Mohammed Badra est né en 1990 à Douma dans la Ghouta orientale, dans la banlieue de Damas.
Il étudie l’architecture à partir de 2009, à l’Université de Damas, mais en 2012, il est contraint d’abandonner ses études en troisième année à cause de la guerre civile qui déchire son pays[1].
Il devient sauveteur volontaire avec le Croissant-Rouge arabe syrien pour venir en aide aux victimes du régime syrien[2]. Face à son inexpérience, ses camarades sauveteurs « lui suggèrent de se contenter de prendre des photos plutôt que d’essayer d’aider les blessés ».
Il commence alors à documenter la guerre et diffuse ses images sur les réseaux sociaux[3]. « J’étais devenu une caméra, un robot, prenant des photos les unes après les autres. Photographie après photographie. Je me suis alors isolé de mes proches : c’est mieux d’être seul dans la guerre. C’est mieux d’être solitaire en enfer »[2].
Ses photos sont remarquées par les médias et sont diffusées par l’agence de presse Reuters. En octobre 2015, il rejoint l’équipe de l’European Pressphoto Agency (EPA)[3],[4].
Sa couverture du conflit syrien lui vaut en 2016 la reconnaissance de la profession[1] et de nombreuses récompenses internationales en photojournalisme[3],[4].
En avril 2018, il est contraint de quitter Douma pour d’Idlib, au Nord-Ouest de la Syrie, contrôlée par les forces d’opposition qui se battent contre Bachar el-Assad. Il s’exile à Istanbul en Turquie où il vit clandestinement pendant un an.
Devant les difficultés de survie en Turquie, il demande l’asile politique à la France, qu’il obtient en 2019[2].
Mohammed Badra vit depuis avril 2020 à Paris où il continue de travailler pour l’EPA[5].