Jusqu'au début du XXe siècle, la collection de plis, d'enveloppes, d'empreintes postales et de timbres-poste (à partir de 1843) se nomme couramment la « timbrologie »[1].
Le terme « philatélie » est attribué à Gustave Herpin dans la revue Le Collectionneur de timbres-poste du . Il est créé à partir des mots grecsphilos (ami) et ateleia (l'exemption de taxe). En Grèce, c'est le mot telos (taxe) qui est utilisé, notamment dans le titre de la revue Philotélia de Stephanos Macrymichalos[2]. Le mot « timbromanie » est jugé péjoratif par le même Herpin.
Le mot « philatélie » a été préféré à celui de « timbrologie » en raison de sa meilleure adaptation, du fait de ses racines grecques, à un emploi international. "Timbrologie" subsiste cependant encore dans le titre de la plus ancienne des revues philatéliques françaises encore publiée L'Écho de la timbrologie, créé en 1887.
Natures des collections
Très souvent, un collectionneur se spécialise. Il opte alors pour certains axes de collection :
On parle de « préphilatélie » pour les documents postaux avant l'apparition du timbre-postal.
Les oblitérations sur les timbres, ou les marques postales antérieures à l'apparition du timbre font aussi l'objet de collections (marcophilie).
Astrophilatélie : raconte l'histoire de l'exploration de l'espace avec des timbres et des enveloppes timbrées. C'est l'intersection de l'espace et de l'histoire postale. Les enveloppes oblitérées à la date et dans un bureau de poste proche de l'agence de contrôle sont utilisées dans les expositions postales pour partager le développement et la conquête du cosmos.
Matériel de présentation
Pour présenter une collection :
L'album est un ensemble de pages imprimées sur lesquelles sont présentés les timbres collectionnés. Les pages de timbres étaient autrefois séparées par des serpentes destinées à protéger les timbres les uns des autres. Elles ont généralement disparu des albums actuels.
Les charnières sont de petits supports gommés à double face qui permettent de coller les timbres sur les pages d'album et de pouvoir les retourner pour observer le verso. Elles ont été progressivement délaissées depuis quelques décennies en raison des traces qu'elles laissent au verso des timbres. Elles sont actuellement le plus souvent remplacées par des bandes et pochettes en PVC fin (sans plastifiants acides), la surface arrière (noire ou transparente) est gommée au dos, le timbre est maintenu par un rabat transparent à simple ou double soudure, ainsi il est protégé sans laisser de traces.
Le classeur est un ouvrage sur les pages duquel sont collées des bandes transparentes sous lesquelles, le collectionneur glisse les timbres. Cet ouvrage sert à classer, conserver les timbres en attendant leur rangement définitif.
L'exposition. Le collectionneur peut y participer dans le cadre d'une association de philatélistes. Il présente alors une partie de sa collection selon un pays, un thème ou un format de son choix ou imposé pour le concours…
Matériel de manipulation
Le philatéliste utilise certains instruments :
Une pince à timbre (ou pincette) à bout recourbé ou droit pour saisir les timbres sans abîmer les dents.
Une loupe ou un compte-fils pour examiner les détails du timbre et repérer, soit les éventuelles détériorations (dents manquantes, déchirures, amincis…) qui en diminuent ou suppriment la valeur philatélique, soit les variétés (différences d'impression entre les timbres d'une même planche, ou entre les tirages), qui au contraire peuvent en accroître la valeur.
Un odontomètre pour mesurer la dentelure, c'est-à-dire le nombre de dents aux deux centimètres (sur l'inventeur de cet instrument, cf. Docteur Jacques Legrand).
Une lampe UV qui permet de détecter les variétés de papier, de fluorescence ou de phosphorescence.
Un signoscope appareil optique électrique utilisé pour déceler les filigranes, marques se trouvant dans le corps du papier, ou les réparations.
Un micromètre : appareil de mesure de l'épaisseur du papier.
Il existe aussi des catalogues spécialisés, notamment en thématique, ou pour les diverses catégories d'oblitérations.
La cote des timbres mises dans les catalogues est un prix indicatif, basé sur sa rareté et sa demande. Elle est différente selon l'état du timbre (neuf, oblitéré, présence ou non de charnière, centrage…). Très souvent, les timbres se négocient à un prix inférieur à cette cote.
La gestion d'une collection peut être facilitée par l'utilisation de logiciels sur CD-Rom ou de sites spécialisés.
Pour approfondir un sujet, divers ouvrages de documentation sur les timbres et la philatélie existent également, les uns généraux, les autres spécialisés sur des sujets plus délimités tels que les carnets de timbres ou les oblitérations.
Les articles des revues philatéliques et les sites internet des associations philatéliques et administrations postales tel que Philinfo pour la France permettent de suivre l'actualité philatélique.
Lieux où trouver des timbres
Il existe plusieurs façons d'acquérir un timbre :
le courrier ayant voyagé (en 1900, la France avait déjà traité 1 653 378 000 lettres ou opérations et les États-Unis presque 4 milliards[3]) ;
les administrations postales et selon les pays dans certains commerces tels que les bureaux de tabac, kiosques à journaux ;
les marchands de timbres : dans leur négoce, en vente à prix nets ou lors de ventes sur offres (qui disposent souvent d'un magasin et d'un service par correspondance) ;
les échanges entre amis ou entre adhérents d'une association ;
les bourses de ventes ou d'échanges ;
les sites d'achat-vente ou d'échange sur internet, ainsi que les sites des administrations postales ;
les salons philatéliques, notamment le Salon d'automne Porte de Champerret début novembre et le Salon de printemps (dans une ville de province) ;
↑G. Herpin, « Baptême », dans Le Collectionneur de timbres-poste n°5, publié par Arthur Maury, 15 novembre 1864, p. 20-21. Reproduction photographique et commentaires de l'article par Christian Boyer sur le site Origine du mot philatélie (page sur « Baptême »), mise en ligne en décembre 2007 ; consultée le 10 juillet 2009. Transcription sur Wikisource. L'article est résumé et critiqué (notamment la confrontation avec « philotélie », dans « La philatélie, c'est une question de mots ! », dans Chronique du timbre-poste français, éd. Chronique et La Poste, 2005, (ISBN2-205-05738-3), p. 45.