L'Anthologie grecque a conservé une douzaine d'épigrammes de Nossis, peuplées majoritairement de figures féminines, dans lesquelles elle célèbre l'amour, le lien entre les mères et leurs filles, ou ambitionne d'égaler Sappho[2]. On a considéré qu'elle pouvait avoir également fait écho à Érinna[3]. Sa poésie est riche et subtile. Elle était connue, car elle est citée par ses contemporains, en bien ou en mal (Hérondas se moque d'elle dans les sixième et septième mimiambes de ses Mimes)[4].
André Chénier, qui a été très attentif aux voix des poétesses grecques, a imité l'une de ces épigrammes dans ses Bucoliques (LXVII) :
Rien n'est doux que l'amour, aucun bien n'est si cher.
Près de lui le miel même à la bouche est amer.
Celle qui n'aime point Vénus sur toutes choses,
Elle ne connaît pas quelles fleurs sont les roses...
L'une des épigrammes (VII, 414) est une épitaphe de Rhinthon de Syracuse, inventeur de l'hilarotragédie.
(grc + fr) Yves Battistini (trad. du grec ancien), Poétesses grecques, Paris, Imprimerie nationale, coll. « La Salamandre », , 355 p. (ISBN2-7433-0260-7).
Laurel Bowman, « Nossis, Sappho and Hellenistic Poetry », Ramus, 1998, p. 39-59.
Laurel Bowman, « The “Women's Tradition” in Greek Poetry », Phoenix, vol. 58, 2004, p. 1-27.
Anne Debrosse, La Souvenance et le Désir. La réception des poétesses grecques, Paris, Classiques Garnier, .
Marcello Gigante, « Nosside », PP (La parola del Passato), 1974, p. 22-39.
Kathryn Gutzwiller, « Genre development and Gendered Voices in Erinna and Nossis » dans Yopie Prins et Maeera Shreiber : Dwelling in possibility: Women Poets and Critics on Poetry, Ithaca (N.Y.), Cornell University Press, 1997, p. 202-222.
Marilyn B. Skinner, « Sapphic Nossis », Arethusa, 1989, p. 5-18.
Marilyn B. Skinner,« Aphrodite Garlanded: Erôs and Poetic in Sappho and Nossis », dans Francesco De Martino (dir.): Rose di Pieria, Bari, Levante editori, Le rane. Studi ; 9, 1991.