui suggère que la différenciation linguistique entre les langues d'Europe est non postérieure mais antérieure au Néolithique. Il va jusqu'à remettre implicitement en doute l'existence ou, en tout cas, l'importance, d'une famille de langues indo-européennes. Il déclare notamment : « Plus important est le fait que Renfrew a montré que des termes néolithiques communs à de nombreuses langues indo-européennes peuvent être considérés comme des mots d'emprunt[2]. » Il suggère également que la différenciation entre les langues d'Europe a eu lieu au Mésolithique. Pour la linguiste Asya Pereltsvaig de l'université de Stanford, Mario Alinei ne prend la peine de discuter aucune des preuves linguistiques apportées à l'appui de la théorie kourgane ou même de l'hypothèse anatolienne. De surcroit, en plus d'être fausse, l'affirmation d'Alinei selon laquelle les langues resteraient stables, s'il n'y a ni contact ni hybridation serait également incohérente : « si l'Europe a été couverte par une langue proto-indo-européenne stable et immuable pendant des millénaires, qu'est-ce qui pourrait causer la diversification en langues filles et, finalement, dans quelque 400 langues modernes ? ». Asya Pereltsvaig note que les quelques rares exemples présentés par Mario Alinei pour affirmer que la culture kourgane devrait être associée à un langage proto-turc sont des mots qui ne se trouvent que dans les langues slaves et sont bien plus vraisemblablement empruntés bien après la dispersion indo-européenne[5]. A contrario de la théorie de la continuité paléolithique, les études génétiques les plus récentes (2009-2019) montrent qu'une migration très importante s'est produite depuis les steppes pontiques vers le centre de l'Europe puis les autres parties de l'Europe autour de -3000, en particulier de la culture Yamna vers le centre de l'Europe ce qui a donné la naissance de la culture de la céramique cordée[6],[7],[8] Liens externes
Notes et références
Sources
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