Notation algébrique
La notation algébrique est un système de description des coups joués aux échecs qui a été présenté la première fois en 1737 par Philippe Stamma dans un Essai sur le jeu des échecs, et repris dans son livre Le Noble Jeu des Échecs. Mais ces œuvres sont restées plus ou moins dans l'ombre à la suite de sa défaite face à Philidor, dont le célèbre manuel L'Analyse du Jeu des Échecs, utilisait une forme littérale. La notation algébrique a donc mis longtemps à s'imposer, avant de devenir — de nos jours — la notation officielle de la Fédération internationale des échecs. La notation descriptive est restée dominante jusque dans les années 1970, notamment dans les pays anglophones et hispanophones. L'échiquierLes 8 lignes « verticales » sont appelées colonnes. Dans la représentation conventionnelle en diagramme, les Blancs sont en bas, les Noirs en haut. CoordonnéesDes coordonnées sont utilisées pour désigner chacune des 64 cases de l'échiquier. La notation est simple : les 8 colonnes sont « numérotées » de gauche à droite par les lettres minuscules allant de a à h et les 8 rangées numérotées de bas en haut de 1 à 8. Chaque case est alors désignée par l'intersection d'une lettre (pointant une colonne) et d'un chiffre (pointant une rangée). Par exemple, la toute première case, en bas à gauche, se nomme a1. La seconde, en allant de la gauche vers la droite, se nomme b1, ainsi de suite. Et la dernière se nomme h8 (tout en haut à droite). Par ce système, on peut ainsi désigner des colonnes (vertical) et des rangées (horizontal). La colonne a comporte alors toutes les cases se trouvant visées par la coordonnée a, à savoir a1, a2, a3, a4, a5, a6, a7 et a8. Et la 4e rangée comporte toutes les cases se trouvant visées par la coordonnées 4, à savoir a4, b4, c4, d4, e4, f4, g4 et h4. Chaque joueur doit avoir à sa droite une case blanche (a8 et h1). C'est un repère utile pour vérifier, avant d'entamer une partie, que l'échiquier est bien orienté. Les piècesNotation des pièces en françaisChaque camp est composé de seize pièces, notées ainsi dans la notation française :
Au début de la partie, les pièces sont disposées sur l'échiquier comme indiqué sur le diagramme plus haut. Au centre, le roi et la dame (la dame sur la case de sa couleur sur la colonne d), puis de part et d'autre, les deux fous, les deux cavaliers puis les deux tours. Les 8 pions occupent la rangée située immédiatement devant ces pièces. La notation des pièces ci-dessus ne prend en compte que le type des pièces : par exemple, F désigne un fou blanc ou noir, on identifie chaque pièce individuellement sur l'échiquier en indiquant la case sur laquelle elle se trouve. Il n'est pas nécessaire normalement de noter le pion (il suffit d'indiquer sa case), mais quand on le fait, on utilise la lettre P en français. Notations des pièces dans les autres langues
Notation des partiesPour noter les parties, plusieurs systèmes ont été proposés et utilisés ; le système « algébrique » est pratiquement le seul en usage aujourd'hui. Dans le jeu par correspondance, la notation internationale est également utilisée. Notation algébriquePour noter le coup d'un joueur, on indique la nature de la pièce (par son code ou rien pour le pion, voir plus haut), les coordonnées de la case de départ, le déplacement (« - ») ou la prise (« x »), les coordonnées de la case d'arrivée et la promotion éventuelle (« D », par exemple). Exemples :
Le numéro d'ordre des coups est donné pour les Blancs et n'est pas répété pour les Noirs dont le coup s'inscrit à la suite après une seule espace : Ce qui pourrait donner, pour un début de partie :
Dans ce système, des informations sont superflues, par exemple le code des pièces, ou souvent la case de départ, ou la prise. À la suite d’une interruption de la notation de la partie (annotation, commentaire, etc.) le numéro du coup est suivi de points de suspension pour indiquer que ce coup est joué par les noirs. Par exemple : 25. Df3 (forcé pour parer le mat en g2) 25… Te1+ Notation algébrique abrégéeC'est la notation utilisée de nos jours dans toutes les compétitions[1]. Elle diffère de la notation algébrique complète sur les points suivants :
Exemple :
Pour la prise par les pions, on indique toujours la colonne de départ. Exemple : 2. exd5. La prise « en passant » s'écrit e.p. Notation figurineDans de nombreuses revues, les initiales des pièces sont remplacées par des figurines, par exemple ♞c6 au lieu de Cc6. L'utilisation des figurines plutôt que des lettres pour désigner les pièces offre l'avantage d'être comprise des lecteurs du monde entier. D'autre part, la notation est parfois encore abrégée en omettant le signe de la prise (×) et le numéro de rangée pour les prises de pion (ainsi exd4 devient ed, pour autant qu'il n'y ait pas d'ambigüité), l'indication de l'échec et de la prise en passant sont aussi omises. Ces pratiques s'écartent cependant du standard communément admis. L’Informateur d'échecs est connu pour avoir développé, outre la notation figurine proprement dite, toute une sténographie permettant de caractériser brièvement l'intérêt d'un coup ou la position de la partie. Cette « sténographie » échiquéenne, sans être officielle, est généralement bien admise dans le monde échiquéen (beaucoup d'ouvrages l'utilisent, en totalité ou en partie). Le lexique de ces codes est présenté dans tous les ouvrages de la maison d'édition. Le joueur britannique John Nunn, auteur de nombreux ouvrages sur les finales d'échecs, a quant à lui, redéfini de façon particulière certains symboles pour permettre une meilleure description des fins de parties. Ponctuation et commentairesIl existe de nombreux signes complémentaires pour décrire ou commenter des évènements dans une partie. Par exemple, pour signaler qu'un déplacement met en échec l'adversaire, pour commenter un bon coup, etc. Les commentaires et les évaluations sont destinés aux analyses ; ils ne peuvent pas figurer sur la feuille de partie en tournoi, car celle-ci est réservée à l'enregistrement des coups joués.
Notes et référencesArticles connexes |