Pélagie-la-Charrette est le septième roman de l'autrice acadienne Antonine Maillet. Paru le aux éditions Grasset, il est récompensé la même année par le prix Goncourt[1]. Il s'agit de la première personnalité non européenne à recevoir ce prix ainsi que de la sixième femme à obtenir cet honneur[2].
Le roman de Maillet puise dans les traditions orales, comme la légende de la charrette de la mort, et fait une large place à la langue du pays[3].
Le roman a été traduit en anglais par Philip Stratford et publié en 1982.
Historique
Après avoir été finaliste en 1977 avec Les Cordes-de-bois, l'auteure remporte finalement le prix Goncourt en pour Pélagie-la-Charrette[1].
Après des années de misère comme esclave en Géorgie, où elle avait été déportée avec d'autres Acadiens, la veuve Pélagie LeBlanc achète une charrette et entreprend de rentrer en Acadie à la fin des années 1770[5]. Accompagnée de ses enfants, du conteur Bélonie-le-Vieux et de Célina, la sage-femme boiteuse, elle part à la rencontre de sa destinée. De plus en plus d'Acadiens la rejoignent au fil de sa longue odyssée, qui durera dix ans. De l'Île de l'Espoir(en) à Baltimore, Pélagie et ses compagnons de route vont vivre la guerre d'indépendance américaine et souffrir la haine des protestants de Boston[6].
Accueil critique
Comme l’a souligné René LeBlanc, Maillet se voit d’abord et avant tout comme une conteuse plutôt qu’une écrivaine[3]. On a établi des parallèles entre son œuvre et celle de Rabelais, car les deux intègrent des éléments de la culture populaire. Pélagie-la-Charrette intègre en partie les recherches folkloriques faites par Maillet[3].
↑ ab et cCarmen d’Entremont, « Mariaagélas, Pélagie-la-Charrette et le folklore acadien », Port Acadie : revue interdisciplinaire en études acadiennes / Port Acadie: An Interdisciplinary Review in Acadian Studies, nos 22-23, , p. 163–182 (ISSN1498-7651 et 1916-7334, DOI10.7202/1014980ar, lire en ligne, consulté le ).
Shirley Boudreau, Lucia Dutton, Carmen Gaudet, Sheila Henderson (et al.), Derrière la charrette de Pélagie : lecture analytique du roman d'Antonine Maillet Pélagie-la-Charrette, Presses de l'Université Sainte-Anne, Pointe-de-l'Église, 1984, 142 p.
L. Broccardo, « Quelques aspects de la traduction de Philip Strafford du roman d'Antonine Maillet, Pélagie-la-Charrette », in French studies in Southern Africa, 1996, no 25, p. 11-27
Céline Chauvin, Entre histoire et légende : les jeux d'écriture dans "Pélagie la Charette" d'Antonine Maillet, Université d'Aix-Marseille 1, 2000, 130 p. (Mémoire de maîtrise de Lettres)
J. Courcier, « Parlers poitevins et charentais dans Pélagie-la-Charrette d'Antonine Maillet », in Aguiaine. Revue de Recherches Ethnographiques St. Savinien, 1980, vol. 14, no 101, p. 400-403
Roselyne Deturche, La quête d'une identité nationale dans "Pélagie-La-Charrette" et "L'Oursiade" d'Antonine Maillet, Université Lumière-Lyon 2, 2001, 93 p. (Mémoire de maîtrise de Lettres modernes)
(en) Janet Giltrow et David Stouck , "Survivors of the Night": The Language and Politics of Epic in Antonine Maillet's Pélagie-la-charrette, in University of Toronto Quarterly, vol. 71, no 3, été 2002, p. 735-754
(en) M. Lacombe, « Narrative, Carnival, and Parody : Intertextuality in Antonine Maillet's Pélagie-la-Charrette », in Canadian literature, 1988, no 116, p. 43-56
E. M. Tanase, « Aspects phonétiques du français acadien d'après le roman d'Antonine Maillet, Pélagie-la-Charrette », in Revue roumaine de linguistique, 1986, vol. 31, no 5, p. 393-401