Le musée égyptien du Caire (en arabe : المتحف المصري) est l’un des plus grands musées entièrement consacrés à l’Antiquité égyptienne. Il a reçu plus de cent millions de visiteurs au XXe siècle.
Historique
Les collections égyptologiques égyptiennes ont été constituées depuis le XIXe siècle. Elles furent d'abord exposées au musée de Boulaq de 1863 à 1889, puis dans l'ancien palais royal de Gizeh de 1889 à 1902. Le premier conservateur en fut Auguste Mariette[2], nommé le .
Le musée actuel, situé place Tahrir, au cœur du Caire moderne, a été construit sur les plans de l'architecte français Marcel Dourgnon. Il présente un bâtiment au style largement plus dépouillé que l'avant-projet soumis initialement par Dourgnon[3]. Il fut inauguré le après cinq ans et demi de travaux.
Édifié sur deux étages, le bâtiment présente des collections réparties dans une centaine de pièces.
Son directeur est le docteur Tarek el-Awady, depuis , qui succède à Wafaa el-Saddik[4].
Collections
Plus de 160 000 objets sont aujourd'hui exposés, mais la pièce maîtresse du musée est le trésor de Toutânkhamon.
En outre, soixante mille objets de toutes sortes, statues, statuettes, bas-reliefs, peintures murales, stèles, fausses portes, vases, armes, outils, sarcophages, momies, etc., s'entassent dans les caves, les débarras et les combles du musée égyptien. Mais c'est également dans ces réserves qu'entrent les nouvelles découvertes. Beaucoup d'œuvres ont été oubliées dans la pénombre des réserves. Ainsi, la statue funéraire de bois peint et enduit de gypse de Ptahhotep, vizir de la Ve dynastie, découverte en 1940, a passé 65 ans au fond d'une caisse avant d'être retrouvée, en 2005, lors d'un inventaire conduit dans les caves du musée.
À voir en commençant la visite à gauche en entrant :
la salle consacrée à Akhenaton, pharaon qui consacra sa vie au dieu Aton, première forme de monothéisme ;
la salle des tombeaux royaux de Tanis découverts par Pierre Montet, ouverte en 1998, dont les bijoux, les objets et les masques d'or sont remarquablement mis en valeur.
Masque d'or avec incrustations de pierres semi-précieuses et de verre coloré. Yeux en obsidienne et quartz. Barbe en verre coloré serti dans des cloisons d'or. Gorgerin en lapis-lazuli, quartz, amazonite et verre coloré.
Le roi est représenté dans une posture de marche. Il tient dans son poing droit une massue à décor d'écailles, et de sa main gauche une longue canne garnie d'une ombelle de papyrus. Le pagne est orné d'un devanteau empesé projeté en avant, qui porte une inscription évoquant le dieu souverain accompli, le ka royal et Osiris.
Les oreilles percées, le ventre bombé et les jambes minces sont l'héritage du style amarnien. Les sourcils et le contour des yeux sont soulignés à la feuille d'or.
La troisième déesse, Ammout, sous la forme d'un animal sacré à tête d'hippopotame, corps de guépard et écailles de crocodile, est celle qui dévore les morts.
Le dieu chacal repose sur un coffre doré en forme de chapelle. Anubis, dieu funéraire, guide les morts vers l'autre monde. Il introduit les morts auprès des juges pour la pesée des âmes. La statue était portée au cours de la procession funéraire, comme l'atteste le traîneau à quatre bras sur lequel repose l'ensemble.
Bois stuqué vernis et doré. Hauteur : 1,18 m ; longueur : 2,70 m.
Vase à parfum, dédié à Toutânkhamon et à son épouse Ankhsenamon, symbolisant l'union des Deux Pays. Les deux Nils sont personnifiés par des êtres androgynes barbus, unis par des déesses-serpents, parmi les lis (de la Haute-Égypte) et les papyrus (de la Basse-Égypte).
Ramsès II est représenté sous un disque solaire (Râ), sous la forme d'un enfant (mes), le doigt sur la bouche et tenant la plante sou.
Le tout forme un rébus hiéroglyphique : Râ + mes + sou, se lisant Ramsès.
Le roi se trouve placé sous la protection du dieu cananéen Houroun, vénéré à Gizeh par les travailleurs asiatiques installés près du Grand Sphinx. Le dieu revêt la forme d'un faucon dont la face a été travaillée séparément dans le calcaire.
Statue trouvée à Tanis. Granite noir. Hauteur : 2,31 m. Galerie 10.
Parfois appelée « stèle d'Israël », elle contient la première mention écrite d'Israël. Le texte glorifie les victoires de Mérenptah. Les deux dernières lignes mentionnent une campagne à Canaan, où Mérenptah affirme avoir vaincu et détruit Ashkelon, Gezer, Yanoam(en) et Israël.
Grande stèle de 3 m de haut, en granite noir rugueux.
Afin de percer les secrets des quelque 200 momies qui se trouvent au musée, un laboratoire a été installé en 2006 dans les caves du bâtiment pour l'étude de leur ADN. Ainsi, la momie de l'« homme inconnu E » — également connue sous l'appellation de « momie hurlante » — a pu être attribuée avec une certaine probabilité au prince Pentaour, fils de Ramsès III.
L'édification d'un nouveau Grand Musée égyptien à Gizeh suscite une âpre négociation pour la répartition des chefs-d'œuvre ; dans l'actuel musée du Caire, plus de la moitié de sa collection est stockée en sous-sol.
Le trésor de Toutânkhamon et plus de cent mille objets avec lui déménageront dans le nouvel édifice. Des pièces essentielles, comme la statue de Djéser et celle de Khéphren, devraient toutefois demeurer dans l'ancien bâtiment. Les futures découvertes faites en Égypte continueront également d'y être acheminées.
Sayed Amer, directeur du Musée égyptien, a lancé une vaste rénovation du palais historique[Quand ?]. Le décor va être métamorphosé, et les systèmes d'éclairage et de sécurité seront mis à jour en coopération avec l'Allemagne pour un coût de plus de 4,3 millions de dollars[réf. nécessaire].
Après la démolition en 2015 de l'ancien siège du Parti national démocratique situé à l'ouest du musée, qui a brûlé lors de l'insurrection de 2011 contre le régime de Moubarak, la parcelle libérée donnant sur la rive droite du Nil est l'objet de convoitises. Le Musée égyptien, souhaitant récupérer le terrain qui faisait autrefois partie de ses jardins avant que Nasser ne le saisisse dans les années 1950 pour y construire le siège du parti qu'il avait fondé, espère y recréer un jardin dans lequel une partie des collections serait exposée à l'air libre[7].
↑Son tombeau se trouve dans le jardin du musée égyptien du Caire [1].
↑Marie-Laure Crosnier Leconte, « Le projet de Marcel Dourgnon conservé au département des Estampes et de la photographie », dans Collections électroniques de l’INHA. Actes de colloques et livres en ligne de l’Institut national d'histoire de l'art, INHA, (lire en ligne), p. 12–23.
Alessandro Bongioanni, Maria Sole Croce (éditeurs), Guide illustré du Musée égyptien du Caire, (traduction en français de Marie-Odile Kastner, préface de Zahi Hawass), 633 p., White Stars Publishers, Vercelli, 2001, (ISBN88-8095-704-X)
Le site officiel est en chantier (2020, etc.) en raison du déplacement d'une partie des collections vers le futur Grand Musée égyptien (travaux suspendus en raison de la pandémie de Coronavirus).